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García Márquez, Gabriel (1927-2014)

Contents


Biographie

Jeunesse

Né le {{date}} à Aracataca, Gabriel est l'aîné d'une famille de onze enfants, dont les parents sont Gabriel Eligio García (1901-1984) et Luisa Santiaga Márquez Iguarán (1905-2002){{,}}{{,}}. Né lors d'une tempête, il semblerait qu'il se soit présenté avec le cordon ombilical autour du cou, ce qui expliquerait sa tendance à la claustrophobie. Juste après la naissance de son fils, son père décide de devenir pharmacien alors qu'il fut précédemment télégraphiste. En {{date}}, ses parents partent pour Barranquilla{{,}} tandis que Gabriel reste à Aracataca. Il est élevé par ses grands-parents maternels, Doña Tranquilina Iguarán Cotes de Márquez (1863-1947) et le colonel Nicolás Ricardo Márquez Mejía (1864-1937). Il est baptisé par le père Angarita le 27 juillet 1930 dans l'église d'Aracata.

Quand ses parents tombent amoureux l'un de l'autre, leur relation se heurte à la résistance du père de Luisa Santiaga Márquez. En effet, Gabriel Eligio García est pauvre et métis. De plus, il est partisan du parti conservateur et a la réputation d'être un coureur de jupons. Il n'est donc pas l'homme que le colonel Nicolás Ricardo Márquez Mejía et son épouse souhaitent pour leur fille{{,}}. Gabriel Eligio courtise Luisa avec des sérénades au violon, des poèmes d'amour, de nombreuses lettres et même des messages télégraphiques après que le « colonel » impose à sa fille de quitter la ville avec l'intention de séparer le jeune couple. Les parents de Luisa font tout pour se débarrasser de Gabriel Eligio mais en vain car Luisa Santiaga, très amoureuse, continue d'entrer en contact avec lui. Ils capitulent finalement et accordent au jeune homme la permission d'épouser leur fille{{,}}, refusant toutefois d'assister au mariage organisé à Santa Marta. L'histoire tragicomique de leur cour est plus tard adaptée en fiction par leur fils dans L'Amour aux temps du choléra{{,}}.

Alors que les parents de García Márquez sont plus ou moins des étrangers pour lui lors des premières années de sa vie, ses grands-parents ont une forte influence sur lui{{,}}. Son grand-père, qu'il surnomme « Papa Lelo », est un vétéran de la guerre des Mille Jours, à laquelle il a participé dans le camp libéral. Le colonel est considéré comme un héros par les Colombiens libéraux et est une figure fort respectée. Il est connu pour son refus de passer sous silence le massacre des bananeraies qui a lieu l'année suivant la naissance de García Márquez. Ce colonel est décrit par l'auteur comme {{Citation}}. Il est aussi réputé pour être un rhéteur hors pair et un excellent conteur. Véritable professeur et mentor, il apporte au jeune Gabriel un important savoir scolaire, culturel, historique et littéraire. Il gère également les distractions de son petits-fils et l'emmène au cirque tous les ans. Il est la première personne à lui faire découvrir la glace, un « miracle » découvert dans un magasin de la United Fruit Company. Occasionnellement, il lui fait comprendre qu'il n'y a pas de plus grand fardeau moral que celui d'avoir tué un homme, une leçon que García Márquez intègre bien après dans son œuvre{{,}}.

Sa grand-mère, Tranquilina Iguarán Cotes, d'origine indienne, joue un rôle tout aussi influent dans la constitution de la personnalité de García Márquez et la manière qu'elle a de {{Citation}} l'inspire beaucoup. La maison des aïeuls est emplie d'histoires surnaturelles et de récits de fantômes, d'esprits, de démons ainsi que de prémonitions, de présages et de prophéties qui alimentent l'imaginaire du futur écrivain. Cependant, tous sont sciemment ignorés, voire méprisés par le colonel. Selon García Márquez, c'est Tranquilina qui est {{Citation}} qui traverse ses écrits. Il aime en effet la façon unique qu'elle a de raconter les événements les plus fantastiques et improbables comme des vérités irréfutables. Ce style impassible, dans lequel l'extraordinaire est narré de la manière la plus banale et naturelle, nourrit, quelque trente ans plus tard, le roman le plus populaire de García Márquez : Cent ans de solitude ainsi que nombre de ses nouvelles ayant pour cadre le village fictif de Macondo. La maison de ses grands-parents, à l'origine de sa vocation, devient bien plus tard un musée qui lui est dédié.

Études

La Métamorphose de Franz Kafka : une source d'inspiration pour la nouvelle La troisième résignation de García Márquez.

Enfant, García Márquez fréquente l'établissement scolaire María Montessori qui applique une nouvelle méthode d'enseignement (dite pédagogie Montessori). Cependant cette école, ayant connu des difficultés de fonctionnement, ferme en milieu d'année et oblige ainsi García Márquez à redoubler sa première année. Il n'apprend donc à lire et à écrire qu'à l'âge de huit ans. En 1936, il entre à l'école publique d'Aracataca.

