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Renaud (1952-....)

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Biographie

Enfance et adolescence (1952-1968)

Renaud Pierre Manuel Séchan nait le {{date}}, au centre du {{14e}} arrondissement de Paris. Il a un faux jumeau, David, ainsi que quatre autres frères et sœurs dont l'écrivain Thierry Séchan.

Son oncle, Edmond Séchan, photographe et réalisateur reconnu (il a reçu notamment l'Oscar du meilleur court métrage de fiction en 1975) et son père, Olivier, professeur d'allemand et de néerlandais, traducteur et auteur de romans policiers et de livres pour enfants, sont originaires d'une famille protestante des Cévennes. Son père a reçu le prix des Deux Magots en 1942 pour Les corps ont soif et a travaillé pendant la Seconde Guerre mondiale à Radio Paris (radio collaboratrice) comme traducteur. Il lui a donné le goût de l'écriture, l'amour de la vérité et une éducation protestante puritaine.

Sa mère, Solange Mériaux, originaire d'une famille de mineurs du Nord, était ouvrière dans une usine de Saint-Étienne avant de devenir femme au foyer lorsqu'elle se marie à 20 ans. C'est elle qui choisit le prénom germanique Renaud. Au démarrage de la vie artistique de Renaud, elle travaille alors comme secrétaire chez « Leica » à Rueil-Malmaison. Elle lui a apporté chaleur, simplicité des rapports et l'amour de la rue.

Son grand-père paternel, Louis Séchan était un helléniste français renommé, professeur à la faculté des lettres de Paris, auteur de divers ouvrages et dont l'épouse, Isabelle Bost, était, par son père, la petite-fille d'Ami Bost et la nièce de John Bost et, par sa mère, la nièce de Louisa Siefert (arrière-grand-tante de Renaud), qui connut Arthur Rimbaud.

Son grand-père maternel, Oscar, mineur après avoir quitté l’école à l'âge de 13 ans, fut d'abord membre du Parti communiste, puis le quitta en 1937, déçu après un voyage en Union soviétique en 1932. Il rejoignit ensuite le Parti populaire français, parti collaborationniste de Jacques Doriot, et fit un an de prison à la Libération pour faits de collaboration.

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{{Ancêtres-compact5}} Sources : GeneaNet.org, Lexilogos.com, SharedSite.com {{boîte déroulante/fin}}

À ce double héritage culturel s'ajoutent également deux tendances musicales : sa mère écoute de la chanson populaire allant de Fréhel à Maurice Chevalier ou Édith Piaf, alors que son père est amateur de musique classique et de chanson française à textes, notamment Georges Brassens.

Vers 10-12 ans, il écrit des romans sur la machine à écrire de son père, découvre la vague yéyé et les Beatles. Vers 14-15 ans, il écoute le chant de révolte de Hugues Aufray, qui devient sa première idole, Bob Dylan puis Joan Baez, Leonard Cohen, Donovan, Sullivan. En 1966, il découvre Antoine dont les thèmes le touchent, et commence la guitare. Mais il copie plutôt le style vestimentaire d'un autre chanteur : Ronnie Bird.

Malgré certaines aptitudes, notamment en français, Renaud manifeste très peu d'intérêt pour les études, avec un dégoût particulier pour les cours de gymnastique dont le côté militaire l'énerve déjà. En 1963, Renaud et son frère entrent en sixième au lycée Gabriel-Fauré dans le {{13e}} arrondissement où leur père enseigne l'allemand. À partir de là, les résultats de Renaud commencent à baisser, notamment en mathématiques ; il préfère s'intéresser aux boums, aux filles, et aux mobylettes. Il commence à sécher les cours, préfère aller écrire des poèmes devant les statues du jardin du Luxembourg. En 1965, il échoue au BEPC et doit redoubler sa troisième mais le lycée Gabriel-Fauré refuse de le garder malgré l'influence de son père. Il intègre ainsi le lycée Montaigne à la rentrée 1967 sans plus de succès dans ses résultats.

Plutôt que par les études, Renaud se sent bien plus attiré par la politique. Dès 1962, il s'intéresse aux réactions et manifestations pacifistes métropolitaines durant la guerre d'Algérie, auxquelles ses parents ont participé, et est profondément choqué par les évènements du métro Charonne et par l'explosion de deux bombes de l'OAS près des appartements de la famille Séchan. En 1966, il fait ses premiers pas de militant en rejoignant le MCAA (Mouvement Contre l'Arme Atomique), animé par Jean Rostand. Dans son nouveau lycée, à l'atmosphère plus politisée, il se lie à d'autres camarades du même bord politique que lui avec qui il part provoquer les étudiants de la faculté de droit d'Assas toute proche et ses militants d'extrême droite. Par l'intermédiaire de ses copains, il s'approche des milieux maoïstes et trotskistes. Cette rébellion lui vaut quelques heurts avec son père. Il crée un Comité Viêt Nam dans son lycée pour protester contre la guerre du Viêt Nam, en 1967, et fréquente assidument les « Amitiés franco-chinoises ».

En mai 1968, avec son frère Thierry, Renaud vit pendant trois semaines dans la Sorbonne occupée, participant aux manifestations et barricades.

Débuts dans la musique (1968-1977)

Ses premières chansons furent écrites pendant l'occupation de la Sorbonne en mai 68.

Pendant mai 1968, il participe à la création du groupe Gavroche révolutionnaire qui ne fait guère d'émules. Il récite aussi des sketches de Guy Bedos, ce sont ses premiers pas sur scène. C'est par ailleurs dans l'un des amphithéâtres de la Sorbonne que Renaud croise Évariste, chanteur passé des studios à l'autoproduction, qui chante en s'accompagnant de sa guitare une chanson écrite par lui-même. Il découvre alors l'écriture de chansons, et rédige sa première : Crève salope qui a un franc succès auprès des autres étudiants. Deux autres chansons, C.A.L. en Bourse et Ravachol, suivent rapidement, encore inédites à ce jour.

