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Caroline Fourest est née Caroline Guillemot d'un père marchand de vin, et d'une mère antiquaire dont elle porte le nom de jeune fille. Elle a « grandi dans la bonne bourgeoisie provinciale » .
Après avoir étudié à Aix-en-Provence dans un collège privé catholique , Caroline Fourest s'installe à Paris avec sa mère à l'âge de 14 ans après le divorce de ses parents. Elle découvre durant l'adolescence son homosexualité, ainsi qu'une conscience politique qui l'amène {{citation}}.
Diplômée en histoire et en sociologie de l'EHESS, elle est également titulaire d'un DESS de communication politique et sociale, obtenu à la Sorbonne. Elle y a étudié la communication de crise (réactions aux boycotts et aux rumeurs), à laquelle elle a consacré un livre, Face au boycott.
Caroline Fourest débute dans le journalisme en 1994 par un stage à France 3. De 1995 à 1997, elle est journaliste au magazine Transfac, trimestriel distribué gratuitement aux étudiants. Renvoyée comme Fiammetta Venner (sa compagne, qui a cosigné avec elle de nombreux textes) car considérées comme trop militantes, les deux femmes se spécialisent sur « l’extrême droite catholique ». Caroline Fourest devient pigiste dans ce domaine à L'Événement du jeudi, puis au magazine à destination de la communauté gay Têtu et au magazine catholique de gauche Golias de 1996 à 2000.
En 1997, elle fonde la revue ProChoix avec Fiammetta Venner et Moruni Turlot. Éditée par une association du même nom, cette revue s'est donné pour objet de {{citation}} Ses thèmes de prédilection sont la protection de la laïcité, les droits des femmes et des homosexuels. Le nom ProChoix vient de l'anglais pro{{Lang}} utilisé par les mouvements en faveur du droit à l'interruption volontaire de grossesse. La revue ne se limite cependant pas à la question de l'avortement.
En 1998, elle coécrit, avec Fiammetta Venner, Le Guide des sponsors du FN. Utilisant de nombreuses sources écrites (publications proches du Front national, documents officiels), le livre dresse la liste de nombreuses entreprises ayant financé ce parti. Il remet également en cause certaines enquêtes précédentes, par exemple concernant le boulanger Lionel Poilâne.
En 1999, elle publie, à nouveau avec Fiammetta Venner, Les Anti-PACS ou la dernière croisade homophobe, une enquête sur les mouvements anti-PaCS, leurs liens avec la droite catholique radicale, et Christine Boutin. En annexe, l'association ProChoix rend publique la liste des maires ayant signé la pétition contre le PaCS. Il s'avère que plus de 15000 maires de France l'ont signée (soit 41 %), mais qu'elle n'a jamais été publiée. Cette pétition a directement conduit à ce que les PaCS ne soient pas signés en mairie (au même titre que le sont les mariages et les déclarations de concubinage).
Elle préside le Centre gay et lesbien de Paris de mai 1999 à mars 2000 pendant le débat sur le PACS.
En 2000, elle publie un livre aux éditions Golias, Foi contre choix : la droite religieuse et le mouvement pro-{{Lang}}, qui étudie la montée en puissance et l'inspiration « pro-vie » ou anti-avortement d'organisations chrétiennes et de leurs alliés du Parti républicain, actifs dans l'entourage de George W. Bush.
En 2003, elle coécrit Tirs croisés avec Fiammetta Venner sur la « laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman ». Le livre ne porte pas sur la religion en tant que telle mais plutôt sur l'« intégrisme », que les auteurs définissent en introduction comme « l'emprise autoritaire, nécessairement politique, qu'exercent certains groupes sur la vie en société au nom de la religion ». Le livre conclut que si l'intégrisme musulman est bien le plus virulent des trois intégrismes, « ce surcroît de nocivité n'a rien à voir avec la religion mais avec l'instrumentalisation de la religion ». En l'occurrence, selon les auteurs, le phénomène serait dû au fait qu'un nombre élevé de pays à majorité musulmane ne sont pas réellement sécularisés. Après avoir dénoncé presque exclusivement l'extrême droite et l'intégrisme chrétien pendant plus de dix ans, Caroline Fourest dénonce en 2006 dans ses livres – Frère Tariq et La Tentation obscurantiste – ce qu'elle désigne comme les rapprochements entre une partie de la gauche et les mouvements islamistes.
