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Sardou, Michel (1947-....)

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Biographie

Origines et enfance

Petit-fils de Valentin Sardou, Michel Sardou est l’héritier d’une longue tradition familiale dans les métiers du spectacle. Ses grands-parents paternels étaient comiques de scène à Marseille et sa grand-mère maternelle était danseuse. « Enfant de la balle », fils de la danseuse et comédienne Jackie Sardou et du chanteur et comédien Fernand Sardou, il naît le {{date}} à Paris. Très jeune, il est élevé dans le petit village de Kœur-la-Petite dans la Meuse par une nourrice qui exerce la profession de garde-barrière, mais cette existence ne dure pas, et il passe son enfance à suivre ses parents dans les cabarets parisiens où ils se produisent et assiste à leurs tournées, ce qui représente une passion pour lui.

Alors pensionnaire au collège du Montcel, institution fort luxueuse de Jouy-en-Josas, sa situation scolaire peu brillante et la vie qu'il mène, entre coulisses et salles de spectacles, le poussent petit à petit à envisager d'arrêter ses études qui ne l'intéressent de toute évidence pas. En 1964, âgé de dix-sept ans, après avoir passé la première partie de son baccalauréat, il projette de s'enfuir au Brésil afin d'y monter une boîte de strip-tease. Son père le rattrape de justesse à l'aéroport.

Durant la première partie des années 1960, Michel Sardou chante dans différents cabarets de Montmartre, dont celui de Patachou (mère de l'auteur-compositeur Pierre Billon, avec qui il se lie d'amitié et avec lequel il collaborera à la fin des années 1970). Il officie également le soir comme serveur-artiste (1963) et chanteur (1964-65) au cabaret Chez Fernand Sardou et dans la journée Michel prend des cours de théâtre chez Raymond Girard puis chez Yves Furet.

C'est au théâtre du Châtelet qu'il rencontre la danseuse Françoise Pettré, avec laquelle il se marie en 1965 à l'église Saint-Pierre de Montmartre.

Les débuts (1965-1970)

Après avoir tourné en tant que figurant dans le film Paris brûle-t-il ? de René Clément en 1965, Michel Sardou décroche un premier contrat avec la maison de disques Barclay Records. Il débute dans la chanson la même année avec le 45 tours Le Madras coécrite avec ses amis Michel Fugain et Patrice Laffont. Cette chanson qui est une charge contre le mouvement hippie lui offre un premier passage à la télévision, durant lequel il est confronté à un jury, dans lequel figure l'acteur Jean Yanne. Ces derniers ne l'estiment pas capable de percer dans le monde de la chanson, la sortie du Madras passant incognito. S’ensuit une série de 45 tours, qui petit à petit, font connaître ce nouveau venu dans la chanson (il n’a pas encore vingt ans), sans pour autant rencontrer de véritable succès commercial.

L'année 1966 est le théâtre de deux événements majeurs de sa jeunesse : il rencontre Jacques Revaux, qui deviendra son plus fidèle collaborateur et le compositeur de nombreuses chansons, dont beaucoup deviendront des classiques de son répertoire. Il est aussi arrêté par des gendarmes, pour avoir oublié de répondre au recensement militaire, dans la salle de Bobino où il assure la première partie du spectacle de François Deguelt. Conduit à la caserne de Montlhéry, il doit assumer dix-huit mois de service militaire (cette expérience lui inspirera, cinq ans plus tard, la chanson satirique Le Rire du sergent).

Sa carrière est réellement lancée en 1967, avec le titre Les Ricains, aussitôt censuré : alors que la France est sortie de l’OTAN un an plus tôt, et que la guerre du Viêt Nam provoque une vague d’antiaméricanisme, Michel Sardou chante le devoir de reconnaissance envers les États-Unis sans qui, affirme t-il, « vous seriez tous en Germanie/À parler de je ne sais quoi/À saluer je ne sais qui », claires allusions à la Libération de 1944 par les forces alliées. La chanson n'est pas du goût du Président de la République Charles de Gaulle qui recommande sa non diffusion à l'ORTF.