En mars 1937, son grand-père meurt d'une pneumonie, deux ans après une chute d'échelle dont il ne s'est jamais entièrement remis. Il part alors vivre en 1938 chez ses parents à Barranquilla où son père tient une pharmacie{{,}}. Il termine son cycle primaire dans cette ville. Afin d'aider ses parents qui ont des soucis financiers, García Márquez travaille pour un magasin où il peint des messages sur des panneaux et distribue également des prospectus auprès d'un imprimeur.

En novembre 1939, la famille au complet part s'installer à Sucre, Gabriel Eligio souhaitant retourner dans cette petite ville où il était allé dans sa jeunesse. Cependant, García Márquez retourne à Barranquilla au collège San José où il obtient des résultats scolaires satisfaisants. Il écrit des Fadaises qui sont des poèmes satiriques et humoristiques sur les autres élèves ou sur certains règlements de l'école, publiant également plusieurs poèmes dans le journal de l'école, Juventud.

En 1943, García Márquez part à Bogota afin de passer un examen d'obtention de bourse qu'il réussit. Il obtient ainsi une place au lycée national de garçons à Zipaquirá. Lors de ses études, Carlos Martín, qui est proviseur du lycée, présente pour la première fois le jeune homme à deux poètes majeurs de l'époque : Eduardo Carranza et Jorge Rojas. En {{date}}, El Tiempo publie un des poèmes de García Márquez, Canción (Chanson), sous le pseudonyme de Javier Garcès.

Après avoir obtenu son baccalauréat, García Márquez s'inscrit, à la suite de l'insistance de son père, à l'Université nationale de Colombie située à Bogota pour étudier le droit. Cependant, il préfère la littérature et, après avoir lu La Métamorphose de Franz Kafka, il écrit une nouvelle, La Troisième Résignation, qui est publiée le {{date}} dans El Espectador. En 1948, à la suite de l'assassinat du leader libéral Jorge Eliécer Gaitán le {{date}} et aux graves émeutes qui suivent (le Bogotazo), l'université ferme, ce qui permet à García Márquez d'interrompre ses études de droit qui ne l'intéressent pas et de partir à Carthagène{{,}}.

Débuts en journalisme

Arrivé à Carthagène, García Márquez se réinscrit cependant en faculté de droit pour poursuivre sa deuxième année d'études. Peu après, le hasard fait qu'il est engagé à vingt-et-un ans par Manuel Zapata Olivella en tant que chroniqueur pour le journal El Universal, fondé moins de dix semaines auparavant. Continuant à étudier le droit par intermittence, il rédige notamment quarante-trois articles sous son nom au cours des vingt-trois mois suivants pour El Universal. Envoyé par ce dernier à Barranquilla, García Márquez fait la connaissance du groupe informel d'écrivains et de journalistes connu sous le nom de « Groupe de Barranquilla », et notamment d'Alfonso Fuenmayor qui est rédacteur en chef adjoint du journal El Heraldo. En 1948, il commence à rédiger son premier roman, sous le titre provisoire de La Casa. En 1949, il décide de quitter Carthagène et de retourner à Barranquilla, décision que son ami Ramiro de la Espriella explique de la sorte : {{Citation}}

Plus tard, de 1950 à 1952, il écrit une colonne humoristique quotidienne, La Jirafa (La Girafe), sous le nom de « Séptimus » dans le journal local El Heraldo de Barranquilla. Ses colonnes et éditoriaux pour El Heraldo sont payés à la tâche par le journal. Il devient également directeur d'un éphémère hebdomadaire indépendant, La Crónica, produit dans l'atelier dEl Heraldo et qui est paru entre {{date}} et {{date}}. Pendant ces années, García Márquez rejoint le « groupe de Barranquilla », qui lui fournit motivation et inspiration au début de sa carrière littéraire. Il travaille beaucoup en s'inspirant de figures comme Ramón Vinyes, le patriarche du groupe qu'il dépeint comme un vieux catalan possédant une librairie dans Cent ans de solitude. À la même époque, García Márquez se nourrit également des œuvres de Virginia Woolf, William Faulkner ou James Joyce. Les techniques narratives, les thèmes historiques, la dimension mystérieuse, symbolique et irrationnelle, l'enracinement dans le terroir ou la localisation provinciale tels que les traitent Faulkner marquent beaucoup d'auteurs latino-américains de cette génération. L'environnement de Barranquilla permet à García Márquez de découvrir le meilleur de la littérature mondiale tout en approfondissant sa culture caribéenne. Par ailleurs, lors de cette période, il fait la connaissance du poète Álvaro Mutis qui l'incite à terminer son roman Des feuilles dans la bourrasque qu'il a commencé à écrire en 1950 et qui sera publié pour la première fois en 1955.

Lors des derniers mois de 1953, García Márquez écrit d'une traite un conte dont le titre définitif sera Un día después del sábado. L'histoire raconte un phénomène insolite qui se passe dans un village, à savoir la mort soudaine de nombreux oiseaux à cause de la chaleur. L'année suivante, il décide de le présenter à un concours organisé par l'association nationale des écrivains et des artistes de Colombie (en {{lang-es}}) et parrainé à hauteur de 1000 pesos par Luis Guillermo Echeverri, l'un des partenaires de cette organisation. Le jury est composé de cinq écrivains colombiens : {{Lien}}, Próspero Morales Pradilla, Daniel Arango, {{Lien}} et José Hurtado García. Le 30 juillet 1954, les membres de ce jury, qui doivent définir le vainqueur parmi 46 concurrents, décernent unanimement le premier prix au conte de García Márquez, devant Guillermo Ruiz Rivas avec Por los caminos de la muerte et {{Lien}} pour Vivan los compañeros. Le Colombien obtient à cette occasion le premier prix littéraire de sa carrière d'écrivain. La même année, ces trois histoires courtes sont publiées à Bogota par l'éditeur Minerva dans un livre intitulé Tres cuentos colombianos.

