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Dutronc, Jacques (1943-....)

Contents


Biographie

Jeunesse

Jacques Dutronc est le fils cadet de Madeleine et Pierre Dutronc, famille d'intellectuels artistes. C'est son père ingénieur aux Charbonnages de France et pianiste amateur qui l'initie à la musique dans l'appartement parisien familial du 67, rue de Provence, aussi prend-il rapidement des cours de piano et de violon.

Il fait ses études à l’école communale de la rue Blanche, à l’école Rocroy-Saint-Léon, devenue lycée Rocroy-Saint-Vincent-de-Paul rue du Faubourg-Poissonnière et au lycée Condorcet à Paris. À partir de 1958, Jacques Dutronc fréquente ce qui devient bientôt le lieu culte du rock français : le Golf-Drouot de Henri Leproux. C'est là qu'il retrouve d'autres copains, futurs confrères et concurrents : Long Chris, Dany Logan, Johnny Hallyday et Eddy Mitchell. À 16 ans, il contracte la maladie de Bouillaud qui le laisse cloîtré chez lui pendant un an. Il en profite pour emprunter la guitare de son frère et débute en autodidacte, en reproduisant des sons, des accords de chanson qu'il entend à la radio ou sur des disques. Il commence à maîtriser un peu la guitare et monte alors le groupe Les Tritons avec ses copains de la « bande du square de la Trinité ». Le succès de Johnny Hallyday l'incite à poursuivre dans une carrière musicale.

Carrière

Le chanteur

Jacques Dutronc participe au début de l'époque yéyé en étant guitariste dans le groupe El Toro et les Cyclones. Cela lui donne l'occasion de rencontrer de présentes ou futures vedettes à l'occasion de prestations de son groupe. C'est ainsi qu'il compose au début des années 1960 Fort Chabrol, un morceau qui sera un succès instrumental des Fantômes, pour qui il compose deux autres titres. José Salcy et Françoise Hardy reprennent ce titre qui devient avec des paroles Le Temps de l'amour, un des premiers hits de Françoise. Il est également guitariste d'Eddy Mitchell pendant cette période de manière ponctuelle. El Toro et les Cyclones signe chez Vogue le 9 octobre 1961 et Jacques Dutronc devient le leader du groupe. Après son service militaire à Trèves en Allemagne, il devient codirecteur artistique des éditions Alpha de Jacques Wolfsohn, lui-même directeur artistique chez l'éditeur phonographique Vogue, ce qui signifie qu'il doit veiller au parcours de quelques artistes (comme Zouzou, par exemple, pour qui il compose six chansons, ou Benjamin) et s'occuper de la promotion de leurs disques. Il compose une autre chanson interprétée par Françoise Hardy pendant ses années Vogue, Va pas prendre un tambour.

Jacques Wolfsohn, irrité par le succès d'Antoine, lancé par Christian Fechner, décide de prouver que lui aussi, découvreur de Johnny et Françoise Hardy, peut encore dénicher des talents. Il propose à Jacques Lanzmann, alors directeur du magazine Lui et romancier, d'écrire des chansons. Un premier texte, Cheveux longs, est chanté par Benjamin, un apprenti beatnik, sans succès. Il donne un deuxième texte pour Benjamin à Wolfsohn, qui le transmet à son collaborateur Jacques Dutronc. Celui-ci compose une musique sur les mots du parolier, fait une maquette pour aider Benjamin, mais finalement, les essais ne sont pas concluants, pas plus que celui fait par son bassiste Hadi Kalafate, éternel complice de Jacques Dutronc. Finalement, la meilleure version est celle de Jacques Dutronc lui-même. C'est ainsi que voit le jour le 45 tours Et moi, et moi, et moi, qui sera un des gros tubes de l'été 1966, les autres chansons connaissant également le succès (Mini, mini, mini, en particulier, mais aussi Les gens sont fous et J'ai mis un tigre dans ma guitare (plus de 300000 exemplaires vendus).