Cet épisode confère au chanteur une notoriété nouvelle mais encore fragile. Elle jette surtout les bases de son style futur. Entre 1967 et 1970, il peine néanmoins à rencontrer un franc succès ; seule la chanson Petit obtient un succès d'estime. Devant l’enchaînement de 45 tours au succès très mitigé, Eddie Barclay décide en 1969 de résilier son contrat, ne l'estimant « pas fait pour ce métier » (ce même jour, il congédie également Pierre Perret).

Sardou crée alors, avec Jacques Revaux et Régis Talar, le label Tréma (Talar Revaux Édition Musicale Association), qui produira désormais ses disques et restera à jamais attaché à son nom.

L'ascension (1970-1975)

Chanson {{numéro}} Année Nb. sem.
Les Bals populaires 1970 1
Le Rire du sergent 1971 1
Le Surveillant général 1973 2
La Maladie d'amour 1973 9
Les Vieux Mariés 1973 3
Je veux l'épouser pour un soir 1974 2
Une fille aux yeux clairs 1974 4
Un accident 1975 1

1970 est l’année qui le propulse véritablement au rang de vedette. Il enregistre l'album J'habite en France, dont est extrait le 45 tours qui deviendra son premier grand succès radiophonique et commercial : Les Bals populaires. Alors qu’il n'en voulait initialement pas, cette chanson le place en première place du hit-parade et termine quatrième plus gros succès de l'année 1970. Il retrouvera cette place à deux reprises dans l’année, avec les tubes J’habite en France et Et mourir de plaisir.

Le style de l’album J'habite en France, qui obtient le prix de l'Académie Charles-Cros remis par le Président de la République Georges Pompidou en 1971, vaut à Sardou d'être classé dans la catégorie « chanteur populaire ». La chanson du même nom l’impose même comme le chanteur de la « France profonde » aux yeux des médias. C’est une image dont il ne se débarrassera jamais au cours de sa carrière, bien qu’il ne se soit pas éternisé dans le registre de la chanson à boire.

Les Bals populaires ont cependant ouvert la voie à une décennie de succès permanent : à chaque sortie d’album, Sardou se hisse dans les premières places du hit-parade. C’est le cas avec Le Rire du sergent (1971), Le Surveillant général (1972), et en 1973, avec La Maladie d'amour. Cette chanson reste à ce jour son plus gros succès radiophonique, l'album du même nom restant 21 semaines en tête des ventes, un record pour l'époque. Cette réussite sera confirmée par le succès rencontré par les chansons qui suivront : Les Vieux Mariés, Les Villes de solitude (1973), Une fille aux yeux clairs (1974).

Parallèlement, sa première fille, Sandrine, naît le {{date}}. En 1971, Michel Sardou se produit pour la première fois à l'Olympia, confirmant son statut de vedette. Parallèlement à sa popularité, le chanteur fait l’objet de polémiques de plus en plus vives. Des voix féministes, dont le Mouvement de libération des femmes, s’élèvent contre les chansons Les Villes de solitude, où Sardou se mettant dans la peau d'un homme sous l'emprise de l'alcool, chante « J'ai envie de violer des femmes, de les forcer à m'admirer » et Les Vieux Mariés, au ton perçu comme très patriarcal en raison des vers suivants : « Tu m'as donné de beaux enfants, tu as le droit de te reposer maintenant ». Ces militantes manifestent fréquemment devant les salles où le chanteur doit se produire.

Sa seconde fille Cynthia voit le jour le {{date}}. Son premier fils, Romain, naît le {{date}} de son union avec Elizabeth Haas, dite « Babette », qui deviendra ensuite sa deuxième épouse.
Durant l'été 1974, Johnny Hallyday et Michel Sardou se produisent ensemble, le 3 août aux Arènes de Béziers et le 28 à la patinoire de Genève. L'ordre d'entrée en scène est joué aux dés par les deux protagonistes et... Sardou joue en première partie et Hallyday assure la seconde. Michel Sardou le rejoint pour le final et ils chantent en duo La Musique que j'aime et Johnny B. Goode.