Entre 1954 et 1955, García Márquez séjourne de nouveau à Bogota, où il écrit régulièrement pour El Espectador des critiques cinématographiques avec une vision plutôt littéraire et humaniste ainsi que des reportages. Il fait notamment une enquête sur un glissement de terrain meurtrier à Medellín. En plus de découvrir des preuves de la négligence des autorités, il démontre que les habitants, qui voulaient secourir les victimes, ont déclenché un second éboulement meurtrier. La gloire du Colombien Ramón Hoyos dans le monde du cyclisme attire l'attention de García Márquez qui décide d'écrire pour le journal, en 1955, quatorze articles sur sa vie sportive. Pour cela, l'écrivain s'appuie sur des interviewes en face-à-face avec le cycliste, l'histoire intitulée « {{Lang}} » (en {{lang-fr}}) étant racontée à la première personne du singulier afin de donner l'impression qu'il s'agit d'extraits d'une autobiographie.

En 1955, une série d'entrevues de García Márquez avec Luis Alejandro Velasco, seul survivant de huit marins colombiens tombés à la mer du navire de guerre Caldas en {{Date}}, est publiée dans El Espectador sous forme de quatorze articles{{,}}. Ce récit sera de nouveau publié en 1970 sous le titre Récit d'un naufragé. Alors que la version du gouvernement selon laquelle les huit hommes seraient tombés à la mer au cours d'une forte tempête, Velasco confie à García Márquez que {{Citation}}, et que les hommes sont tombés parce qu'un chargement mal arrimé d'appareils électroménagers ramenés des États-Unis (chargement qui n'avait pas sa place à bord d'un navire de guerre) s'est détaché. Cette révélation, confirmée ensuite par des photographies prises par les marins à bord du Caldas, donne lieu à de fortes controverses qui se traduisent par des menaces émises contre García Márquez. Il s'agit de l'une des raisons pour lesquelles il est envoyé comme correspondant en Europe, où il écrit pour El Independiente, journal qui remplace brièvement El Espectador sous le gouvernement militaire de Gustavo Rojas Pinilla avant d'être contraint à la fermeture par les autorités. Les expériences journalistiques de García Márquez sont fondamentales pour sa carrière d'écrivain. Selon le critique littéraire Gene H. Bell-Villada, {{Citation}}.

<gallery perrow="5"> Fichier:VirginiaWoolf.PNG|Virginia Woolf Fichier:Carl Van Vechten - William Faulkner.jpg|William Faulkner Fichier:Revolutionary Joyce.jpg|James Joyce </gallery> {{message galerie}}

Départ vers l'Europe

García Márquez part en 1955 pour l'Europe en tant que correspondant étranger à la conférence de Genève entre les « quatre Grands » (l'Union soviétique, le Royaume-Uni, les États-Unis et la France). Il y écrit plusieurs articles et part ensuite en Italie, dans la ville de Rome, pour rédiger une série d'articles sur l'affaire Wilma Montesi qu'il définit comme le {{Citation}}. Puis, il assiste au {{16e}} Festival du cinéma de Venise où il écrit divers articles sur le cinéma et des critiques de films. Il traverse également différents pays européens : l'Autriche, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Hongrie ou encore la Russie, avant de retourner à Rome pour s'inscrire à des cours de cinéma au Centro Sperimentale di Cinematografia de Cinecittà.

En {{date}}, García Márquez part pour Paris et reprend contact avec Plinio Apuleyo Mendoza qu'il avait déjà rencontré à Bogota avant le {{lang}}. En {{date}}, après avoir fait payer une amende de 600000 pesos à El Espectador, Gustavo Rojas Pinilla fait fermer le journal, qui ne peut plus rémunérer García Márquez. Ce dernier doit loger temporairement dans un grenier sans chauffage au septième étage. Le {{date}}, {{lang}} remplace {{lang}} et, avant la fermeture administrative de ce nouveau journal le {{date}}, le jeune journaliste colombien peut écrire une série de dix-sept articles sur un procès dans lequel des personnes sont accusées d'avoir fourni des secrets gouvernementaux aux communistes. C'est également durant sa période parisienne que García Márquez commence à écrire son roman La Mala Hora, publié en 1962. À cette époque, il se procure en édition de poche l'œuvre complète de Rabelais qui aura une influence marquante sur sa création littéraire.

En mars 1956, García Márquez fait la rencontre de Tachia Quintana, une jeune actrice espagnole, avec qui il noue une relation très forte. D'ailleurs, lorsque Gerald Martin lui demande de plus amples détails à ce sujet, l'écrivain colombien répond que {{Citation}}. Peu après, Quintana tombe enceinte et, après une fausse couche, leur relation prend fin. La même année, García Márquez finit d'écrire Pas de lettre pour le colonel ({{lang}}).