Au mensuel Salut les copains, il confie : « Ce qui a accéléré les choses pour le disque, c'est qu'étant dans la maison, je savais exactement à qui adresser mes demandes et à qui botter le cul pour que ça s'exécute ».

En 1966, son premier album, sorti chez Vogue, est un succès : un million d'exemplaires vendus, disque d'or. Il enchaîne les tubes, avec Les Plays-Boys (1966), Les Cactus, cités à l'Assemblée Nationale par Georges Pompidou, J'aime les filles, L'Idole, Le plus difficile... En 1968, sa chanson Il est cinq heures, Paris s'éveille est un de ses plus grands succès. Elle atteindra les sommets des hit-parades de l'époque, non seulement en France, mais aussi en Belgique (nº 2) et en Hollande (nº 3). Guitariste et amateur de jazz manouche, il s'oriente également, dans d'autres compositions, vers un répertoire qui en est teinté. Le À tout' berzingue qui viendra en 1969, en est un exemple. 1969, c'est aussi l'année de L’Aventurier, Le Responsable et L’Hôtesse de l'air... Dutronc sur scène à Annecy en 1971 avec le bassiste Noël Mirol. En 1970, le dessinateur Fred succède, le temps de deux disques pour enfants (Le Sceptre et La Voiture au clair de lune) et d'un 45 tours simple (Le Fond de l'air est frais) à Jacques Lanzmann, qui jusque là avait écrit tous les textes chantés par Jacques.

Les années 1970 sont en revanche moins fécondes. Jacques Dutronc semble s'essouffler après les grandes réussites des années précédentes. Néanmoins, il continue à enregistrer quelques succès comme À la vie, à l'amour, Le Petit Jardin, La France défigurée, Le Dragueur des supermarchés ou Le Testamour, et connaît un franc succès en chantant les génériques de la série télévisée Arsène Lupin, L’Arsène et Gentleman cambrioleur. Il est aussi l'auteur-compositeur d'une chanson en verlan, J'avais la cervelle qui faisait des vagues. Il fréquente Serge Gainsbourg {{refnec}} et qui lui écrit Elle est si, L'Amour prison, Les Roses fanées, L'île enchanteresse. Jacques Dutronc écrit toutes ses musiques (exception faite des génériques TV et Les roses fanées). Jacques Dutronc sur scène en 2010.

Cette décennie voit d'ailleurs essentiellement la publication de rééditions. Il faut attendre le single Merde in France en 1984 pour retrouver Jacques Dutronc en verve. Les albums Guerre et pets, disque d'or (avec entre autres L’Hymne à l’amour et J’ai déjà donné un disque avec 7 titres de Gainsbourg), C'est pas du bronze (dans lequel il fait ses premiers pas d'auteur en solitaire avec Savez-vous planquer vos sous, Tous les goûts sont dans ma nature et L’Autruche) ou CQFD, qui sera aussi disque d'or, rencontrent un succès d'estime. Il fera un grand retour en public en 1992, au Casino de Paris, qui donnera lieu à un film tourné par Jean-Marie Perier et un album qui se vendra à plus de 650000 exemplaires, ainsi qu'une tournée. Jacques Dutronc a alors 50 ans et la « Dutronmania » semble reprendre, comme l'écrivit alors Globe.

Son dernier album en date Madame l'existence, publié en 2003, est plus abouti que son prédécesseur de 1995 Brèves Rencontres pour lequel il collabora avec son fils Thomas, alors auteur débutant. Dans ce dernier album, on remarque que les textes sont cosignés Lanzmann-Dutronc, ce dernier écrivant les musiques. Il contient deux reprises, L'homme et l'enfant, chanson chantée dans les années 1950 par Eddie Constantine, et Un jour, tu verras, de Mouloudji, un voisin de la rue de Provence dans les années 1960. Le CD sera disque d'or (plus de 100000 exemplaires vendus) malgré une promotion réduite au minimum.

