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Lewis, Clive Staples (1898-1963)

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Biographie

Enfance

Venu au monde le {{date}}, au sein d'une famille protestante aisée d'origine galloise, dans une maison de campagne à quelques kilomètres de Belfast en Irlande, Clive Staple Lewis est le deuxième enfant d'Albert James Lewis (1863–1929) et de Flora Augusta Hamilton Lewis (1862-1908) ; son frère Warren Hamilton Lewis est son aîné de trois ans. La famille déménage en 1905 dans une grande maison appelée Little Lea, à Strandtown, toujours en Irlande du Nord. En 1908, sa mère décède à la suite d'un cancer ; c'est un véritable drame pour Lewis.

Ce décès marque la famille Lewis et resserre les liens qui les unissent. Warren part en pension, ce qui contribue à la passion précoce pour la lecture et l'écriture de Clive Staples. Ils se retrouvent néanmoins régulièrement, et écrivent ensemble les Chroniques de Boxen, qui se déroulent dans un monde peuplé d'animaux. Un troisième grand malheur vient frapper Lewis : son propre départ en pension, moins d'un mois après la disparition de sa mère. C. S. Lewis part rejoindre son frère à l'école de Wynyard, à Watford en Angleterre.

Il décrit cette expérience comme celle d'un « camp de concentration ». En effet, le directeur de cette école est sadique et autoritaire, autant envers ses élèves qu'avec ses collaborateurs. C. S. Lewis reste longtemps marqué par les sévices subis et observés à Wynyard. Deux ans plus tard, l'école fait faillite et ferme. À la rentrée de 1910, Albert Lewis l'inscrit dans une école à Belfast même. Entré en septembre, Clive Staples en sort en novembre pour des raisons de santé. Un an plus tard, il rentre à la Cherbourg School, où il vit tranquillement sa vie d'écolier pendant deux ans. Ce changement de vie contribue à lui faire perdre la foi.

Études

Il entre en septembre 1913 au Malvern College, qu'il décrit sous le nom de « Wyvern » dans son autobiographie. Lewis porte un regard extrêmement critique sur la pression considérable qui pèse sur les élèves, plus soucieux de leur réputation et de leur place au sein de la hiérarchie non officielle de l'établissement que de leur réussite scolaire ; à tel point qu'il considère la pédérastie qui y est pratiquée comme « la seule oasis au milieu du désert brûlant des ambitions rivales ». Quant à lui, n'appréciant guère le sport et n'étant pas intéressé par les amours homosexuelles, il se consacre tout entier à son intérêt grandissant pour les mythologies celtiques et nordiques.

Magdalen College (Oxford) En 1914, il part suivre des cours privés au domicile de W. T. Kirpatrick, un ami de son père, ancien proviseur du Lurgan College. Chez lui, il découvre la littérature classique, pour laquelle il se prend de passion. Le nom de ce professeur a peut-être inspiré Lewis pour le nom du héros du livre Le Neveu du magicien dans Le Monde de Narnia. D'après son autobiographie, les deux années passées chez M. Kirpatrick furent pour lui idylliques ; Lewis appréciait tout particulièrement les longues conversations durant lesquelles son précepteur le contraignait à s'assurer de la pertinence de ce qu'il disait et à approfondir ses raisonnements. Il pallie son relatif isolement en entretenant une correspondance régulière avec son ami d'enfance Arthur Greeves, qui partage sa passion pour les récits mythologiques.

Après avoir passé une partie des examens d'entrée à l'University College d'Oxford, il est appelé sous les drapeaux, au régiment d'infanterie légère du Somerset. Il prend donc part à la Première Guerre mondiale, et combat dans les tranchées, en France, où il est blessé par des éclats d'obus le 15 avril 1917, au cours de la bataille d'Arras. Rapatrié en Angleterre, il est libéré de ses obligations militaires en décembre 1918. Il reprend les études à Oxford, et mène de front plusieurs brillants cursus en philosophie, lettres classiques et littérature anglaise.

Conversion et premières œuvres

Le coin du pub ou les membres des Inklings se réunissaient.