Lorsque Plinio Mendoza revient à Paris en {{date}}, lui et García Márquez décident de partir tous deux en Europe de l'Est en commençant par Leipzig puis Berlin, ville où García Márquez rédige quelques articles sur le rideau de fer. Puis les deux hommes retournent à Paris avant de repartir à Moscou pour assister au {{VIe}} Congrès international de la jeunesse. Après un détour par la Hongrie, García Márquez revient dans la capitale française où, de septembre à {{Date}}, il écrit une série d'articles qui retranscrivent ses voyages en Europe et qui paraît en français sous le titre 90 jours derrière le rideau de fer ({{lang}}) en 1959.

Lors d'un court séjour à Londres à partir de {{date}}, García Márquez accepte un poste à Caracas au sein du journal {{lang}} proposé par le patron de Plinio Mendoza le {{date}}.

Retour en Amérique

Le {{date}}, García Márquez arrive à Caracas et commence à travailler au journal {{lang}}. Il assiste ainsi en {{date}} à un soulèvement général de la population et à la fuite du président vénézuélien Marcos Pérez Jiménez vers Saint-Domingue. À la suite de cet évènement, García Márquez écrit un article politique, « La participation du clergé à la lutte » qui raconte le rôle joué par l'Église du Venezuela dans la lutte contre le dictateur. En {{date}}, il fait un voyage éclair en Colombie où il épouse Mercedes Barcha le {{date}} puis ils retournent ensemble à Caracas{{,}}. En mai 1958, en désaccord avec le propriétaire de {{lang}}, il démissionne et devient, peu après, rédacteur en chef de {{lang}}. Le {{date}}, un révolutionnaire cubain propose à García Márquez d'assister au procès public des hommes de main de Fulgencio Batista. Il accepte l'invitation et y aperçoit Fidel Castro. En {{date}}, accompagné de son épouse, il retourne à Bogota pour travailler dans un bureau de {{lang}}, journal créé par le gouvernement cubain pour contrecarrer la propagande contre Cuba. Le {{date}}, leur premier fils, Rodrigo, voit le jour{{,}}. Le milieu des années 1960 est une période creuse au niveau littéraire pour García Márquez, d'autant plus que, pour la réédition de Pas de lettre pour le colonel en 1961, seuls 800 des 2000 premiers exemplaires publiés sont vendus.

En 1960, à la demande de Jorge Ricardo Masetti, fondateur de {{lang}} et proche de Che Guevara, García Márquez accepte de participer à une formation de jeunes journalistes se déroulant par intermittence sur quelques mois à La Havane. En décembre, il croise par hasard la route de Fidel Castro dans un aéroport. En {{date}}, Masetti envoie García Márquez, accompagné de sa famille, travailler comme correspondant à New York dans un des bureaux de {{lang}}. À la même période, John Fitzgerald Kennedy est élu président des États-Unis et nombreux sont les Cubains à venir se réfugier sur le territoire américain. Pour García Márquez et ses collègues de travail, c'est une période stressante. Ces derniers sont souvent insultés et menacés par téléphone. Il reste encore à son poste quelque temps après le débarquement de la baie des Cochons du {{date}} mais finit par démissionner.

García Márquez et sa famille partent alors vers le Mexique. Ils traversent le Sud des États-Unis par bus, l'écrivain colombien souhaitant découvrir la région américaine qui avait inspiré les écrits de William Faulkner{{,}}. Ils arrivent à Mexico le {{date}} où Álvaro Mutis vient les retrouver. Peu de temps après, il est embauché en tant que rédacteur en chef de deux magazines alors qu'il espérait entrer dans le monde du {{7e}} art. En 1962, il présente {{lang}} pour le prix littéraire colombien et est déclaré vainqueur par l'Académie colombienne des Lettres. Il obtient ainsi un prix de 3000 dollars pour un manuscrit qu'il souhaitait initialement appeler La Ville merdique. Les funérailles de la Grande Mémé, texte clé dans la trajectoire littéraire et politique de l'auteur colombien car réunissant pour la première fois {{Citation}} et {{Citation}}, est publié en 1962 à Barcelone. La même année, le {{date}}, son deuxième fils, Gonzalo, naît{{,}}. Par ailleurs, García Márquez ne cesse d'admirer les actions menées par Fidel Castro et Che Guevara, qui défient les États-Unis. En {{date}}, il quitte son emploi et se lance dans l'écriture de plusieurs scénarios de films. Il est engagé en septembre par l'agence de publicité Walter Thompson et peut ainsi, entre 1963 et 1965, travailler en indépendant pour l'industrie du cinéma et plusieurs agences de publicité.

<gallery perrow="2"> Fichier:Fidel Castro - MATS Terminal Washington 1959.jpg|Fidel Castro, en 1959 Fichier:GuerrilleroHeroico.jpg|Che Guevara, en 1960 </gallery> {{message galerie}}

La gloire

García Márquez signant un exemplaire de Cent ans de solitude à La Havane, Cuba.

