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Leloup, Roger (1933-....)

Biographie

Enfant, il assiste curieux à des combats aériens de la Seconde Guerre mondiale et est fasciné par la technologie tant des avions que des matériels mécaniques en général, d'où quelques-unes de ses passions qui trouveront un débouché dans les histoires de Yoko Tsuno. « J'ai toujours été bricoleur, j'avais des planeurs téléguidés et je fabriquais moi-même mes modèles réduits. J'ai été deux fois champion de Belgique dans ma catégorie. J'ai aussi volé dans des clubs d'amateurs sur de petits appareils. Aussi, dès que j'ai commencé à travailler sur Yoko, l'exutoire a été total. Tout ce que je faisais en modélisme ou imaginais sur le plan mécanique est passé dans mon dessin. »

« C'est mon grand-père qui m'a initié aux lectures de vulgarisation scientifique en me rapportant un jour un paquet de vieux Science & Vie de la maison où il travaillait comme peintre en bâtiment », citant aussi l'influence de la passion de son oncle pour l'entomologie.

Roger Leloup fit ses études d'arts décoratifs et de dessin publicitaire à l'Institut Saint Luc à Liège. En 1950, il fait la rencontre de Jacques Martin qui venait acheter sa brillantine au salon de coiffure de ses parents, qui mentionna sa recherche d'un assistant pour la période de vacances. Répondant lui-même à cette offre plutôt que d'intégrer une entreprise publicitaire, il devient son assistant pour la mise en couleurs et les décors. C'est ainsi qu'il commença à travailler sur les histoires d'Alix dans L'Île maudite. La commande passée à Hergé de chromos techniques pour la série “Voir et Savoir" va le lancer dans ses premiers essais professionnels de dessins pour l'“Histoire de l'Aviation” et celle de l'Automobile où Jacques Martin est engagé pour diriger la partie technique. Leloup fignole au crayon les engins que le dessinateur repasse à l'encre avant que le maître d'œuvre y ajoute le personnage de Tintin en costume de circonstance. Le {{date}}, il entre aux Studios Hergé pour y travailler aux aventures de Tintin, tout en continuant à collaborer avec Jacques Martin, pour qui il dessine les décors d'Alix jusqu'au début de l'album Iorix le Grand et de Lefranc.

De 1954 à 1957, il conçoit de nombreuses planches techniques dans l'hebdomadaire Tintin, ainsi que quelques chroniques sur le modélisme, notamment ferroviaire et aérien dont il est féru, proposées dans la version belge de l'hebdomadaire.

Avec Hergé, il travaille « surtout des dessins techniques, puis il m'a testé pour le décor de la gare de Genève-Cornavin dans L'Affaire Tournesol. C'était assez amusant parce que j'ai imaginé une verrière et cette gare n'a pas de toit vitré au-dessus! On aurait pu aller prendre des photos... Ensuite, j'ai fait de petites choses ici et là, comme la chaise roulante du capitaine Haddock dans Les Bijoux de la Castafiore, des autos, des motos, des chars et, plus tard, la conception de l'avion de Carreidas dont j'ai même construit la maquette. Un de mes plus beaux souvenirs a été de me trouver chargé de redessiner tous les avions de la refonte de L'Île noire en 1965. »

À la fin des années 1960, Hergé ne produisait plus beaucoup. Leloup dessinait mais s'occupait également des relations publiques et préparait des dossiers de presse pour Hergé. Il travailla pour d'autres auteurs, comme Francis pour qui il dessina les décors des « Aventures de M. Bouffu » et « Les Penseurs de Rodin » de 1966 à 1968.

Durant la soirée de Noël du {{date}}, Roger Leloup dessine les premières esquisses d'une jeune héroïne asiatique qu'il voudrait introduire dans une éventuelle reprise de Jacky et Célestin de Peyo, avec qui il a collaboré pour une histoire des Schtroumpfs. Le projet avorté, il décide de la développer avec deux faire-valoir masculins, Vic et Pol, pour remplacer le duo initial Jacky et Célestin. Yoko n'est au départ qu'un personnage secondaire, mais le personnage de Yoko Tsuno prit le devant de la scène pour devenir l'héroïne de la série.

Ayant l'accord de Dupuis pour lancer la série Yoko Tsuno, il quitte les studios Hergé le {{Date}} et se consacre entièrement à son héroïne Yoko Tsuno. Il en parle comme si elle vivait constamment à ses côtés et a composé un roman pour évoquer sa jeunesse (L'Écume de l'aube, publié en 1991 dans la collection Travelling des Éditions Duculot, reprise par la suite par Casterman). Peu auparavant, Roger Leloup s'était essayé à un premier roman de science-fiction (Le Pic des ténèbres, également dans Travelling) où apparaît une fort jolie androïde, la très efficace Tyo. Le très convoité Grand Prix de la Jeunesse SF lui sera attribué en 1990.

L'album Le Dragon de Hong Kong, dans lequel Yoko adopte Rosée du matin, est dédié à Keum-Sook, une Coréenne de cinq ans adoptée par Roger Leloup et son épouse en 1973 sous le prénom plus européen de Annick.

Encouragé par ses lecteurs, il valorise son héritage de la culture japonaise (droiture, fidélité). La série, où transparaissent largement ses centres d'intérêts et certaines de ses convictions, influence profondément sa vie: « Aujourd'hui, je ne pourrais plus abandonner le personnage de Yoko. Je m'y suis attaché profondément. Je ne maîtrise plus son existence. À force de vivre à mes côtés, Yoko est devenue une partie de ma vie. Pour moi, elle n'est pas uniquement un personnage de papier qui vit seulement dans les albums et dans la tête de son créateur. Elle a pris son autonomie et est devenue une véritable jeune fille d'aujourd'hui. Son caractère est devenu plus complexe, sa personnalité plus riche. Je crois que maintenant Yoko a atteint sa pleine maturité. ».

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