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Robert Zemeckis est diplômé de l'Université de la Californie du Sud en cinéma-télévision. Il s'est très vite fait connaître en remportant un Student Academy Awards pour son film A Field of Honor (1973) auquel ont succédé de nombreux films primés.
Il se fait remarquer par Steven Spielberg, qui, impressionné, accepte d'être producteur exécutif sur ses deux premiers longs-métrages : en 1978 Crazy Day (I Wanna Hold Your Hand) - et en 1980 La Grosse Magouille, que Zemeckis co-écrit avec son collaborateur Bob Gale. Les deux films sont bien reçus par la critique, mais échouent commercialement. Le tandem a une autre histoire en stock, celle d'un adolescent voyageant dans le temps, mais aucun studio n'y croit. C'est l'acteur Michael Douglas qui propose finalement à Zemeckis de mettre en scène un projet de comédie romantique d'aventure dont il serait la star, aux côtés de Kathleen Turner.
En 1984, À la poursuite du diamant vert est un nouveau succès critique et fonctionne plutôt bien au box-office, à la surprise de nombreux professionnels. Le réalisateur y rencontre surtout le compositeur Alan Silvestri, qui assurera désormais la bande son de tous ses films.
Les studios Universal donnent alors le feu vert au projet chéri par Zemeckis et Gale. En 1985, Retour vers le Futur sort dans les salles américaines, et connait un énorme succès critique et commercial. Avec Gale, il décroche sa première nomination à l'Oscar, celui du meilleur scénario. Le cinéaste profite de cette reconnaissance pour s'atteler à un projet risqué, d'un point de vue technologique et commercial, pour les studios Disney : avec Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, il peaufine en effet le procédé combinant animation et prises de vue réelles, et livre une satire du show-business qui est acclamée par la critique, en remportant 4 Oscars. Le score du film au box-office de l'année 1988 confirme le potentiel commercial du cinéaste.
Il tourne consécutivement Retour vers le futur 2 et Retour vers le futur 3, qui sortent respectivement en 1989 et 1990 : deux nouveaux chapitres qui formeront une trilogie culte du cinéma hollywoodien. Celle-ci érige le jeune Michael J. Fox en star mondiale, et associe des effets spéciaux révolutionnaires (dont les fameuses voitures volantes empruntées à Blade Runner) à un scénario riche et complexe. Il s'agit pourtant du dernier travail de Zemeckis en tant que scénariste avant longtemps.
Le réalisateur s'impose alors aux côtés de ses amis et ex-mentors George Lucas et Steven Spielberg, comme l'un des plus grands « entertainers » (« faiseur de divertissements ») du cinéma américain.
Fort de ce début prestigieux, le cinéaste parcourt les années 90 en mettant en scène des stars hollywoodiennes, et en visitant des genres chaque fois différents : en 1992, il dirige Bruce Willis et Goldie Hawn pour la comédie noire La mort vous va si bien ; en 1994, il livre la comédie mélodramatique épique Forrest Gump, qui constitue son plus gros succès commercial à ce jour, et remporte 6 Oscars, dont celui du meilleur réalisateur, et du meilleur acteur pour Tom Hanks. Fort de cette reconnaissance, il parvient à lancer la production de Contact, un ambitieux récit de science-fiction resté en gestation un certain temps. Porté par la star Jodie Foster, le film est très attendu et convainc la critique et le public en 1997, mais de façon moins unanime.
L'année 2000 marque un tournant : le réalisateur retrouve en effet Tom Hanks pour le film d'aventure Seul au monde, un drame inspiré du mythe de Robinson Crusoe, qui connait un énorme succès critique et commercial, et vaut à l'acteur une nouvelle nomination à l'Oscar du meilleur acteur. Pour des besoins de réalisme, le tandem filme une partie du film au début de l'année 1999, et le reste du film un an plus tard. Soit le temps nécessaire pour Hanks de perdre suffisamment de masse corporelle. Entre temps, Zemeckis met en boite un thriller psychologique avec Harrison Ford et Michelle Pfeiffer. Intitulé Apparences, le film, basé sur une idée de Spielberg, et stylistiquement influencé par Alfred Hitchcock, divise beaucoup la critique, mais fonctionne commercialement. Mais il permet surtout à la caméra du cinéaste de s'affranchir des lois de la physique, grâce au numérique.
Robert Zemeckis au Festival du film de TriBeCa en 2010. Car Zemeckis semble désormais prêt à laisser libre cours à ses expérimentations visuelles : si La mort vous va si bien regorgeait de trucages numériques à une époque où ils étaient encore peu répandus, et que Forrest Gump intégrait déjà l'acteur Tom Hanks dans de nombreuses scènes d'archives historiques, il avait aussi réussi, à la télévision, à faire tenir à Humphrey Bogart le rôle principal d'un épisode des Contes de la crypte, près de 40 ans après sa mort, par le truchement d'astuces visuelles. '
C'est donc dans cette continuité qu'il initie en 2004, dans Le Pôle express une nouvelle technique de capture de mouvement qu'il a lui-même développée, la performance capture, qui change radicalement la façon de concevoir les films en permettant de se libérer définitivement des contraintes du réel. Investi dans le projet, il participe même à l'écriture, et dirige une troisième fois Tom Hanks. Le cinéaste s'impose aussi comme l'un des pionniers de la Digital 3D (Le Pôle Express est un des premiers films conçu dans ce format), et le premier à utiliser la 3D pour ses possibilités narratives, et non pas uniquement comme moyen d'immersion.
En 2007, avec La Légende de Beowulf, il poursuit cette aventure digitale, cette fois en s'appuyant sur un casting de stars dominé par Angelina Jolie. Le long-métrage, qui déçoit commercialement, conforme néanmoins son intérêt pour les grandes sagas, et la littérature anglo-saxonne (Shakespeare étant très souvent cité et utilisé).
Il conclut cette trilogie en 2009 avec Le Drôle de Noël de Scrooge, qu'il écrit avec Jim Carrey en tête. Mais le film échoue commercialement, et ne convainc pas la critique. Il s'agit pourtant du plus gros budget dont il ait bénéficié durant sa carrière.
En 2010, la fermeture de son studio, ImageMovers, fondé en 1997, et renommé ImageMovers Digital en 2007 à la suite du rachat par la Walt Disney Company, marque la fin d'une ère.
En 2012, le réalisateur revient donc au cinéma traditionnel avec le drame Flight, porté par Denzel Washington. Le long-métrage n'est pas exempt de morceaux de bravoure cinématographique, témoignant de la persistante inclinaison du réalisateur pour les exercices de mise en scène, au service du spectaculaire et d'une aventure humaine. Le film marque aussi son retour à des budgets plus modestes : 30 millions de dollars contre 200 pour Le Drôle de Noël de Scrooge.
Il met ensuite en scène {{lang}} : Rêver plus haut, film biographique sur le funambule français Philippe Petit, incarné par l'américain Joseph Gordon-Levitt. Le film sort en 2015. Il s'agit d'un projet que Zemeckis a en tête depuis 2006 : il envisageait de le réaliser intégralement en capture de mouvement, mais le film aurait coûté trop cher. Seules certaines scènes bénéficieront donc de ce traitement.
Son film suivant, Allied, est prévu pour fin 2016. Il s'agit d'un thriller romantique sur fond de Seconde Guerre mondiale. Brad Pitt et Marion Cotillard y incarnent deux espions qui tombent amoureux à Casablanca.