En août 1965, moment important dans sa carrière, García Márquez signe avec l'agent littéraire de Barcelone, Carmen Balcells, un contrat autorisant cette dernière à représenter l'écrivain colombien dans toutes les langues et dans tous les pays pendant cent cinquante ans. Entre {{Date}} et {{Date}}, il écrit le roman Cent ans de solitude, même si sa plus grosse difficulté a été de le « démarrer », rédigeant cependant par la suite plusieurs pages par jour. Durant cette période, il abandonne son emploi pour s'adonner entièrement à l'écriture de son manuscrit. En mars 1966, {{lang}}, dont il a écrit le scénario, remporte le premier prix au Festival international du film de Carthagène.

En avril 1967, Germán Vargas, l'un des membres du « groupe de Barranquilla », publie dans l'hebdomadaire {{lang}} un article qu'il a écrit sur Cent ans de solitude ; il y explique que ce roman est {{Citation}}. Et effectivement, {{lang}}, hebdomadaire important en Argentine, publie en 1967 un article sur García Márquez, après qu'un de ses journalistes a partagé la vie des García Barcha pendant une semaine. La même année, Mario Vargas Llosa définit le nouveau roman de García Márquez comme le {{Citation}} d'Amérique latine. L'œuvre littéraire sort pour la première fois le {{date}} en Argentine et, en juin, García Márquez est interviewé par {{lang}}, l'équivalent du Time en Amérique latine. Le {{date}}, il participe au {{XIIIe}} congrès international de littérature ibéro-américaine à Caracas où Mario Vargas Llosa, avec qui il se lie d'amitié, remporte le prix Rómulo Gallegos grâce à La Maison verte. Le Colombien obtient cette même récompense cinq ans plus tard pour Cent ans de solitude. Toutefois, Vargas Llosa refuse de reverser l'argent de la distinction au régime castriste comme il y est incité alors que García Márquez financera un mouvement révolutionnaire vénézuélien grâce au prix. En 1971, Vargas Llosa publie García Márquez : Histoire d’un déicide, livre critique dans lequel il fait part de son admiration pour son aîné. Cette relation amicale très forte s'achève brutalement le {{date}} lorsqu'à la première des Survivants des Andes, García Márquez reçoit un coup de poing en plein visage de la part de Vargas Llosa dans le hall d'un cinéma de Mexico{{,}}. Les motifs de cette querelle restent flous mais seraient d'ordre privé : soit il s'agirait de la relation difficile, en raison d'infidélités répétées, entre l'écrivain péruvien et sa seconde épouse Patricia Llosa dont García Márquez aurait pris la défense, soit d'une liaison qu'aurait eue l'auteur colombien avec elle{{,}}{{,}}. D'autres raisons moins triviales, notamment la divergence de points de vue politiques, sont évoquées. Les deux anciens amis refusent de révéler la moindre information sur le sujet. Après la mort de García Márquez en 2014, Vargas Llosa affirme avoir noué un pacte avec celui-ci pour garder à jamais le silence sur la cause de cette amitié brisée. Reconnaissant à son ex-complice d'avoir tenu sa promesse jusqu'à la fin, il affirme vouloir en faire autant et laisser les historiens et biographes faire toute la vérité sur cette affaire. La nouvelle célébrité acquise à partir des années 1970 lui ayant offert une certaine sécurité financière, García Márquez décide de retourner en Europe, probablement {{Citation}}.

Barcelone et la "Gauche Divine"

García Márquez et sa famille arrivent le {{date}} à Madrid, pendant la dictature de Francisco Franco, avant de se rendre à Barcelone une semaine après. Avec son roman Cent ans de solitude, l'écrivain colombien devient en Espagne l'icône d'un nouveau courant littéraire, le « boom latino-américain ». À Barcelone, Vargas Llosa, un autre futur Nobel et son ami d'alors, est son voisin. La ville est l'endroit privilégié de rencontres avec d'autres exilés hispano-américains tels que Julio Cortázar. "Gabo" rencontre des nombreux intellectuels groupés sous le nom de gauche divine, un mouvement de gauche, qui se définit surtout par son anti-franquisme et qui est issu de la grande bourgeoisie catalane. Il fait aussi la connaissance d'auteurs de langue catalane comme Josep Pla ou galicienne Álvaro Cunqueiro. Il fait par ailleurs la rencontre de la romancière espagnole Rosa Regàs et de la Brésilienne Beatriz de Moura qui ouvre plus tard la maison d'édition Tusquets. Durant cette période, pendant que Mercedes s'occupe de la famille, García Márquez s'adonne à l'écriture, avec pour projet L'Automne du Patriarche. Il déclare ainsi à des journalistes : {{Citation}}. Il leur dit également que Cent ans de solitude est un roman {{Citation}} et que son succès s'explique par une série de {{Citation}} d'auteur qui ont piégé à la fois la critique et les lecteurs.

En avril et {{date}}, la famille García Barcha visite Paris peu avant les évènements de Mai 68 où García Márquez retrouve Tachia Quintana, puis va ensuite en Italie. Alors qu'il laisse une image d'homme apolitique à Barcelone, García Márquez fait part de son désaccord lorsque le dissident cubain Heberto Padilla remporte le prix de poésie à la quatrième compétition de l'Union nationale des écrivains et artistes de Cuba (« UNEAC ») qui entraîne une crise où les jurés sont séquestrés à Cuba. En {{date}}, le Prix du Meilleur livre étranger de l'année 1969 est attribué à Cent ans de solitude, cérémonie à laquelle García Márquez refuse de participer, déclarant que {{Citation}}. La version anglaise de Gregory Rabassa sera, quant à elle, considérée comme la meilleure traduction de l'année.