En août 1968, suivant le Zeitgeist qui souffle sur l'Europe et les Etats-Unis, il fonde avec quelques amis une communauté anarchiste sur le Mont Lozère, dans les Cévennes, rapidement délogée par la gendarmerie. Ses parents l'inscrivent alors dans une classe de seconde artistique du lycée Claude Bernard, au milieu du quartier de la porte d'Auteuil, dont l'environnement, bourgeois comme celui de sa famille, mais auquel manque la distanciation de celle-ci, l'exaspère. Il retrouve ses amis de Montaigne au « Bréa », bistrot proche de son ancien lycée qu'il continua de fréquenter par la suite.

En avril 1969, il arrête ses études, s'installe dans une chambre de bonne, et entre dans la vie active comme magasinier puis vendeur à la Librairie 73 au boulevard Saint-Michel durant deux ans. Il profite de ses temps libres pour lire autre chose que ce que lui a imposé l'école : Vian, Prévert, Maupassant, Zola, Bruant, Céline… À cette époque, il chante encore uniquement pour amuser ses amis ou draguer. Les chansons sont de lui, mais aussi d'Hugues Aufray ou de Bob Dylan. Au bout de quelques mois il peut s'acheter une première moto avec laquelle il rencontre ses premiers amis « loubards » et fréquente les bandes d'Argenteuil, de République et de Bastille. Ils l'influencent davantage que par le port du cuir et Renaud reconnaît avoir alors failli mal tourner. Avec eux il connait les bagarres, qu'il préfère tout de même éviter, et va jusqu'à se laisser entraîner dans quelques larcins mais, songeant à ce qu'en penserait sa mère, refuse d'aller plus loin.

En 1971, en vacances à Belle-Île-en-Mer, il rencontre Patrick Dewaere dans une soirée qui le fait entrer comme comédien au Café de la Gare (à Paris) pour remplacer un acteur au physique similaire parti aux États-Unis. Pendant quelques mois, tout en restant libraire la journée, il joue avec Coluche, Miou-Miou, Romain Bouteille, Henri Guybet, Sotha et, bien sûr, Patrick Dewaere, notamment dans Robin des quoi ? de Romain Bouteille. Il rend finalement sa place à l'acteur à son retour, plus tard remplacé par Gérard Depardieu. Renaud pense alors avoir trouvé sa vocation : comédien.

Il est exempté comme bien des baby-boomers du service militaire, ayant eu un demi-frère décédé lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale et ses trois frères précédents ayant été exemptés pour d'autres motifs. En 1972, licencié de la librairie, à cause de ses retards successifs, Renaud quitte Paris pour s'installer à Avignon. Il en revient au bout de cinq mois, face au peu d'avenir que lui offre la ville dans les carrières artistiques qu'il envisage, et après avoir effectué de multiples petits boulots allant de plongeur à représentant en ouvrages pornos.

En 1973-1974, dans sa période dandy où il fréquente les hauts lieux de Montparnasse, il continue les petits boulots, prend des cours d'art dramatique, et joue quelques petits rôles dans des séries télévisées, des petits films… N'ayant pas été retenu lors d'une audition sur scène pour jouer de la musique au Don Camilo, il commence à chanter dans les rues et les cours d'immeuble du côté de la porte d'Orléans, rejoignant un copain accordéoniste, Michel Pons, fils du patron de son bistrot favori le « Bréa ». Il y chante le Paris populaire qu'il affectionne à travers les chansons de Bruant principalement ou de simples bals musette. Son répertoire s'élargit avec ce qu'il écrit et compose lui-même. L'idée est de faire revivre la tradition des accordéonistes qu'il avait vus faire la manche dans son enfance. La recette obtient un certain succès :

Jusqu'au jour où, en 1973-1974, j'ai franchi le pas j'ai rencontré un copain qui jouait de l'accordéon. Je le considérais a priori comme un ringard, avec son instrument, et le voilà qui commence à jouer devant moi et qui entame quelques notes derrière mes mélodies, à chanter, à grattouiller sur ma guitare. J'ai eu envie de faire la manche avec lui. J'ai trouvé sa démarche originale, différente de celle des gratteux qui jouaient les « Dylan » aux terrasses des cafés. Je lui ai proposé de chanter dans les cours d'immeubles de la périphérie, du côté de la porte d'Orléans, où, enfant, j'avais vu des gitans, des montreurs d'ours, des violonistes, des accordéonistes qui venaient faire la manche. J'ai voulu faire revivre cette tradition.

Paul Lederman remarqua Renaud alors que celui-ci chantait devant le Café de la Gare.

En 1974 alors que Coluche donne son premier spectacle au nouveau Café de la Gare rue du Temple, Renaud, Michel et leur guitariste Bénédicte Coutler décident de jouer dans la cour pour les 500 personnes de la file d'attente, où ils se font remarquer par Paul Lederman, le producteur de Coluche, qui leur propose de venir jouer au Caf'conc' de Paris, en première partie du spectacle de Coluche. Leur groupe est appelé les P'tits Loulous. Engagés pour trois mois, le groupe ne dure que trois semaines car Michel doit partir effectuer son service militaire. Encouragé par Lederman, Renaud continue seul en chantant ses propres chansons (Hexagone, Camarade bourgeois…). C'est là qu'un soir de 1975, deux producteurs, Jacqueline Herrenschmidt et François Bernheim l'entendent et lui proposent de faire un disque. Renaud, qui avait déjà refusé une proposition de Lederman - il entend toujours faire acteur - est peu enthousiasmé par la proposition mais accepte tout de même. Son premier 33 tours, Amoureux de Paname, sort en mars 1975. Jean-Louis Foulquier est le premier à l'inviter à son émission Studio de Nuit. Lors de son premier passage télévisé, à Midi Première chez Danièle Gilbert, il joue Camarade Bourgeois. Avec {{nombre}} vendus, Amoureux de Paname lui vaut un succès d'estime qui lui permet de chanter dans des MJC et de faire quelques dates, faiblement rémunérées, en France et en Belgique. La chanson Hexagone, qui brocarde la France d'alors (qu'il accuse de fascisme en le comparant à la « gangrène » qui sévit « à Santiago comme à Paris », allusion au régime de Pinochet), est interdite d'antenne sur France Inter pendant la visite du pape en France.

