À trois ans, sa mère l’envoie avec sa sœur dans une famille d’accueil de Haute-Savoie, près d’Annecy. À douze ans, il retourne à Asnières, pour habiter avec sa mère et sa sœur une HLM. L’enfant est aussitôt mis à l’internat, un régime qu’il ne quittera plus jusqu’à la terminale. À 17 ans, il fait un premier voyage aux États-Unis où se trouve sa sœur. Après le bac, il fait deux années de khâgne, poursuit à Nanterre où il s’inscrit en lettres mais bifurque aussitôt vers la philosophie. Il passe sa maîtrise de philosophie en travaillant sur Heidegger. L’étudiant commence à envoyer des manuscrits aux éditeurs : cela durera plusieurs années, pendant lesquelles il cherchera du travail et fera de nombreux petits boulots. À 23 ans, il part à la Nouvelle-Orléans où il restera un an, cumulant là aussi de courtes périodes de travail. Revenu en France, il travaille dans le tourisme et sur des chantiers d’appartements. C’est lors d’un de ces travaux qu’il rencontre sa femme, qui lui donnera deux fils. À cette époque, il trouve un poste de correcteur en imprimerie, puis en presse, pour le Journal du textile. Quand il travaille le dimanche, il prend l’habitude d’aller manger dans une cafétéria où beaucoup d’hommes seuls déjeunent... C’est là qu’il trouvera le modèle de son Pierre Lômeur, ce chômeur longue durée qui se raconte dans Un jour moi aussi, j’irai loin qui est refusé par beaucoup d’éditeurs. Maurice Nadeau est le premier toutefois à remarquer ce nouvel écrivain, et le roman paraît en novembre 1995. Son enfance, l’absence du père, la famille d’accueil et la banlieue ont très largement inspiré les livres qui suivront. Il deviendra alors professeur d'anglais dans des collèges