En 1971, García Márquez et sa famille repartent pour neuf mois en Amérique latine, l'écrivain colombien souhaitant prendre une pause alors qu'il écrit L'Automne du Patriarche. Pendant cette période, plusieurs auteurs (tels que Mario Vargas Llosa, Juan Goytisolo, Jean-Paul Sartre et Plinio Mendoza) rédigent le 9 avril une lettre de protestation adressée à Fidel Castro et publiée par Le Monde. Pensant que García Márquez va adhérer à leurs idées, Plinio Mendoza signe pour lui. Cependant, l'écrivain colombien fait retirer son nom et déclare son soutien au régime cubain. La même année, il est intronisé docteur honoris causa par l'Université Columbia, à New York. Fin {{date}}, les García Barcha retournent à Barcelone où García Márquez reprend l'écriture de L'Automne du Patriarche.

En 1972, est publiée L'Incroyable et triste histoire de la candide Eréndira et de sa grand-mère diabolique qui regroupe des nouvelles telles que Un Monsieur très vieux avec des ailes immenses et La Mer du temps perdu. La même année, García Márquez reçoit le Prix Neustadt, décerné en association avec le magazine {{lang}} de l'Université d'Oklahoma. En {{Date}}, García Márquez annonce que son roman L'Automne du Patriarche est terminé, le peaufinant cependant jusqu'en 1974, avant qu'il ne soit publié en mars 1975 à Barcelone. Après la publication de L'Automne du Patriarche, Garcia Marquez et sa famille quittent Barcelone et partent s'installer à Mexico. García Márquez promet alors de ne plus publier de nouveaux romans jusqu'à ce que le dictateur chilien Augusto Pinochet soit renversé.

Entre 1973 et 1979, García Márquez met plus ou moins entre parenthèses sa carrière d'écrivain. Il s'implique davantage en politique, publiant divers articles dans le magazine politique {{lang}}. Il s'intéresse ainsi à la Révolution des Œillets qui éclate au Portugal en {{date}}, à la révolution militaire péruvienne, au régime cubain de Fidel Castro et, dans une moindre mesure, à la révolution nicaraguayenne.

Le {{date}}, García Márquez annonce avoir terminé d'écrire un roman, alors que Pinochet est toujours au pouvoir. Chronique d'une mort annoncée, {{Citation}}, est alors publié car l'écrivain {{Citation}}. Il publie également, à partir de {{date}}, divers articles notamment dans {{lang}} à Bogota et dans {{lang}} en Espagne.

Prix Nobel

Devenu un écrivain respecté, médiatique et populaire pour la bonne humeur de son style, ses récits pittoresques et originaux et sa langue enjouée, García Márquez met en accord la critique littéraire et le public international qui vantent l'extrême fécondité de son imagination créatrice. Ce statut l'amène logiquement à recevoir le prix Nobel de littérature, en 1982, décerné par l'Académie suédoise en l'honneur de {{Citation}}{{,}}. L'écrivain colombien est averti par téléphone de l'attribution du prix par Pierre Shori, ministre adjoint des affaires étrangères suédois. À la suite de cet appel, il déclare à sa femme Mercedes : {{Citation}}. La nouvelle de la victoire s'étant propagée rapidement, García Márquez doit improviser une conférence de presse pour la centaine de journalistes qui envahit sa rue et se masse devant son domicile à Mexico.

Le {{date}}, lors de la cérémonie qui se déroule à Stockholm, García Márquez se présente vêtu d'un {{lang}} (habit traditionnel blanc du Venezuela et de certaines régions de Colombie) et de bottes noires, ce qui lui vaut quelques critiques. En effet, c'est la première fois qu'un vainqueur du prix Nobel reçoit sa récompense sans être habillé d'un tuxedo. Membre du comité Nobel, Kjell Espmark se souvient de son arrivée tonitruante dans la capitale suédoise : {{citation}}. Il emmène ainsi chanter en Norvège, pour la remise de son Nobel de littérature, la Colombienne Totó la Momposina. Dans son discours de réception du prix intitulé « {{lang}} »{{,}} (« La solitude de l'Amérique latine ») qu'il aura auparavant fait lire à son ami Alfonso Fuenmayor, l'auteur colombien considère la poésie comme la {{Citation}}{{,}}. Il livre également, avec ironie, un plaidoyer pour la nouvelle littérature latino-américaine et le réalisme magique qui définissent les contours d'un imaginaire poétique émancipé de l'emprise culturelle européenne : {{citation}}. Selon l'historien de la littérature François Comba, García Márquez aurait eu par la suite une influence non négligeable sur les choix de l'Académie suédoise : ainsi, il aurait fait pression pour que le Français Claude Simon, qu'il recommandait depuis longtemps, soit récompensé en 1985{{,}}. En 1999, lorsque son ami Günter Grass reçoit la distinction à son tour, il lui envoie un télégramme de félicitations tout en affirmant : {{citation}}. Couronné à 55 ans, García Márquez devient en 1982 l'un des plus jeunes lauréats du prix Nobel ainsi que le premier Colombien et le quatrième auteur latino-américain à obtenir cette récompense, après Gabriela Mistral (1945), Miguel Ángel Asturias (1967) et Pablo Neruda (1971). Lui succèdent par la suite le Mexicain Octavio Paz en et le Péruvien-espagnol Mario Vargas Llosa en 2010. À cette liste d'écrivains hispano-américains, se rajoutent comme prix Nobel en langue castillane les écrivains espagnols, José Echegaray y Eizaguirre (1904), Jacinto Benavente (1922), Juan Ramón Jiménez (1956), Vicente Aleixandre (1977) et Camilo José Cela (1989).