Lucien Gibara, directeur d'un café-théâtre appelé La Pizza du Marais (futur théâtre des Blancs-Manteaux), où se sont déjà produits des chanteurs tels Bernard Lavilliers et Maxime Le Forestier, écoute l'album Amoureux de Paname et souhaite programmer Renaud dans son fief pour partager l'affiche avec un autre jeune chanteur qui ura une carrière plus discrète Yvan Dautin. Renaud accepte, doublé d'un emploi de barman et plongeur, trouvant tout de même le temps pour prendre l'inspiration auprès de petits loubards, fréquentant « la zappi », comme les amis de la famille Séchan et ces derniers surnommaient ce lieu à l'époque. En juin 1975, il partage donc l'affiche avec Yvan Dautin à La Pizza du Marais devant un petit public comprenant les déjà célèbres Julien Clerc et Maxime Le Forestier. Il y fait aussi la connaissance de Bernard Lavilliers qui essaye de percer comme lui. Mais Renaud ne croit toujours pas à une quelconque carrière et continue de faire le figurant dans des petits feuilletons ou le mécanicien dans un magasin de motos. Début 1977, il joue même plusieurs soirs dans Le Secret de Zonga, une pièce de Martin Lamotte au café-théâtre La Veuve Pichard. Il y rencontre Dominique, sa future épouse, à l'époque mariée avec Gérard Lanvin. Renaud se moque de Gérard Lanvin dans une première chanson, intitulée Les aventures de Gérard Lambert. Peu après, le chanteur réussit à séduire Dominique, la compagne de Lanvin.

Cette époque marque le renoncement à son image de titi parisien et le début de Renaud le loubard : pour son second album, il troque sa casquette de marlou et les chemisettes pour des santiags et un perfecto de cuir. S'ensuivent quelques concerts en province, où le chanteur est très demandé à la suite dAmoureux de Paname, et où il rode certaines des chansons qui composeront l'album suivant.

Période loubard (1977-1982)

Avec les mêmes producteurs qu’Amoureux de Paname (Jacqueline Herrenschmidt et François Bernheim), Renaud sort son deuxième album Laisse béton en 1977 où il abandonne son image de titi parisien (qu'il trouve trop folklorique) pour celle du gentil loubard au blouson de cuir, image qu'il durcit jusqu’à l'album Marche à l'ombre. Renaud a plus de liberté pour cet album. Il impose ses musiciens, la pochette et la chanson Les Charognards que ses producteurs refusaient pour « apologie du gangstérisme » (il n'avait pas réussi à leur imposer une chanson contre Franco sur l'album précédent, qui fut transformée en Petite fille des sombres rues.). Nettement plus soigné, Laisse béton se vend modestement mais la chanson-titre devient vite un tube dans les premiers mois de 1978 et le grand public découvre le chanteur Renaud.

Alain Meilland et Renaud dans la loge de la MCB avant le premier passage au Printemps de Bourges 1978.

Fin 1977, au cours de l'émission Studio de Nuit de Jean-Louis Foulquier, sur France Inter Jacques Erwan (journaliste) et Alain Meilland (cofondateur avec Daniel Colling du Printemps de Bourges) vont lui proposer un premier passage à ce nouveau festival consacré à la chanson française. Ce nouveau venu dans la chanson triomphe au Printemps de Bourges en avril 1978, accompagné par le groupe Oze. La chanson Hexagone fait partie du double album compilation et Renaud restera très attaché à ce festival qui le programmera souvent.

Son image de loubard amène aux concerts un public de voyous auquel il n'avait jusqu'alors pas été habitué. Le 30 juin, Renaud remporte le premier prix au Festival de Spa, en Belgique, avec Chanson pour Pierrot. La vente du single Laisse béton atteint les {{nombre}} et l'album se vend à {{nombre}}. Cette soudaine célébrité l'amène à se poser des questions sur l'influence qu'il peut avoir. Les médias commencent à lui coller l'étiquette de loubard alors qu'il refuse de se limiter à cet aspect. En effet, Renaud n'attribue pas à ses chansons de zonard un côté autobiographique mais une manière de faire connaître les problèmes de ces gens qu'il a connus. Pour se « démystifier » aux yeux du public, il termine tous ses spectacles par Peau Aime qui se retrouve sur son album suivant. La boîte de production ayant fait faillite, Polydor rachète le contrat de Renaud, qui dispose d'un contrat moins léonin.

Troisième album de Renaud, Ma gonzesse sort en janvier 1979. Dans la lignée du précédent, Renaud se dévoile néanmoins plus sensible et adepte de l'autodérision. C'est mon dernier bal est interdite d'antenne. En mars, il affronte sa première grande salle parisienne : le Théâtre de la Ville, salle de huit cents places où il joue à guichets fermés cinq soirs de suite. Avec le succès croissant, arrivent les premières controverses. Maintenant que le chanteur a gagné beaucoup d'argent et qu'il se met à faire des chansons sentimentales, son image de loubard rebelle ne colle plus vraiment et certains, comme Rock & Folk, le voient déjà récupéré par la société de consommation. De plus, la famille d'intellectuels du côté de son père lui vaut d'être traité de bourgeois. Ces critiques énervent Renaud qui promet un prochain album « d'une violence noire ».