Le chanteur se produit une deuxième fois à l'Olympia du {{date}} au {{date}}, spectacle dont Carlos assure la première partie. En novembre 1975 sort le 45 tours Le France, chanson dans laquelle Sardou s'exprime au nom du paquebot du même nom, à cette époque amarré à un quai du port du Havre, alors que le gouvernement de Jacques Chirac a annoncé mettre fin à la prise en charge de son déficit : « Ne m'appelez plus jamais France / La France, elle m'a laissé tomber », chante Michel Sardou. La chanson, qui deviendra par la suite un grand classique de son répertoire, se vend à plus d’un million d’exemplaires et vaut à Sardou d'être salué par les syndicats et le Parti communiste français, malgré son image de chanteur engagé à droite et les hostilités qui les avaient déjà séparés. Cette chanson précède un album — La Vieille — qui, malgré son succès, causera au chanteur bien des désagréments.

Succès et controverses (1976-1977)

Chanson {{numéro}} Année Nb. sem.
Le France 1975 6
Je vais t'aimer 1976 2
La Vieille 1976 2

L’année 1976 débute sous de mauvais auspices pour Michel Sardou, dont le père meurt en janvier.

En outre, malgré le grand succès public de l'album La Vieille – qui dépasse le million d'exemplaires vendus –, plusieurs titres susciteront la polémique : J’accuse, Le Temps des colonies et surtout Je suis pour lui vaudront de nombreux déboires.

Avec Le Temps des colonies, Sardou se voit accusé de faire l’apologie d’un colonialisme primaire et raciste. Les radios refusent de diffuser le titre, sauf France Inter — qui ne le passera qu’une seule fois. Libération commente alors au sujet de la chanson : « Le fascisme n’est pas passé et Sardou va pouvoir continuer à sortir ses sinistres merdes à l’antenne. »

Le caractère social des chansons de l'album ne se limite pas à celles-ci : il s’étend jusqu'à Je suis pour, chanson qui évoque un père dont l’enfant a été assassiné et qui clame à cor et à cri : « Tu as tué l’enfant d’un amour, je veux ta mort, je suis pour ». Le titre sort en pleine affaire Patrick Henry et met définitivement le feu aux poudres, Sardou se voyant accusé de faire l’apologie de la peine de mort. Le chanteur s’en est pourtant toujours défendu en prétendant illustrer la loi du talion.

Alors que le chanteur semble se positionner nettement à droite, ses principaux détracteurs sont Libération, Rouge et Le Quotidien du Peuple, trois journaux marqués à gauche. Sardou déchaîne des batailles éditoriales, comme dans les colonnes de L'Humanité, mais il suscite également de profondes interrogations sur le sens sociologique de son succès. Dans Rouge, on peut lire par exemple : {{début citation}} Le propre d’un chanteur comme Sardou est d’être parvenu à donner forme à une chanson réactionnaire, au sens fort du mot. Il exprime les effets de la crise des valeurs et de l’idéologie traditionnelle sur ceux qui ne sont pas prêts à remettre présentement celle-ci en cause.{{fin citation}}

Les pro et les anti-Sardou, journalistes comme artistes, font entendre leur voix. Ses soutiens écrivent dans les colonnes du Figaro, de Paris Match ou même du Monde. Plusieurs artistes, pourtant engagés à gauche, le soutiennent, Yves Montand, Serge Reggiani, Bernard Lavilliers ou encore Maxime Le Forestier, au nom de la liberté d'expression.

Début 1977, plusieurs « comités Anti-Sardou » se forment, qui se donnent pour but d’empêcher le chanteur de donner ses récitals au cours de la tournée qui commence en février 1977 : ils organisent des manifestations en province contre sa venue, l’accueillent par des insultes à son arrivée, peignent des croix gammées sur les véhicules de sa caravane, distribuent des tracts très virulents. Une bombe est même retrouvée dans la chaufferie de Forest National, à Bruxelles. Michel Sardou prendra la décision d’annuler les deux dernières dates de sa tournée.