Après être devenu récipiendaire de ce prix prestigieux, García Márquez déclare à un correspondant :

{{citation bloc}}

<gallery perrow="3"> Fichier:Gabriela Mistral-01.jpg|Gabriela Mistral (1889 - 1957) Fichier:MiguelAngelAsturias.JPG|Miguel Ángel Asturias (1899 - 1974) Fichier:Pablo Neruda.jpg|Pablo Neruda (1904 - 1973) </gallery> {{message galerie}}

Après le prix Nobel

Le {{date}}, García Márquez et son épouse retournent en Colombie. C'est l'occasion pour l'écrivain de revoir un peu sa famille et de revoir Aracataca, ville de son enfance. Son père, Gabriel Eligio García meurt de maladie le {{date}}. C'est un choc pour l'écrivain qui venait de se réconcilier avec lui, leur relation ayant été toujours tendue. Alors qu'il a commencé à écrire les premiers chapitres de L'Amour aux temps du choléra avant d'obtenir le prix Nobel, il décide de faire transférer son manuscrit sur un ordinateur. Ce nouveau roman est publié pour la première fois le {{date}} et devient son œuvre la plus populaire, certainement dû au fait que García Márquez se soit inspiré du thème de l'amour et se soit intéressé au sens des relations humaines.

De 1980 jusque dans les années 1990, García Márquez consacre beaucoup de temps au cinéma, rédigeant entre 1980 et 1984 de nombreux articles en relation avec le {{7e}} art. Il décide de créer la Fondation pour un nouveau cinéma latino-américain à La Havane qui est inaugurée le {{date}} et en devient le président. Il est également un des fondateurs de lÉcole Internationale de Cinéma et de Télévision (« EICTV ») de San Antonio de los Baños, qui ouvre ses portes le {{date}}, à trente-cinq kilomètres de La Havane. En 1988, García Márquez fait une immersion dans le monde du théâtre avec une adaptation d'une de ses nouvelles, {{lang}} (Diatribe contre un homme assis), qui recevra surtout des critiques négatives.

Peu après avoir terminé L'Amour aux temps du choléra, García Márquez décide de créer un roman sur Simón Bolívar. Il s'intéresse plus particulièrement au dernier voyage du "Libérateur" sur le fleuve Magdalena. Pour cela, il effectue de nombreuses recherches sur la vie de Bolívar. Cette œuvre, Le Général dans son labyrinthe, dont le sujet principal est le pouvoir, est publiée pour la première fois en 1989. Alors que la Colombie doit, de plus en plus, faire face aux problèmes de drogue qui la ronge, García Márquez déclare dans l'{{lang}} du {{date}} que la {{Citation}} telle qu'elle est menée dans le pays est {{Citation}}, ce qui l'incite à lancer une campagne pour un dialogue entre le gouvernement, la guérilla et les trafiquants. Au début de {{date}}, l'auteur colombien apporte sa contribution à {{lang}}, un bulletin télévisé du soir qui durera jusque fin 1997. Toujours en 1992, les médecins lui diagnostiquent une tumeur d'un centimètre sur le poumon gauche et l'écrivain décide de se faire soigner en Colombie, où l'opération sera jugée comme étant une réussite.

Le {{date}} paraît De l'amour et autres démons qui raconte l'histoire d'une fille de marquis, âgée de douze ans, mordue par un chien couleur de cendre et portant une lune blanche au front. Soupçonnée de rage ou de possession diabolique, elle est enfermée dans un couvent et vit avec son exorciste une passion destructrice. Ce livre est bien accueilli par les critiques, Antonia S. Batt du {{lang}} le décrivant comme {{Citation}}. L'université de Cadix lui donne cette même année le titre Honoris Causa, l'une des rares récompenses reçues en Espagne par Gabo, l'écrivain refusant catégoriquement de recevoir d'autres prix après le Nobel, ce qui explique qu'il n'ait obtenu ni le prix Cervantes ni le prix Prince des Asturies, considérés comme les plus importantes reconnaissances littéraires d'Espagne. La même année, sa formation journalistique l'amène à fonder avec son frère Jaime et l'avocat Jaime Abello Banfi, la Fondation du nouveau journalisme ibéro-américain (« FNPI »), destinée à permettre à des jeunes journalistes d'apprendre sous la direction de professeurs tels qu'Alma Guillermoprieto et à faire émerger de nouvelles manières de faire du journalisme. En 1996, son roman documentaire Journal d'un enlèvement est publié. L'auteur colombien renoue ainsi avec le journalisme de ses débuts pour raconter l'enlèvement et la séquestration de six otages par des narcotrafiquants du cartel de Medellín dirigé par Pablo Escobar. En 1998, avec un groupe d'amis, il achète {{lang}}, fondé en 1993 par le journal espagnol {{lang}} afin de faire {{Citation}}.