En 1980, Renaud publie chez l'éditeur à réputation révolutionnaire Champ libre, un recueil des paroles de ses chansons intitulé Sans zikmu. La relation avec l'éditeur tournera court à la suite d'un échange de lettres où Gérard Lebovici reproche à Renaud sa complaisance avec des médias staliniens et le fait qu'il n'ait pas écrit de chanson sur Mesrine lorsqu'il était encore en vie.

L'album suivant, Marche à l'ombre, sorti en janvier 1980, est dédié, entre autres, à Paul Toul (pseudonyme de Jacques Mesrine), criminel français des années 1970, tué par la police. Plus violent et plus sombre (Baston, La Teigne, Marche à l'ombre, Mimi l'ennui…) sans être dénué d'humour, l'album obtient un fort succès. Renaud a abandonné son groupe de scène pour une équipe de musiciens professionnels comme Jean-Philippe Goude. Gérard Lambert, personnage central de la chanson Les aventures de Gérard Lambert, devient un vrai phénomène. Plus préjudiciable, Où c'est qu'j'ai mis mon flingue ? s'en prend violemment à toutes les critiques qu'il a pu recevoir et lui attire les foudres du Parti communiste français. La même année, Renaud est applaudi par le public et par la presse à Bobino dont Polydor met en vente un double album live Renaud à Bobino. La première partie du spectacle, qui était, elle aussi, assurée par Renaud, sort en album sous le titre Le P'tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes. Renaud y chante de vieilles chansons du siècle précédent, accompagné par l'accordéoniste Joss Baselli.

Avec Le Retour de Gérard Lambert, enregistré fin 1981, Renaud commence à délaisser son blouson noir, transition entre Marche à l'ombre et Morgane de toi. Devenu père d'une petite Lolita depuis août 1980, Renaud préfère s'éloigner de la violence. Cependant, les ventes n'égalent pas celles de Marche à l'ombre malgré la présence de deux titres phares, Manu et La Blanche, et d'une chanson signée Coluche, Soleil immonde. En novembre 1981 sort Les Aventures de Gérard Lambert, une BD scénarisée par Renaud et dessinée par Jacques Armand. Fin 1982, Renaud fait, sans le savoir, ses adieux au loubard sur la scène de l'Olympia. Un double album live intitulé Un Olympia pour moi tout seul est édité à l'occasion de ce concert.

Paternité et succès (1982-1990)

Inspiré par des amis et par la lecture des récits des voyages d'Antoine, aspirant à fuir un peu la surmédiatisation, Renaud découvre la mer et prend le large avec son bateau, la Makhnovchtchina. L'épopée avec son épouse et son enfant dure de septembre 1982 à mars 1983, il en tire un tube Dès que le vent soufflera avec son fameux « Tatatin » mais l'expérience se révèle finalement décevante, Dominique et Lolita étant mal amarinées, aussi abandonne-t-il son bateau à un copain qui le revendra. Pour Morgane de toi, sorti en 1983, Renaud part pour Los Angeles et s'entoure de musiciens américains renommés, comme le guitariste Albert Lee. Cet investissement n'est pas vain car Morgane de toi se vend à plus d'un million d'exemplaires en quelques mois. Deux chansons y sont dédiées à sa fille, inaugurant une longue tradition qui se poursuit sur tous les albums suivants. Serge Gainsbourg réalise le premier clip de Renaud sur Morgane de toi. Renaud a définitivement cassé son image : moins agressif, plus écolo, un blouson en jean à la place du blouson de cuir. Il conserve cependant les santiags et le bandana rouge.

En 1981, Renaud représente 45 % du chiffre d'affaires de Polydor. Mais, ne se sentant pas soutenu par sa maison de disques, il ne renouvelle pas son contrat après Morgane de toi. Il signe chez Virgin pour 18 millions de francs, une somme record pour l'époque. Il fonde alors son label, Ceci-Cela, ainsi qu'une maison d'éditions Mino Music et Encore merci qui s'occupe du merchandising. Il joue au Zénith de Paris, qui vient juste d'être inauguré, du 17 janvier au {{date}}, puis effectue une tournée qui se termine au Printemps de Bourges. Entre le 10 et le 20 juillet, il part à la rencontre de son public québécois et réunit {{nombre}} au cours de ses six concerts en Amérique du Nord. Le 8 septembre, malgré ses relations en froid avec le PCF, il chante en vedette à la Fête de l'Humanité, revenant ainsi sur ses prises de positions passées pas plus tard qu'au début de l'année, afin de bien montrer qu'il s'oppose à la droite.

L'année 1985 est une année mouvementée pour Renaud. En février, la chanteuse Valérie Lagrange lui propose d'écrire une chanson pour l'Afrique. À l'époque en effet, une sécheresse sans précédent sévissait en Éthiopie depuis plusieurs années, faisant des milliers de victimes. Des musiciens africains et des artistes d'Amérique du Nord comme Michael Jackson (We Are the World), ou Bob Geldof avaient déjà réalisé des disques de solidarité mais en France, rien n'avait été fait. Valérie Lagrange voit en Renaud le catalyseur idéal pouvant faire bouger les artistes. Après quelques hésitations, il accepte, écrit une chanson sur une musique de Franck Langolff et réunit une trentaine d'artistes (parmi lesquels Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Jacques Higelin, Coluche, Julien Clerc, Alain Souchon…). Le disque dépasse rapidement le million d'exemplaires ({{nombre}}, {{8e}} single le plus vendu en France) et rapporte plusieurs millions de francs à Médecins sans frontières, l'association bénéficiaire de l'opération. Le concert des Chanteurs sans frontières organisé par la suite à La Courneuve est cependant bien moins réussi.