En 1978 paraît un opuscule intitulé Faut-il brûler Sardou ? écrit par Louis-Jean Calvet et Jean-Claude Savelli.

Vers un Sardou plus consensuel (1977-1980)

Chanson {{numéro}} Année Nb. sem.
La Java de Broadway 1977 6
En chantant 1978 8

Devant l'ampleur des événements, Michel Sardou prend du recul avec la chanson à caractère social — sans y renoncer pour autant —, comme le témoignent les chansons Le Prix d'un homme et Monsieur Ménard, extraits de l'album de 1978, qui évoquent respectivement un enlèvement (l'actualité de cette année-là étant marquée par l'enlèvement d'Aldo Moro en Italie ou encore celui du baron Empain en France) et la violence scolaire (un professeur frappé par un élève).

En 1977 sort un album qui renoue avec la chanson d'amour et lui vaut quelques sommets dans les hits parade : l'opus s'écoule à plus d'un million d'exemplaires, il contient notamment La Java de Broadway ou encore le single le plus vendu de toute sa carrière, succès de l'été 1977, le slow Dix ans plus tôt. Ce 33 tours, comme celui de 1978 Je vole, lui permettent d’enregistrer des records de vente (preuve que les événements récents n’ont pas altéré sa popularité). Les chansons font la part belle à l'introspection, au retour vers l'enfance et à l'amour, principalement avec les tubes En chantant et Je vole.

Sardou se marie avec Babette en octobre 1977. Son quatrième et dernier enfant, Davy, naît le {{date}}.

En 1978, du 28 octobre au 29 novembre, Michel Sardou se produit pour la première fois au Palais des congrès de Paris confirmant son statut d'artiste de premier plan de la scène française. Le Temps des colonies est au programme, mais pas J'accuse ni Je suis pour, l'artiste ayant définitivement renoncé à l'interpréter sur scène.

Les albums de 1979 (Verdun) et 1980 (Victoria), qui poussent plus loin cette logique intimiste et personnelle, afficheront moins de tubes et moins de titres sortis en 45 tours. Des rumeurs circulent d’ailleurs un temps sur une éventuelle maladie grave, car Sardou se fait plus rare dans les médias. Il semble que les événements de 1976 l’aient durablement affecté.

À propos de la chanson En chantant, il déclarera : {{citation}}

En 1980, il est, sur le double album de la comédie musicale Les Misérables, la voix d'Enjolras, personnage du roman éponyme de Victor Hugo. Il y interprète notamment la chanson À la volonté du peuple.

Une popularité toujours croissante (1981-1991)

Chanson {{numéro}} Année Nb. sem.
Être une femme 1981 1
Les Lacs du Connemara 1982 3
Les Deux Écoles 1984 2

Pendant les années 1980, Michel Sardou voit sa popularité atteindre des sommets. Tout au long de cette période, il produit de nombreux tubes, aidé par la diffusion radiophonique massive, avant chaque sortie d'album, d'une chanson qui semble conçue spécialement pour la bande FM (Afrique adieu, Chanteur de jazz, Musulmanes, La même eau qui coule...). L’album de 1981 (qui contient deux de ses plus grands succès : Les Lacs du Connemara et Être une femme), entre au Livre Guinness pour le niveau de ses ventes.

En outre, la fréquentation de ses spectacles, au Palais des congrès de Paris, puis à partir de 1989, au Palais omnisports de Paris-Bercy, est sans cesse croissante. Il se produit la plupart du temps à guichets fermés et bat des records de durée dans plusieurs salles. Les Français le citent régulièrement comme leur chanteur préféré, devant Johnny Hallyday et Jean-Jacques Goldman{{refnec}}.