À la suite d'un long cheminement, qui avait commencé à la fin de ses études universitaires, Lewis se reconvertit au christianisme en 1931, sous l'influence, entre autres, de la lecture de George MacDonald et G. K. Chesterton, et de conversations avec J. R. R. Tolkien et Hugo Dyson. Il devient par la suite membre de l'Église anglicane, même s'il garde toute sa vie des idées assez éclectiques sur le plan théologique, et reste toute sa vie déçu par la piètre qualité des chants religieux et des sermons entendus à l'église. Sa conversion est décrite dans son autobiographie, Surpris par la joie - qui permet par ailleurs de connaître assez bien les premières années de sa vie. Son itinéraire spirituel est également relaté dans Le Retour du pèlerin (The Pilgrim's Regress), une parodie du Voyage du pèlerin de John Bunyan.

Ami intime de J. R. R. Tolkien (auteur du Hobbit et du Seigneur des Anneaux, pour lesquels Lewis écrit d'élogieuses critiques sous couvert d'anonymat), ils fréquentent ensemble une société littéraire qui s'appelait les « Inklings », où l'on retrouve également Owen Barfield. On y lit pour la première fois les romans de Lewis, Tolkien et de Charles Williams. Généralement, ils se rencontraient au pub Eagle and Child à Oxford et les discussions avaient lieu autour d'une bière.

Dès 1925, il enseigne à l'université d'Oxford, et préside l'Oxford Socratic Club où croyants et incroyants débattent de la validité du christianisme. Lewis intervient souvent dans ces débats. Des personnages connus y participent, comme le biologiste Konrad Lorenz, mais aussi J. B. S. Haldane et Jacob Bronowski. En 1936, il publie l'Allégorie de l'amour, une étude sur la littérature médiévale qui lui vaut immédiatement une grande réputation.

Œuvres de fiction, essais et dernières années

Plus tard, il devient professeur de littérature anglaise de la Renaissance et du Moyen Âge à l'Université de Cambridge. Ses travaux sur la littérature anglaise du {{s-}} sont toujours considérés comme des références sur le sujet. Les Miracles, en 1947, rassemble quelques-unes de ses réflexions apologétiques. Il écrit plusieurs livres de fiction principalement destinés à la jeunesse, dont les Chroniques de Narnia, en sept tomes. Il a également écrit le roman Un Visage pour l'éternité en 1956.

Le film Les Ombres du cœur (Shadowlands), de Richard Attenborough, avec Anthony Hopkins et Debra Winger, décrit sa rencontre avec Joy Gresham, sa future femme, qui intervient à cette période. Juive, communiste, celle-ci s'est convertie au christianisme, et, séparée de son mari, vit à Londres avec ses deux fils, David et Douglas. C. S. Lewis l'épouse religieusement en 1956, alors qu'elle est déjà atteinte d'un cancer des os dont elle meurt en 1960. Une brève rémission, au début de l'année 1960, avait été l'occasion d'un voyage en Grèce – c'était alors la première fois que l'écrivain quittait les îles Britanniques depuis 1918. Il en tire A Grief Observed, qu'il fait paraître sous le pseudonyme de N. W. Clerk. Mais à force d'entendre ses amis lui recommander ce livre pour mieux comprendre les sentiments qu'il éprouvait après le décès de sa femme, Lewis finit par reconnaître avoir écrit l'ouvrage.

Atteint de néphrite, puis de septicémie, il doit démissionner de son poste à Cambridge à l'été 1963. Sa mort, le {{date}}, passe complètement inaperçue, se produisant le jour de l'assassinat de John F. Kennedy et de la mort d'Aldous Huxley. Cette coïncidence inspirera, vingt ans plus tard, l'ouvrage de Peter Kreeft Between Heaven and Hell, un dialogue fictif entre les trois personnages à leur arrivée au Purgatoire. Il est enterré à Oxford, dans le cimetière de Holy Trinity Church ; dans l'Église anglicane, on célèbre la mémoire de C. S. Lewis le 22 novembre.

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