En août, contacté par le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, Renaud part donner une série de concerts à Moscou, en URSS. Séjour encadré mais globalement positif, Renaud se réjouissant d'affronter un public non francophone, jusqu’à l'incident du parc Gorki : devant dix mille personnes (triées sur le volet), Renaud entame sa chanson pacifiste Déserteur. Des projecteurs éclairent soudainement les gradins, trois mille spectateurs se lèvent en même temps et quittent la salle. Incident prémédité, probablement par une faction dirigeante peu encline à cette ouverture vers l'Occident, dont Renaud, fils de communistes fervents, sort profondément blessé. Ce séjour soviétique modifie sa vision du pays et lui inspire la chanson Fatigué (paru ensuite dans le futur album Mistral gagnant) qu'il avait ébauchée le jour même devant l'hôtel Ukraine. Épuisé moralement et physiquement, il quitte l'URSS pour l'enregistrement de son album suivant à Los Angeles.

Arrivé dans les bacs en décembre et lancé au Québec le 20 janvier 1986 Mistral gagnant sent la désillusion (Fatigué), la désespérance (Morts les enfants, P'tite Conne - chanson dédiée à Pascale Ogier, la fille de l'actrice Bulle Ogier), la nostalgie de l'enfance (Mistral gagnant), traduisant ainsi les derniers mois difficiles durant lesquels Renaud écrivit les chansons de l'album. Le titre Miss Maggie - écrit après le drame du Heysel - se veut d'abord un hommage aux femmes, qu'il considère incapables d'être aussi violentes que les hommes, et se transforme en pamphlet contre Margaret Thatcher. L'offensive contre le Premier ministre du Royaume-Uni déclenche une polémique en Angleterre. L'accueil enthousiaste du public (plus d'un million d'exemplaires vendus) et de la critique favorable à ce disque « inquiet » redonne confiance à Renaud pour sa prochaine prestation pendant un mois au Zénith début 1986. {{nombre}} y assistent. Le décor, un bateau, le Karaboudjan, Le Crabe aux pinces d'or. Sa tournée Le Retour de la Chetron Sauvage est un franc succès. Par ailleurs, un recueil de ses chansons et dessins, préfacé par Frédéric Dard, lui vaut d'être invité par Bernard Pivot dans l'émission Apostrophes, reconnaissance officielle de ses talents d'écrivain.

Si sa vie d'artiste est comblée, ce n'est pas le cas de sa vie personnelle. Renaud s'enfonce doucement dans la déprime : par la remise en question de ses engagements (qui a commencé depuis Morgane de toi), par le temps qui passe… et par les premiers deuils. Le {{date}}, la mort brutale de son ami Coluche l'affecte gravement. En 1988, Renaud dédie son nouvel album Putain de camion à Marius et à Romain, les fils de Michel et Véronique Colucci. La chanson-titre de l'album est d'ailleurs un hommage à celui qui fut le parrain de sa fille Lolita. L'album sort sans promotion, décision qui a un effet sensible sur les ventes : 800 000, soit deux fois moins que le précédent. L'album obtient malgré tout en 1989 plusieurs prix.

En 1989, Renaud organise un grand concert gratuit place de la Bastille à Paris, Ça suffat comme ci avec Johnny Clegg et la Mano Negra, conçu par l'écrivain Gilles Perrault et la LCR en réponse au sommet du G7 à Paris. La même année sort un double album live, Visage pâle rencontrer public, Renaud tour 89 témoignage d'une tournée avec, pour décor, un arbre géant.

En 1990, le chanteur écrit six titres pour le second album de Vanessa Paradis, sur des musiques de Franck Langolff. Mais, entre-temps, Vanessa Paradis rencontre Serge Gainsbourg qui tient absolument à écrire l'intégralité de Variations sur le même t'aime. Il s'entretient avec Renaud pour le supplier de se retirer du projet. Le chanteur se voit contraint de « mettre à la poubelle » les 6 maquettes déjà enregistrées pour Vanessa Paradis.

L'Irlande, le Nord, et la Belle de Mai (1991-1995)

En 1991 arrive l'album Marchand de cailloux, enregistré au Studio Sarm West à Londres durant la première guerre du Golfe contre laquelle Renaud a milité (on peut lire au dos du disque « enregistré pendant leur sale guerre »). Avec des chansons pacifistes, de pêche à la ligne (Tant qu'il y aura des ombres) ainsi que sur les dirigeants socialistes qui l'ont tant déçu (Tonton, Le tango des élus), l'album se vend un peu moins bien que Putain de camion ({{nombre}}) mais obtient un Grand Prix de l'Académie du disque Charles Cros. Le clip de P’tit voleur est tourné avec Emmanuelle Béart.

En mai 1992, il chante cinq semaines durant au Casino de Paris, cette fois sans décor exorbitant. En juillet 1992, il fait partie de l'équipe qui relance Charlie Hebdo, et devient actionnaire du titre. Il arrête sa chronique Renaud bille en tête en décembre 1993 pour se consacrer à l’enregistrement de À la Belle de Mai. Il recommence entre janvier 1995 et juillet 1996 avec Envoyé spécial chez moi. Il consacre le reste de l'année 1992 au tournage de Germinal où il joue le rôle d'Étienne Lantier aux côtés de Gérard Depardieu, Miou-Miou et Jean Carmet. En 1980, dans la loge de Bobino, le réalisateur Claude Berri lui avait en effet promis qu'un jour il lui trouverait un rôle au cinéma. Même s'il aurait préféré un petit rôle, Renaud accepte en tant que petit-fils de mineur (Oscar, inspiration de la chanson homonyme dédiée à celui qui lui a donné son foulard rouge et sa fameuse gâpette). Comme en prélude à la sortie du film, Renaud enregistre début 1993 Renaud cante el' Nord, album de reprises de chansons ch'ti. Au cours des six mois de tournage de Germinal, Renaud a pu découvrir le folklore des gens du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et, par amour de ces gens qu'il considère d'une grande générosité, a décidé de le chanter. L'album lui vaut sa première Victoire de la musique en 1994 dans la catégorie « Album de musique traditionnelle » et se vend à {{nombre}}, alors que Renaud pensait qu'il n'intéresserait que les gens du Nord. Toujours {{refnec}} qui est ensuite traduit en espagnol et en catalan.