Début 2010, Jacques Dutronc fait un autre retour sur scène. Il commence une tournée qui au départ prévoyait 50 dates, débutant aux Arènes de l'Agora d'Évry, avant de passer quelques jours au Zénith de Paris. Le succès est tel qu'il fera finalement plus de 80 concerts, avec la tournée des festivals d'été dont le art rock, Vieilles Charrues, paleo..., finissant à la Fête de l'Humanité devant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Ses fans sont nombreux, de Johnny Depp (qui le considère comme le premier punk) à Iggy Pop, en passant par Vanessa Paradis, Jean Rochefort, Bijou, Étienne Daho (avec qui il interprète en duo Tous les goûts sont dans ma nature, une chanson de 1982 dont il est l'auteur-compositeur) ou Vincent Lindon. Il est en 2010 la {{40e}} personnalité préférée des Français, tous métiers confondus, {{refnec}}. Fin novembre de cette même année, c'est la sortie de Et vous, et vous, et vous, le CD témoignage de la tournée, également disponible en DVD. Selon une étude faite par la SACEM³, la tournée de Jacques Dutronc est le {{5e}} spectacle musical ayant généré le plus de droit en France en 2010. En novembre 2014, Jacques Dutronc est sur la scène de Bercy avec Eddy Mitchell et Johnny Hallyday pour le spectacle des Vieilles Canailles.

L'acteur

En 1973, Jean-Marie Périer, ex-photographe de Salut les copains, lui propose son premier rôle au cinéma dans Antoine et Sébastien ; Jacques Dutronc partage l'affiche avec François Périer.

La carrière cinématographique de Jacques Dutronc est marquée par plusieurs réussites : la première est L'important c'est d'aimer de Andrzej Żuławski, réalisé en 1974. Jacques Dutronc y joue aux côtés de Romy Schneider avec qui il a une relation le temps du tournage. Il interprète par la suite des adaptations de Pierre Boulle, Francis Ryck, Robert Merle, Patrick Modiano, Frédéric Dard, Boileau-Narcejac, José Giovanni (par Alain Corneau)... et Raymond Queneau pour son unique incursion à la télévision. {{ref nec}}, ayant pour partenaires Mireille Darc, Marlène Jobert, Isabelle Adjani, Isabelle Huppert, Nicole Garcia (qui le dirigera par la suite à deux reprises), Catherine Deneuve, Jane Birkin, Sophie Marceau (chez Zulawski), Lio, Mathilda May, Sandrine Bonnaire, Charlotte Rampling, Michèle Laroque, Marthe Keller, jusqu'à Joseph et la Fille en 2010 où, il incarne un personnage décidé à initier une fille de 20 ans. Bien des années plus tôt il avait joué le père d'Hélène Rollès. Dutronc se confronte souvent aux plus grands : Annie Girardot, Michel Piccoli, Jean-Pierre Marielle, Michel Serrault et Jean-Louis Trintignant (Malevil), Patrick Dewaere (Paradis pour tous), Daniel Auteuil...

En 1991, il obtient le César du meilleur acteur pour son interprétation de Van Gogh, de Maurice Pialat. {{ref nec}}.

Parmi la longue filmographie de Jacques Dutronc, on pourra retenir entre autres Mado de Claude Sautet en 1976, Tricheurs de Barbet Schroeder aux côtés de Bulle Ogier en 1983, Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard, en 1980, aux côtés de Nathalie Baye, Merci pour le chocolat de Claude Chabrol, Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc et C'est la vie de Jean-Pierre Améris au début des années 2000.

{{ref nec}} (un rôle finalement dévolu à Paul Freeman).

{{ref nec}}.

Vie privée

Il épouse, le {{Date}}, la chanteuse Françoise Hardy avec laquelle il vivait depuis 1967. Il vit en Corse sur les hauteurs de Monticello. Leur fils Thomas, né le {{date}}, participe désormais à la conception de leurs disques. Il est connu pour fumer le cigare même pendant les interviews et cacher ses yeux sensibles à la lumière derrière des Ray-Ban.

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