Maladie et continuité de sa carrière

En 1999, un cancer lymphatique est diagnostiqué chez García Márquez. Il est alors traité avec succès grâce à une chimiothérapie dans un hôpital de Los Angeles{{,}}. Cet événement est le déclencheur pour García Márquez d'une prise de conscience et il commence alors la rédaction de ses mémoires : {{Citation}}, déclara-t-il dans le journal colombien {{lang}}, {{Citation}}.

En 2000, l'annonce de sa mort imminente est faite à tort par le journal péruvien {{lang}}. Le jour suivant, plusieurs autres journaux publient un texte présenté comme son poème d'adieu, {{lang}}, mais la paternité du texte est infirmée par García Márquez lui-même et s'avèrera avoir été écrit par un ventriloque mexicain{{,}}.

Trois ans après que son cancer a été diagnostiqué, il publie le {{date}} à Mexico Vivre pour la raconter ({{lang}}), le premier des trois tomes de son autobiographie. La traduction anglaise ({{lang}}) réalisée par Edith Grossman et celle en français (Vivre pour la raconter) réalisée par Annie Morvan ont été publiées en novembre 2003. Largement inspiré par Les Belles Endormies du Japonais Yasunari Kawabata, Mémoire de mes putains tristes ({{lang}}), une histoire d'amour entre un homme de quatre-vingt-dix ans et une jeune vierge de quatorze ans, est publié en octobre 2004. Ce livre suscite une importante controverse en Iran, où il est interdit après que les 5000 premiers exemplaires sont imprimés et vendus{{,}}.

Depuis 2006, García Márquez laisse planer l'incertitude sur l'éventuelle sortie de nouveaux ouvrages. Bien qu'il ait déclaré en 2006 qu'il n'écrirait sans doute plus, le journaliste Dario Arizmendi assure, après avoir passé un week-end avec l'écrivain en 2008 que ce dernier est en train de mettre la dernière main à un nouveau roman d'amour. En 2009, démentant des rumeurs annonçant de nouveau qu'il n'écrirait plus, alimentées en particulier par son agent Carmen Balcells, García Márquez, alors âgé de 82 ans, déclare au journal colombien {{lang}} qu'il {{Citation}}, et n'a pas exclu de publier d'autres ouvrages.

Le {{date}}, date qui coïncide avec les 85 ans de García Márquez, le président russe Dmitri Medvedev décerne à l'écrivain colombien l'ordre de l'Honneur pour {{citation}}. Le 25 avril de la même année, alors que García Márquez est l'auteur latino-américain le plus populaire en Russie grâce à Cent ans de solitude et Des feuilles dans la bourrasque, un convoi de huit voitures du métro de Moscou, qui est décoré pour une durée de six mois avec des photographies de l'écrivain et des fragments en russe et en espagnol de ses œuvres, est inauguré par le vice-président du métro de Moscou, Igor Yermolenko, ainsi que par l'ambassadeur de Colombie et promoteur du projet, Rafael Amador.

Mort

Peu après avoir été hospitalisé entre le 31 mars et le {{date}} à l'Instituto Nacional de Ciencias Médicas y Nutrición pour une pneumonie, Gabriel García Márquez meurt à son domicile de Mexico le {{Date}}. Son décés fait suite à une insuffisance rénale et respiratoire due au cancer lymphatique contre lequel il luttait depuis 1999 et qui l'avait beaucoup affaibli au point de ne presque plus apparaître en public lors de ses dernières années. Il avait néanmoins paru une dernière fois le 6 mars pour accueillir, devant sa résidence, des journalistes venus lui souhaiter son {{87e}} anniversaire. Sa dépouille est incinérée dans la capitale mexicaine le jour-même de sa mort. Ses cendres auraient reposé au funérarium J. García López avant d'être déplacées vers la Colombie, sans connaître toutefois leur destination finale. À l'annonce de sa disparition, le président Juan Manuel Santos déclare trois jours de deuil national en Colombie. Plusieurs hommages du monde des arts, de la culture et de la politique se succèdent parmi lesquels Fidel Castro, Enrique Peña Nieto, Dilma Rousseff, Nicolás Maduro, François Hollande et Barack Obama qui affirme que García Márquez fut l'un de ses écrivains préférés dans sa jeunesse{{,}}{{,}}{{,}}. Quelques jours plus tard, de nombreuses cérémonies d'adieux sont célébrées en sa mémoire en Colombie et au Mexique. En parallèle, le quotidien espagnol La Vanguardia rend public le premier chapitre d'une nouvelle inédite, Nous nous verrons en août (En agosto nos vemos), entamée dans les années 1990 et laissée inachevée par l'écrivain, insatisfait, qui commençait à souffrir de problèmes de mémoire. Quelques jours plus tard, les organisateurs du Festival des films du monde de Montréal annoncent que la {{38e}} édition lui est dédiée.

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