Suit en novembre 1994, À la Belle de Mai (du nom d'un quartier marseillais), enregistré à son domicile, entièrement acoustique. Renaud privilégie plus les coups de cœur que les coups de sang : il chante son admiration pour Che Guevara, Zapata ou Pancho Villa. Trois musiques sont signées par son ami Julien Clerc et les arrangements sont dirigés par l'accordéoniste Jean-Louis Roques dont l'influence musicale a pris de plus en plus d'importance depuis 1978. Mais les ventes de l'album ne décollent pas vraiment ({{nombre}}), malgré quelques succès (C'est quand qu'on va où ?, La médaille, Mon amoureux, À la Belle de Mai). Le concert ainsi que la tournée qui suivit sont enregistrés sur le double album live Paris-Provinces Aller/Retour et sur VHS. À partir du {{1er mai}} 1995, peu avant l’élection présidentielle en France, Renaud se produit à la Mutualité, symbole des grands meetings de la gauche. Durant l'hiver 1995, il avait effectué une tournée en Bosnie avec Charlie Hebdo et Philippe Val. Cette même année, Renaud enregistre un album reprenant vingt-trois chansons de Georges Brassens : Renaud chante Brassens.

Mais pour Renaud (et surtout pour ses maisons de disques), cette année 1995 est aussi l'année des compilations. Polydor et Virgin, ses deux maisons de disques, sortent coup sur coup The meilleur of Renaud 1975-1985, The meilleur of Renaud 1985-1995 et une double compilation The very meilleur of Renaud, l'ensemble se vend à {{nombre}}. Puis en novembre sort L'Intégrale Renaud (Coffret 18 CD : Renaud - Intégrale) contenant trois albums inédits (Renaud chante Brassens, Les Introuvables et Le Retour de la Chetron Sauvage).

Passage du « Renard » (1995-2002)

Voilà quelques années déjà que Renaud s'enfonçait dans la dépression. Nostalgie du temps qui passe, perte de ses idéaux, une longue période de silence commence en 1995 et ne se termine qu'en 2002, avec d'innombrables rechutes. Renaud a toujours été nostalgique de son enfance et fataliste quant à l'avenir (J'ai la vie qui me pique les yeux, Mistral gagnant), et la perte de plusieurs amis proches comme Coluche, Desproges et Gainsbourg l'affecta beaucoup. Au fil des années, et malgré un soutien constant de son épouse (qui, selon la famille Séchan, « portait Renaud à bout de bras »), Renaud céda à sa mélancolie pour se rapprocher de son côté sombre - qu'il surnomme lui-même « Renard » (par analogie avec Gainsbourg/Gainsbarre). Pris dans l'alcoolisme, la solitude et le cynisme, Renaud y perd son grand amour, Dominique, qui le quitte en 1999 en même temps que l'inspiration. Il emménage alors avec son frère Thierry au-dessus de la brasserie la Closerie des Lilas, qui devient son quartier général.

Devenu l'ombre de lui-même, ses quelques apparitions le montrent bouffi par l'alcool, les yeux cernés. Conscients de l'urgence, ses musiciens Alain Lanty et Jean-Pierre Bucolo l'embarquent dans une tournée thérapeutique Une guitare, un piano et Renaud, marathon de 202 dates dans des petites salles de province entre octobre 1999 et mars 2001, qui lui fait réaliser l'amour que lui porte encore son public, malgré les performances vocales éraillées et parfois totalement catastrophiques du chanteur. La tournée introduit trois nouvelles chansons, Baltique, Boucan d'enfer et Elle a vu le loup mais Renaud n'arrive plus à écrire et ne sait même pas s'il arriverait à sortir un nouvel album. Un premier déclic arrive grâce à son ami journaliste Pascal Fioretto. Alors en cure, Renaud craque et veut se resservir un verre. Fioretto lui accorde à la condition qu'il lui écrive une chanson. Une heure plus tard, Renaud termine Petit Pédé. En 2001, il reçoit une Victoire de la musique pour l'ensemble de son œuvre, qu'il dit avoir considérée à l'époque comme un hommage posthume. À cette occasion, il interprète Mistral gagnant. En regardant sa prestation, il se rend compte de l'urgence de se ressaisir. Mais le véritable déclic provient de sa rencontre en 2000 à la Closerie des Lilas avec Romane Serda, une jeune chanteuse dont le groupe n'arrive pas à percer et dont il tombe très vite amoureux. Un soir où il rentre ivre, Romane le prévient qu'elle le quittera s'il n'arrête pas de boire.

Renaud retourne en cure, réécrit des chansons et sort son onzième album un an plus tard.

Renaissance (2002-2007)

En mai 2002 un nouvel album, Boucan d'enfer, illustré par Titouan Lamazou, apparaît donc dans les bacs, huit ans après le dernier enregistrement de matériel original du chanteur énervant. Mis en musique par ses amis Lanty et Bucolo, l'album est à l'image des dernières années passées : noir et sans concession, avec des titres comme Docteur Renaud, Mister Renard, Cœur perdu et Mal barrés qui reflètent le purgatoire passé. Le single Manhattan-Kaboul en duo avec Axelle Red connaît un vif succès ({{nombre}} vendus) et l'album se vend à plus de {{nombre}} d'exemplaires{{référence nécessaire}}, un record pour le chanteur.