Les textes de Sardou sont devenus beaucoup plus consensuels. Même les quelques titres « engagés » (le chanteur réfute encore et toujours ce qualificatif) qu’il sort pendant la décennie ne suscitent que peu d'émoi, que ce soient Vladimir Ilitch (1983), à la fois hommage aux idéaux de Lénine et dénonciation des dérives du régime communiste en URSS, Les Deux Écoles (1984), qui évoque l’opposition école libre / école publique au moment du projet de loi Savary, ou Musulmanes (1986), regard amer sur la condition de la femme dans les pays arabes. Cette dernière chanson, qui se veut avant tout un hommage aux femmes arabes, fera par ailleurs l'effet d'un démenti aux suspicions de racisme qui avaient pu planer sur lui, tout comme Le Privilège (1990) sera perçu comme un démenti aux accusations d’homophobie portées à son égard, dans la mesure où Sardou reconnaît l'avoir chantée pour « dénoncer l'amalgame entre homosexualité et perversion ». Au sujet de Musulmanes, il déclarera le {{date}} : {{citation}}

En 1987, Michel Sardou obtient la reconnaissance de ses pairs en recevant aux Victoires de la musique la Victoire de la chanson originale pour Musulmanes. Il fait son premier passage sur la scène du Palais omnisports de Paris-Bercy en 1989. Chaque représentation se termine par une mise en scène de Robert Hossein impliquant plus de cent figurants sur la chanson Un jour la liberté, écrite spécialement pour commémorer le bicentenaire de la Révolution française. Au terme de la tournée, le {{date}}, Sardou reçoit une Victoire de la musique pour avoir fédéré le plus grand nombre de spectateurs.

L'opus Le Successeur paru en 1988, malgré son million d'exemplaires vendu, n'affiche pas de succès probant bien que deux titres soient parus en singles (La même eau qui coule et Attention les enfants... danger).

Il participe, en 1989, à la chanson caritative de Charles Aznavour Pour toi Arménie, parue quelques mois après le séisme du 7 décembre 1988 ayant violemment frappé l'Arménie. Il y interprète un couplet entier.

Michel Sardou, qui était un ami de Coluche et était présent le jour de la création des Restos du Cœur, participe avec Véronique Sanson, Jean-Jacques Goldman, Johnny Hallyday et Eddy Mitchell à la première tournée des Enfoirés, en 1989 (il y participera également en 1998, 2004 et 2005).

Un succès plus discret, mais un public toujours fidèle (1991-2001)

Dans les années 1990, Michel Sardou se fait plus discret dans les médias et sur les ondes. Il n'y a guère que Le Bac G (1992), chanson sur le système éducatif français, qui crée des réactions.

L'album Le Privilège (1990) affiche trois singles (Marie-Jeanne, Le Privilège et Le Vétéran) et s'écoule à presque un million d'exemplaires. Cet album ainsi que la tournée qui suit (Bercy 91) lui valent la Victoire de la musique du Meilleur interprète masculin. Deux ans plus tard, en 1992, l'album Le Bac G crée une polémique. Les vers « Vous passiez un bac G, un bac à bon marché dans un lycée poubelle, / L'ouverture habituelle des horizons bouchés... / Votre question était "Faut-il désespérer ?". », extraits de la chanson du même nom, sont perçus par certains comme une provocation adressée au ministre de l'Éducation nationale Lionel Jospin, qui ne se retint pas de déclarer qu'il refusait qu'un « saltimbanque » lui fît la leçon. Certains enseignants dénoncèrent également le comportement démagogue, voire réactionnaire de Sardou.

Les albums Selon que vous serez, etc., etc. (1994) et Salut (1997), malgré leur bon niveau de ventes, donnent peu de hits, mis à part la chanson Salut qui se veut un hommage au public pour ses trente ans de fidélité. Cet album contient aussi le titre Mon dernier rêve sera pour toi où il « s'offre » Johnny Hallyday et Eddy Mitchell en tant que choristes, et qui s'adresse implicitement à l'homme d'affaires Bernard Tapie{{,}}, qui connait des démêlés avec l'administration fiscale.