Dans Frère Tariq, Caroline Fourest propose une interprétation du discours de Tariq Ramadan, à partir de lectures et d'écoutes de ses livres et cassettes. Selon elle, Tariq Ramadan tient une sorte de « double discours », relativement libéral lorsqu'il s'exprime dans les médias et fondamentaliste et réactionnaire quand il s'exprime devant ses partisans musulmans. Tariq Ramadan affirme qu'elle multiplie les approximations, les erreurs historiques et les mensonges, tandis que d'autres vantent sa rigueur, lui attribuant d'avoir été la première à analyser toutes ses déclarations. L'ouvrage est salué par Bernard-Henri Lévy. Catherine Coroller du quotidien Libération est moins laudative comparant l'essai aux « charges qui, par leur violence et leur parti pris, affaiblissent le propos de leurs auteurs ». Pour le journaliste Michel Collon, beaucoup plus sévère, le livre est « un résumé d’amateurisme journalistique et de mensonges ordinaires ».
En 2005, elle obtient avec Fiammetta Venner le prix national de la laïcité, remis par le Comité Laïcité République, une association dont le président Patrick Kessel est l'ancien Grand-Maître du Grand Orient de France, les récompensant {{citation}}
La Tentation obscurantiste a obtenu le prix du livre politique 2006 de l'Assemblée nationale au premier tour de scrutin, par 80 % des membres du jury composé de journalistes. Le livre pose cette question : {{citation}} Les deux précédents livres de Caroline Fourest, Tirs croisés (coécrit avec Fiammetta Venner) et Frère Tariq étaient finalistes les années précédentes.
Elle continue son travail sur l’intégrisme chrétien, notamment dans Charlie Hebdo.
En 2007, Caroline Fourest publie un livre intitulé Le Choc des préjugés, dans lequel elle dénonce {{Citation}}. La même année, elle prend position contre la loi Hortefeux et l'amendement Mariani sur l’immigration autorisant le recours aux tests ADN et aux statistiques ethniques{{,}}.
En septembre 2009, Caroline Fourest et Fiammetta Venner quittent la rédaction de Charlie Hebdo ; « l’audace se cherche ailleurs », expliquent-elles alors.
Elle est chroniqueuse dans l'édition du samedi du journal Le Monde de 2007 à juillet 2012 et pour les radios France Culture et France Inter. Elle anime ensuite, en 2012, 2013 et 2014, la chronique de France Inter Ils changent le monde. Elle participe également, en tant que chroniqueuse, à l'émission de télévision Semaine critique ! (France 2) de septembre 2010 à juin 2011.
Caroline Fourest cosigne avec Antoine Sfeir plusieurs textes dénonçant le {{citation}} et elle accuse Reporters sans frontières de soutenir des journalistes tunisiens « de tendance islamiste », {{citation}}{{,}}.
En janvier 2012, Caroline Fourest prend position contre la circulaire Guéant menaçant d'expulsion les étudiants étrangers, et elle parraine un de ces étudiants.
Elle participe à la création en mars 2012 du Collectif Roosevelt avec l'aide de Stéphane Hessel, Edgar Morin et de nombreux intellectuels et personnalités publiques de la société civile et politique. Ce collectif présente 15 propositions pour éviter un effondrement économique, élaborer une nouvelle société et lutter contre le chômage endémique et créer une Europe démocratique.
Fin 2012, elle prépare pour France 2 un documentaire sur les militantes féministes ukrainiennes Femen. Filmant une action militante non autorisée contre une manifestation autorisée de l'Institut Civitas opposée au projet de légalisation du mariage et de l'adoption pour des couples de même sexe, elle a été prise à partie et insultée par des participants au défilé, et affirme avoir été tabassée. À la suite de la plainte qu'elle a déposée, quatre individus ont été placés en garde à vue. L'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (AGRIF), proche de l’extrême-droite, porte également plainte contre les Femen pour {{Citation}}, et contre Caroline Fourest pour « complicité de violences aggravées ».