Après tant d'années, Renaud commence à prendre le dessus sur Renard, le nom qu'il donne à son côté sombre rongé par l'alcool. Pendant la Tournée d'enfer qui s'ensuit, dans un décor de fête de village, il connaît quelques rechutes, fait un delirium tremens, et la voix n'est pas toujours au rendez vous, mais il remporte malgré tout un vif succès. Plus de 170 concerts sont donnés, la tournée s'arrêtant notamment plusieurs fois au Zénith de Paris et au festival des Vieilles Charrues. Aux côtés de Johnny Hallyday, Renaud joue dans le film Wanted de Brad Mirman. L'année est couronnée par trois Victoires de la Musique et 2 NRJ Music Awards. Les apparitions de Renaud à cette cérémonie et dans d'autres émissions de variétés furent par la suite critiquées compte tenu des reproches très durs qu'il avait pu faire à ces médias. Un article au vitriol du journal Tant pis pour vous lui est notamment consacré en mars 2004. Renaud attaque le journal en justice demandant de lourds dommages et intérêts pour un journal économiquement fragile, ce qui lui est reproché par la presse. Cela n’entache cependant pas son image. Il reste très populaire auprès de ses compatriotes et est régulièrement placé dans les dix personnes les plus appréciées par les Français{{,}}.

En 2003, il emménage avec la chanteuse Romane Serda dans le {{14e}} arrondissement de Paris et ils se marient le {{date}}, à la mairie de Châteauneuf-de-Bordette (Drôme). La liaison entre Renaud et Romane Serda a pourtant engendré des polémiques du côté des fans. Ayant retrouvé l'amour et s'étant remarié, il parvient enfin à sortir de l'alcoolisme et à sentir renaître son âme de militant. Depuis 2005, il lutte activement pour la libération d'Íngrid Betancourt et des autres otages des FARCS en Colombie auxquels il consacre une chanson, Dans la jungle, traduite ensuite en espagnol et interprétée par Melingo, un chanteur argentin. Il organise le {{date}}, à l'occasion des quatre ans de détention de l'otage, un grand concert au Zénith de Rouen réunissant de nombreuses personnalités. Cette même année, il relance son combat contre la corrida et pour la réintroduction des ours dans les Pyrénées. Son deuxième enfant, Malone, naît le {{date}}. Le {{date}} est inaugurée l'école Renaud-Séchan à Mirabel-aux-Baronnies (proche du village natal de Romane Serda), pour la construction de laquelle le chanteur avait donné une importante somme d'argent.

C'est le {{date}} que sortent simultanément son douzième album intitulé Rouge Sang et une version collector de celui-ci. Les deux versions s'écoulent à plus de {{nombre}} dès la première semaine (triple disque de platine, {{nombre}} au total). Rouge Sang est vu par certains comme une sorte de renaissance, tant le Renaud de Boucan d'enfer était l'œuvre d'un autre personnage, cynique, désabusé, et plus consensuel. L'album est ainsi nettement plus engagé que le précédent opus (Leonard's Song dédié à Leonard Peltier, J'ai retrouvé mon flingue, Elle est facho, Rouge Sang). La critique sur l'album est mitigée : bien que l'ensemble de la presse célèbre le « retour à la forme » du chanteur après ses années noires, de nombreux journaux (dont Le Monde et Télérama) considèrent que sa plume s'est émoussée et déplorent les arrangements « très électriques » et datés de Jean-Pierre Bucolo.

Illustré par Killofer, jamais aucun album de Renaud n'avait encore contenu autant de chansons : 24 sur l'édition collector (y compris un titre écrit par un autre chanteur, Rien à te mettre par Benoît Dorémus). Durant la tournée médiatique, Renaud enregistre une publicité où, non sans humour, lui et Vincent Delerm (qu'il cite dans Les Bobos, premier single de l'album, vendu à {{nombre}} en {{nombre}}) vantent leurs albums respectifs. Renaud écrit et produit Après la pluie, le deuxième album de Romane Serda qui sort le {{date}}.

En février 2007, il annonce qu'il s'installe en Angleterre avec sa famille, tout en précisant qu'il paiera toujours ses impôts en France.

Il effectue au printemps et à l'été 2007 la tournée Rouge Sang tour. La voix y est souvent meilleure que pendant la tournée Boucan d'enfer, et le décor représente les toits de Paris, en référence à Robert Doisneau et au dernier concert des Beatles. Celle-ci s'arrête notamment quatre fois à Bercy et au centre de détention de Bapaume lors de la Fête de la musique. Il offre également un concert à L'Isle-sur-la-Sorgue, ville où il possède une résidence secondaire. Une tournée des festivals (Festival des Terres Neuvas, Festival d'été de Québec, Francofolies, Paléo, Fête de l'Humanité, Musilac) a lieu durant l'été 2007. Il termine sa tournée par un concert gratuit offert à ses fans le {{date}} à la Cigale. Sur scène durant près de 6 heures, il revisite l'ensemble de son répertoire. En novembre sort Tournée Rouge Sang, témoignage sur CD et DVD des concerts de Bercy. En septembre sort Jeunesse se passe, le premier album de Benoît Dorémus que produit Renaud (impressionné par son premier auto-produit, il avait fait signer Dorémus sur son label Ceci-Cela en janvier 2006).