Si Sardou paraît être moins dans l'air du temps, cette relative discrétion s’explique en partie par sa rupture avec ses principaux collaborateurs (Pierre Delanoë pour les paroles et Jacques Revaux pour les compositions), ainsi que par une priorité nouvelle donnée à ses activités d’acteur. Ainsi, après avoir joué dans le film Promotion canapé en 1990, Sardou joue dans plusieurs téléfilms et monte plusieurs fois sur les planches.

S’il se distingue moins en radio, Sardou n’en rencontre pas moins toujours le même vif succès sur scène, continuant à battre des records de fréquentation. Du {{date}} au {{date}}, il se produit sur la scène de l'Olympia pour 113 représentations jouées à guichets fermés, ce qui établit un record de longévité pour cette salle. Il obtient par ailleurs, en 1999, la Victoire de la musique du plus grand nombre de spectateurs rassemblés au terme d'une même tournée pour les près de {{nombre}} réunies au Palais omnisports de Paris-Bercy et à travers la France.

En juin 1999, Babette et Michel Sardou divorcent après près de 22 ans de vie commune. Sardou se marie une troisième fois le {{date}} avec l'ancienne rédactrice en chef du magazine Elle Anne-Marie Périer. Ils sont unis par Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly-sur-Seine.

L'album Français sort en 2001. La plupart des chansons sont coécrites avec son ami Michel Fugain (l'opus propose une reprise du titre de Fugain Je n'aurai pas le temps). Sa sortie précède une tournée faisant escale à Bercy pour 18 représentations. La tournée rencontre à nouveau le succès et à son terme, {{précision nécessaire}}.

Le renouvellement (2001-2009)

Chanson {{numéro}} Année Nb. sem.
La Rivière de notre enfance 2004 5

2005]].

Sardou semble dans un premier temps se retirer de la scène musicale pour se consacrer à ses activités de comédien et de directeur du théâtre de la Porte-Saint-Martin, qu'il a acheté en 2001. Sur la saison 2001-2002, il y joue le rôle principal de la pièce L'Homme en question en compagnie de Brigitte Fossey et sous la direction de Félicien Marceau. Sa performance d'acteur laisse la critique mitigée. Il revend l'année suivante ses parts du théâtre à son associé et producteur, Jean-Claude Camus.

Après la signature, en 2004 soit après trente-cinq ans chez Tréma, d’un nouveau contrat auprès de la major du disque Universal Music, la sortie d’un nouvel album intitulé Du plaisir et sa participation comme parrain à l'émission Star Academy, Michel Sardou reprend son activité de chanteur avec l'organisation d’une nouvelle grande tournée en 2004-2005 au Palais des sports de Paris, à l’Olympia, en province, en Belgique (où il sera fait officier de l'ordre de la Couronne), en Suisse et au Canada. Ce retour est couronné de succès et son nouvel opus se vend à plus de {{nombre}}, et obtient la certification disque de diamant. {{ref nec}}. Sardou est, en 2004, le chanteur le mieux payé de France.

Son premier double album, intitulé Hors format sort le {{date}}. Il comprend vingt-trois nouvelles chansons dont un duo avec Chimène Badi, Le Chant des hommes et Beethoven. Hors format a atteint depuis les {{nombre}} vendus, et est certifié double disque de platine. En 2007, lors d'une conférence de presse pour la présentation de sa tournée, il annonce que celle-ci sera « la dernière ». Il est au Zénith de Paris du 25 avril au {{date}} et en tournée en France, Belgique et Suisse, du {{date}} au {{date}}.

Michel Sardou accorde une importance supplémentaire à ses activités de comédien ; ainsi, il est, à partir d'octobre, au théâtre des Variétés dans la pièce Secret de famille d'Éric Assous, avec son fils Davy Sardou et Laurent Spielvogel. La pièce est jouée jusqu'à fin avril 2009. En septembre 2009, la troupe entame une tournée en France, en Belgique et en Suisse.

