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Labro, Philippe (1936-....)

Biographie

Dans son roman d'apprentissage autobiographique Le petit garçon, Philippe Labro met en scène ses souvenirs d'enfance. Ses parents Jean-François et Henriette Labro donnent naissance à quatre garçons, Jean-Pierre, Jacques, Philippe et Claude. Son père est monté dans les années 1920 à Paris où il ouvre un cabinet de conseil juridique et fiscal et fait fortune. Il y rencontre une fille de seize ans, Henriette Carisey, qui selon Philippe Labro est la fille naturelle d’un noble polonais et d’une institutrice française et a eu une vie romanesque. Il l'épouse six mois après leur rencontre. Pressentant la Seconde Guerre mondiale, Jean-François Labro décide de retourner au pays et installe sa famille dans une villa de Montauban. Bien qu'un officier SS de la division Das Reich ait réquisitionné le premier étage de leur maison pour s'y loger, ses parents y cachent des juifs, notamment la famille de Maurice Bernart. Le 13 août 2000, le mémorial de Yad Vashem décerne à Jean-François et Henriette Labro le titre de Justes parmi les nations.

En 1948, Jean-François Labro réinstalle sa famille à Paris pour offrir à ses enfants de bonnes écoles, le lycée Janson-de-Sailly pour Philippe qui y montre uniquement des aptitudes pour la littérature. À 15 ans, Philippe Labro remporte un concours de journalisme parrainé par Le Figaro et devient rédacteur en chef du Journal des jeunes. Alors qu'il a raté son baccalauréat et est redoublant, il obtient à 18 ans une bourse Zellidja qui lui permet d'étudier à la Washington and Lee University de Lexington en Virginie. Il en profite pour voyager à travers tous les États-Unis. « Je n’ai pas eu besoin de demander la permission à qui que ce soit, parce que c’était un instinct, qui reposait sur un désir, une curiosité d’Amérique, que j’avais depuis toujours. Elle venait de mes lectures d’enfance, du cinéma, de la libération de la France. Et de ma curiosité du monde, de mon envie de bouger, de partir. Alors bien sûr, j’ai prévenu mes parents et ils ne m’ont pas dit non. Ils ont toujours encouragé ma vocation. C’est une des clés de la vie : si on a une passion, la force et la construction familiales, ça compte. Pour mes parents, c’était un risque, une aventure, un danger, et peut-être un déchirement de me voir partir, mais en même temps c’était : « tu veux le faire, tu le fais ». Alors je suis parti à 17 ans. J’en ai eu 18 sur les routes américaines. Et j’ai vécu une aventure qui a totalement changé ma vie, qui a déterminé ma carrière et peut-être même mon caractère », se confie-t-il à Phosphore. De ces années de jeunesse, il a tiré deux romans, L'étudiant étranger et Un été dans l'Ouest.

De retour en France deux ans plus tard avec une chevalière aux armes de son université américaine — qui ne quitte jamais son annulaire gauche, il devient reporter à Europe {{numéro}}1 en 1957 après avoir remporté La Coupe des Reporters, émission de Pierre Laforêt. Il devient reporter pour le magazine féminin Marie-France en 1958 puis grand reporter de 1959 à 1972 pour France-Soir où il est engagé par son patron Pierre Lazareff, amusé par l'insolence du jeune homme qui lui réclame un poste qui demande normalement de l'expérience. Il publie son premier roman Un Américain peu tranquille en 1960 sur la vie d'Al Capone grâce à Lazareff qui a l’idée de lancer la collection L’air du temps reprenant, sous forme de livres, quelques grands feuilletons historico-biographiques parus dans France-Soir. Enrôlé en 1960 pour la guerre d'Algérie où il est détaché comme journaliste militaire, Philippe Labro reprend deux ans plus tard ses activités de journaliste pour France-Soir. Alors qu'il enregistre un sujet sur le campus de l'université Yale pour 5 colonnes à la une, il apprend l'assassinat de John F. Kennedy le {{date}}, événement qu'il couvre pour son journal France-Soir pendant trois ans et qu'il relate dans son récit On a tiré sur le Président. Il sera d'ailleurs auditionné par la commission Warren. De 1964 à 1968, il est coproducteur avec Henri de Turenne de l’émission Caméra Trois sur la deuxième chaîne de l'ORTF. Il est chroniqueur au Journal du dimanche de 1965 à 1972 et à Paris Match de 1971 à 1988 . En 1979, il est rédacteur en chef à RTL. Il travaille également comme journaliste pour TF1 puis pour Antenne 2 de 1981 à 1982 où il anime en alternance avec Bernard Langlois le journal Antenne-2-midi (A2).

Cinéphile, il approche le milieu du cinéma. Ami très proche de Jean-Pierre Melville (il participera au documentaire sur celui-ci intitulé Sous le nom de Melville, et sera présent à ses côtés au moment où Melville est terrassé par un malaise fatal), il se lance dans la réalisation de films influencés par le cinéma américain. Le cinéma reste pour lui une activité seconde quoi qu'importante. Il apparaît jouant son propre personnage dans les dernières scènes du film de Jean-Luc Godard, Made in USA et réalise son premier court métrage Deux D : Marie Dubois et Françoise Dorléac en 1966. Il tourne son premier long métrage Tout peut arriver en 1969.

En 1970 et 1971, sa collaboration avec Johnny Hallyday, pour qui il écrit plusieurs chansons, est remarquée. Labro est le premier à écrire les textes de tout un album pour Hallyday. Par la suite il collabore avec le chanteur de façon épisodique (1974, 1982, (…), 1999). Serge Gainsbourg lui commande des textes pour Lolita Go Home, l'album de Jane Birkin (1975).

Gérard Lebovici lui propose de réaliser et à Michel Audiard et Patrick Modiano d'écrire une adaptation du livre de Jacques Mesrine, L'instinct de mort.

De 1985 à 2000, il dirige les programmes de RTL, devient vice-président de la station en 1992, vice-PDG d'Ediradio (RTL) en 1996 sur proposition de son président Jacques Rigaud et vice-président du Conseil d'administration en mars 2000.

En 1996, il publie un roman, La Traversée, inspiré par son expérience de mort imminente consécutive à un œdème du larynx et une pneumopathie foudroyante qui le laisse en 1994 six semaines à l’hôpital Cochin dont dix jours dans le service de réanimation à la suite de comas.

Dans son récit Tomber sept fois, se relever huit, il raconte les effets d’une dépression nerveuse qui l’affecte de 1999 à 2001. Il s'en relève et présente de 2001 à 2006 l'émission d'entretiens intimistes Ombre et lumière sur France 3.

Le {{date}}, il lance la chaîne Direct 8 avec Vincent Bolloré. Il est vice-président de Direct 8, tout comme de Direct Matin du même groupe. Il présente le magazine culturel Blog Notes dès le lancement de la chaîne et l'émission de débat Langue de bois s'abstenir depuis 2008 (depuis le 10 octobre 2012 sur D8).

Pendant l'été 2011 puis 2012 il anime sur RTL l'émission Mon RTL à moi chaque dimanche.

À partir de la rentrée 2015, il devient conseiller du nouveau rédacteur en chef d'i-Télé, Guillaume Zeller.

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