Shlomo Sand a passé ses deux premières années de vie en camps de réfugiés juifs polonais, en Allemagne. Il a grandi en Israël où ses parents ont émigré.
Après l'expérience traumatisante de la guerre des Six Jours (1967) à laquelle il a participé comme simple soldat, il a milité dans l'extrême gauche israélienne favorable à deux Républiques différentes (israélienne et palestinienne) dans la perspective d'une confédération. Au milieu des années 1970, il a poursuivi ses études universitaires à Paris où il a soutenu, sous la direction de Madeleine Rebérioux, une maîtrise sur Jean Jaurès et une thèse sur Georges Sorel qu'il a rédigée et soutenue en français. Il a relancé en France les études soréliennes en y organisant le premier colloque sur Sorel, en 1982, et en cofondant en 1983 les Cahiers Georges Sorel, devenus ensuite Mil neuf cent : Revue d'histoire intellectuelle. Retourné en Israël, il s'est intéressé à l'histoire du cinéma, à l'histoire des intellectuels et, plus récemment, à l'histoire du peuple juif.
Ainsi, en 2008, il a publié Comment le peuple juif fut inventé. L'ouvrage est une étude de la construction nationale israélienne par le mouvement sioniste et défend l'idée que cette construction s'est appuyée sur un récit fondateur mythique, faisant des populations juives un peuple, uni par une même origine et possédant une histoire nationale commune, remontant à la terre d'Israël. Sand nie la réalité de cette origine commune, mettant en avant l'importance des conversions dans la constitution des populations de confession juive. D'autre part, pour lui, jusqu'à l'avènement du sionisme, ces populations ne se définissaient qu'à travers leur appartenance religieuse en commun et ne se percevaient donc pas comme un peuple. L'ouvrage de Sand procède à une étude de la formation de ce récit national, à travers une historiographie critique des travaux d'historiens et d'hommes politiques, ayant vécu aux {{s2}}.
L'ouvrage, qui s'inscrit dans le sillage des chercheurs postsionistes, a suscité débats et controverses, y compris chez les historiens du peuple juif. En France, la publication de la traduction de l'ouvrage se heurte d'abord au silence; ainsi, comme mentionné par l'auteur lui-même dans la préface de l'édition de poche 2010 chez Champs/Essais : «… alors même que la grande presse parisienne (Le Monde, Le Figaro, Libération…) ne lui a pas consacré le moindre compte-rendu… », il finit par rencontrer son public, notamment en Israël et en France, et obtient dans ce dernier pays le Prix Aujourd'hui 2009, prix littéraire qui récompense un ouvrage politique ou historique sur la période contemporaine. {{Article détaillé}}
En mars 2013, il fait paraître un nouvel ouvrage Comment j’ai cessé d’être juif dont il explique le thème sur la quatrième de couverture : « Supportant mal que les lois israéliennes m’imposent l’appartenance à une ethnie fictive, supportant encore plus mal d’apparaître auprès du reste du monde comme membre d’un club d’élus, je souhaite démissionner et cesser de me considérer comme juif. » Cet ouvrage suscite en réponse un ouvrage de Claude Klein, Peut-on cesser d'être juif.