Nouvelles tournées et théâtre (2010-2015)

L'album Être une femme 2010 sort le {{date}} ; la chanson éponyme, remixée par le DJ Laurent Wolf, et Et puis après sont les titres phares de cet opus qui inclut un duo avec Céline Dion, Voler. En septembre 2014, il reconnaît que ce duo n'a pas été une bonne expérience personnelle, en raison du fait que les deux chanteurs aient dû enregistrer leurs parties séparément et que le clip ait été réalisé sans lui.

Le chanteur se produit à l'Olympia du 13 janvier au {{date}}, puis il tourne, du 11 février au {{date}}, à travers la France, la Belgique et la Suisse. Son périple s'achève au Palais des sports de Paris, où il chante du 11 mai au {{date}}. En mars 2011, il annonce sur son site se séparer de son producteur Jean-Claude Camus, pour retravailler avec Gilbert Coullier.

Le {{date}}, Michel Sardou débute au Havre une nouvelle tournée nommée Les grands moments. Un best-of identiquement nommé est paru le {{date}}. Prévue jusqu'en décembre 2013, la tournée le conduit à travers la France, la Belgique, la Suisse, le Canada, le Luxembourg, Monaco et le Liban. Elle compte trois dates au Palais omnisports de Paris-Bercy en décembre 2012 et cinq à l'Olympia en juin 2013. Après ces trois représentations à Paris-Bercy, Michel Sardou devient l'artiste ayant ressemblé le plus grand nombre de spectateurs dans cette salle, dans laquelle il totalise par ailleurs 91 représentations. Les concerts parisiens précédent une tournée d'été et d'automne, mais des ennuis de santé contraignent le chanteur à annuler, en novembre 2013, les dernières dates du tour Les Grands Moments. À la suite de ces problèmes, il déclare « faire une pause » dans la musique.

À partir du {{date}}, il est à l'affiche d'une nouvelle pièce de théâtre jouée à la Comédie des Champs-Élysées et intitulée Si on recommençait, écrite par Éric-Emmanuel Schmitt et mise en scène par Steve Suissa. Il partage les planches avec, entre autres, Anna Gaylor (initialement, Françoise Bertin tenait le rôle mais, souffrante, elle fut hospitalisée après quelques représentations avant de décéder le {{date}}) et Florence Coste.

La bande originale du film d'Éric Lartigau La Famille Bélier sorti en décembre 2014 est quasiment exclusivement composée de chansons du répertoire de Michel Sardou, interprétées notamment par Louane Emera, actrice principale de la comédie. La chanson Je vole est, selon la scénariste Victoria Bedos, au fondement du scénario. Le film rend hommage au passage à l'œuvre du chanteur (Éric Elmosnino, qui incarne le professeur de musique, déclare ainsi dans le film que « Michel Sardou est à la variété française ce que Mozart est à la musique classique : intemporel. »).

Du 22 septembre 2015 au 31 janvier 2016, il est de retour sur les planches au Théâtre de la Michodière pour la pièce Représailles écrite par Eric Assous, mise en scène par Anne Bourgeois et dans laquelle il partage l'affiche avec Marie-Anne Chazel. Une tournée est envisagée bien qu'aucune date n'ait encore été communiquée.

Vie privée

Michel Sardou se marie avec Françoise Pettré en 1965, alors qu'il est âgé de dix-huit ans, pour s'émanciper de l'autorité parentale, la majorité étant à l'époque établie à vingt et un ans. Leur première fille, Sandrine, naît le {{date}} et la seconde, Cynthia, le {{date}}. Ils divorcent en 1977, mais il y avait plusieurs années qu'ils ne s'entendaient plus.

Sardou se marie une deuxième fois avec Elizabeth Haas, dite « Babette », en octobre 1977. Celle-ci est la sœur de Christine Haas, alors astrologue sur la radio RTL. Elle est également la mère de ses fils Romain, né le {{date de naissance}}, et Davy, né le {{date de naissance}}, mais la tumultueuse relation qu'ils mènent durant plus de vingt années, ponctuée d'infidélités, les pousse au divorce en juin 1999. Cela dit, le chanteur affirme entretenir un rapport amical avec elle depuis leur séparation.