Molly Malone et la rechute (2008-2015)

À partir de 2008, Renaud se fait plus discret sur la scène médiatique. Son silence à la libération d'Íngrid Betancourt le {{date}}, une cause pour laquelle il s'était pleinement investi, suscite des interrogations. Pour faire taire la rumeur, il explique avoir préféré la rencontrer hors caméras.

Sa fille Lolita se marie avec le chanteur Renan Luce au cours de l'été 2009 et il quitte le {{XIVe}} arrondissement pour Meudon, en banlieue parisienne. Le 23 novembre 2009 sort Molly Malone – Balade irlandaise, un album de reprises de chansons traditionnelles irlandaises, projet qu'il dit envisager depuis plus de 25 ans. Il comporte treize chansons qui sont toutes des adaptations du répertoire traditionnel de la musique celtique irlandaise, comme The Water is Wide devenue La Ballade Nord-Irlandaise, une chanson qu'il reprend 18 ans plus tard (elle figurait dans l'album Marchand de cailloux). L'album reçoit un accueil mitigé, beaucoup de critiques reprochant au chanteur d'avoir une voix de plus en plus fatiguée{{,}}.

Fin 2010 sort une intégrale vinyle et un nouveau best of sur trois CD (Le Plein de super). La même année, il reprend Encore un rhum sur Very Intimes Poteaux, album hommage au groupe Soldat Louis. Il participe également au projet collectif {{Dr}} Tom - La liberté en cavale, qui reprend des chansons de Franck Langolff, décédé quatre ans plus tôt.

Renaud se lance ensuite dans la préparation d'un album. Mais plusieurs interviews ont lieu où il s'avoue en panne d'inspiration et dévoré par la nostalgie : {{citation bloc}} Il déclare être hanté par ses vieux démons depuis quatre ans et s'être remis à boire. Romane Serda et Renaud divorcent le 23 septembre 2011. À sa sortie du tribunal, elle dira de Renaud : {{citation}}

En octobre 2012 est publiée une nouvelle intégrale des albums studios, contenant une nouvelle édition de la compilation Les Introuvables avec des titres parus sur différents supports (compilations, albums hommage, etc.). En janvier 2013, il est nommé commandeur des Arts et Lettres.

En 2014, quinze artistes (Jean-Louis Aubert, Cœur de pirate, Bénabar, Disiz, Élodie Frégé, Raphael, Nicola Sirkis, Benjamin Biolay, Nolwenn Leroy, Hubert-Félix Thiéfaine, Carla Bruni-Sarkozy, Renan Luce, Alexis HK, Benoît Dorémus, Grand Corps Malade) reprennent plusieurs chansons de Renaud pour l'album hommage La Bande à Renaud, qui sort le 9 juin. À la suite du succès de La Bande à Renaud ({{nombre}}), un second volume sort le 27 octobre.

Toujours debout (depuis 2015)

Le {{1er}} décembre 2014, une version française de Do They Know It's Christmas sort sous le nom de Noël est là pour soutenir la lutte contre l'épidémie d'Ebola. Renaud y chante et apparaît dans le clip musical aux côtés d'autres artistes français.

Le 11 mai 2015, un documentaire inédit Renaud, on t'a dans la peau est diffusé en soirée sur France 3, le jour de l'anniversaire du chanteur. Didier Varrod, réalisateur du documentaire (il avait déjà signé un documentaire sur Renaud en 2002), a pu rencontrer Renaud pour lui faire voir le film quelques jours avant sa diffusion à la télévision. D'après le réalisateur, Renaud aurait été particulièrement ému par le reportage.

Le 12 mai, Benoît Dorémus annonce, via les réseaux sociaux, que Renaud, encore touché par le documentaire sur lui, est parvenu à écrire une nouvelle chanson, information reprise par plusieurs sources comme la page Facebook Soutenons Renaud Séchan.

En juin, le frère de Renaud, Thierry, annonce que Renaud a écrit pas moins de 14 textes, et que le guitariste Michaël Ohayon et le chanteur Renan Luce ont composé les musiques du futur album. Renaud lui-même confirme l'information sur l'antenne de RTL, ajoutant que l'album pourrait sortir dès septembre et qu'il sera enregistré à Bruxelles. Toutefois, toujours d'après Thierry, il doit baisser ses consommations en alcool et en tabac pour pouvoir de nouveau chanter{{,}}. L'album est finalement repoussé à Noël et devrait comporter une douzaine de titres dont deux consacrés à l'attentat contre Charlie Hebdo de janvier 2015, puisque : {{citation}}, déclare son frère. L'album pourrait se nommer {{Langue}}, titre de l'une de ses chansons présentes dans l'album, racontant son voyage à Los Angeles.

En octobre 2015, il écrit et chante le titre Ta Batterie sur l'album Il nous restera ça de Grand Corps Malade.

C'est au début de janvier 2016 que Renaud déclare sur Facebook : {{citation bloc}} Il déclare également sur l'antenne d'Europe 1 que c'est son plus bel album depuis Mistral gagnant. Deux chansons sont {{citation}} Hyper Cacher (en référence à la prise d'otages du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes) et J'ai embrassé un flic (en référence aux manifestations des 10 et 11 janvier 2015).

Toujours sur Facebook, il déclare qu'il compte reprendre la scène courant 2016.

Le {{date-}}, en mémoire aux victimes des attentats contre Charlie Hebdo, il est présent place de la République à Paris, et chante Que Marianne était jolie, de Michel Delpech, mort quelques jours plus tôt.

Le 26 janvier 2016 à minuit, il publie sur sur son site internet officiel la première chanson Toujours debout, issue de son futur album (dont il n’a pas composé les musiques){{,}}. Le même jour, sur France Inter, il annonce le nom de son nouvel album : Toujours debout.

C'est le {{date-}} qu'il fait une apparition sur scène avec I Muvrini et y chante La Ballade nord-irlandaise.

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