Enfin, Michel Sardou se marie une troisième fois le {{date}} avec l'ancienne rédactrice en chef de Elle, Anne-Marie Périer. Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly-sur-Seine, se charge de les unir dans sa mairie.

Le fait que son premier fils Romain Sardou soit devenu écrivain, mais surtout que son second fils Davy Sardou soit devenu comédien perpétue la dynastie d'artistes de la famille Sardou. Davy déclarera dans une interview accordée au Figaro : {{citation}}

Bien qu'il ait toujours été particulièrement discret sur sa vie privée, Michel Sardou a vu sa fille Cynthia mise sous les feux de la rampe médiatique en 1999. La journaliste, qui allait rejoindre son véhicule le soir du {{date}}, est agressée et séquestrée par trois hommes, avant de subir plusieurs agressions sexuelles ainsi qu'un viol collectif. Elle raconte ce traumatisme dans sa publication Appelez-moi Li Lou parue en 2005. Si elle a, durant de longues années, pris de froides distances avec son père, elle lui témoigne aujourd'hui une grande reconnaissance pour l'avoir soutenue.

Michel Sardou est aujourd'hui cinq fois grand-père : celui de Loïs (fils de Sandrine), d'Aliénor, Gabriel et Victor-Scott (enfants de Romain) et de Lucie (fille de Davy).

Il est également notoire que Michel Sardou ait entretenu des relations cordiales avec le président de la République François Mitterrand, malgré des opinions politiques a priori opposées, qui l'a par ailleurs décoré de la légion d'honneur. Il entretient aussi une amitié avec l'ancien président Nicolas Sarkozy qui a assisté à son concert le {{date}} à l'Olympia, bien qu'il ait pris ses distances avec lui depuis.

Depuis les années 1970, il est passionné par les chevaux et le sport hippique. En 2011, Michel Sardou décide de s'impliquer dans ce domaine et achète peu à peu sept chevaux de course. L'un de ses chevaux remporte le Prix de Louvigny en 2015.

Opinions politiques

Michel Sardou est très critique à l'égard des politiques contemporaines conduites en France et des hommes qui l'incarnent, tous horizons confondus.

À propos du président de la république François Hollande, il déclare, en 2013, que {{Citation}}.

Concernant Nicolas Sarkozy, même s'il reconnaît n'avoir pas voté pour lui, ayant préféré voté blanc lors de l'élection présidentielle de 2012, il annonce qu'il aurait finalement préféré un second mandat de l'ex-président. Précédemment, durant son quinquennat, le chanteur après l'avoir soutenu, s'est déclaré déçu par son action, reprochant à Nicolas Sarkozy d'avoir beaucoup promis et peu tenu. Des déclarations qui furent peu appréciées par l'intéressé et qui valurent à Michel Sardou d'être convoqué à l'Élysée (un jour férié), pour le lui faire savoir. {{Citation}} Après cet épisode, il annonça en 2011 que pour la prochaine présidentielle, tout était possible, même qu'il vote à gauche, mais il vota blanc finalement.

Sur la gauche dans son ensemble, il émet un avis critique, déclarant en 2013 : {{Citation}}.

Concernant les hommes politiques en général, Sardou trouve qu'à droite comme à gauche, ils manquent de courage : {{Citation}}. Enfin, il se prononce contre le suffrage universel, argumentant : « C'est le boulevard des promesses qui ne sont jamais tenues. N'importe qui peut se présenter. Moi, demain, si j'ai un peu de pognon, je m'inscris, je passe à la télé et je propose un programme, c'est ridicule ».

Michel Sardou, qui déclare n'être aujourd'hui {{Citation}}, n'apprécie pas davantage la mondialisation : {{Citation}}.

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