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Arthur Conan Doyle naît en 1859 en Écosse, dans une famille catholique d'origine normande immigrée du village d'Ouilly-sur-Orne. Il est le second des dix enfants du peintre anglais Charles Altamont Doyle et de Mary Foley, d'origine irlandaise, mariés en 1855{{,}}. D'après la préface de la version française de La Compagnie blanche, il serait aussi un descendant des ducs de Bretagne (Conan). Cet arbre généalogique serait à l'origine de sa passion pour l'histoire, et ainsi de ses œuvres La Compagnie Blanche et Sir Nigel. Conan est son troisième prénom, mais il l'associera plus tard à son patronyme.
Conan Doyle effectue sa scolarité primaire à l'école préparatoire des jésuites de {{lien}}, dans la ville de {{Lien}} — près de Clitheroe, dans le Lancashire. À l'âge de neuf ans, il est inscrit au collège de Stonyhurst qu'il quitte vers 1875, rejetant le christianisme avant de devenir agnostique. De 1876 à 1881, il étudie la médecine à l'université d'Édimbourg et effectue plusieurs stages à {{lien}} (actuellement un district de Birmingham) et à Sheffield. Tout en pratiquant la médecine, il commence à écrire des nouvelles dont les premières sont publiées dans le Chambers's Edimburgh Journal avant sa vingtième année.
Le 28 février 1880, alors qu'il est en 3° année de médecine, il s'embarque comme officier de santé à bord du navire baleinier Hope, port d'attache Peterhead (Écosse), Capitaine John Gray, pour une campagne de chasse au phoque et à la baleine qui durera jusqu'au 11 août 1881 et emmènera le navire au Groënland, au Spitzberg et aux Îles Féroé.
Il aura l'occasion de participer à la manœuvre du navire, à la chasse à la baleine (qui à cette époque se faisait encore « à l'ancienne » avec des chaloupes à avirons), de faire des observations scientifiques sur la faune marine arctique et d'entretenir le moral de l'équipage en organisant des tournois de boxe, qu'il pratiquait en amateur éclairé.
Il tombera quatre fois dans l'eau glaciale et sera repêché à chaque fois, le Capitaine le surnommant plaisamment « le grand plongeur du nord ».
Au total une expérience qu'il jugera formatrice et enrichissante, et dont on retrouve la trace dans certaines de ses œuvres.
Après son diplôme de bachelier en médecine et de maître en chirurgie obtenu le 22 octobre 1881, l'autorisant à un exercice limité de la médecine générale, il sert 4 mois comme médecin de bord du steamer à passagers SS Mayumba (Port d'attache Liverpool) effectuant un voyage sur la côte d'Afrique de l'Ouest, un voyage mouvementé, émaillé par une épidémie de fièvres tropicales et un incendie à bord. Toujours amateur de natation, il réchappera à l'attaque d'un gros requin.
Il obtient son doctorat en 1885 avec une thèse consacrée au tabès, une manifestation fréquente à l'époque des complications nerveuses tardives de la syphilis.
C'est à une œuvre patriotique sur la guerre en Afrique qu'il doit d'être anobli. On peut maintenant visiter son ancienne maison à Londres.
Sherlock Holmes (droite) et {{Dr}} Watson, par Sidney Paget. En 1882, il s'associe avec son ancien camarade d'université, George Bud, dans un cabinet médical à Plymouth. Mais leur relation s'avère difficile et Conan Doyle finit par s'installer indépendamment. Arrivant à Portsmouth en juin de cette même année avec moins de {{unité}} à son nom, il ouvre son cabinet médical au 1 Bush Villas à Elm Grove, Southsea. Au début, le cabinet n'a pas un grand succès et, en attendant les patients, il recommence à écrire des histoires.
Son premier travail d'importance est Une étude en rouge, qui paraît dans le Beeton's Christmas Annual en 1887. C'est la première apparition de Sherlock Holmes, personnage en partie inspiré par son ancien professeur d'université, Joseph Bell, à qui Conan Doyle écrit : « C'est très certainement à vous que je dois Sherlock Holmes. Autour du noyau déduction, inférence et observation que je vous ai entendu enseigner, j'ai essayé de construire un homme. » Cette similitude n'échappe pas à l'écrivain Robert Louis Stevenson, qui écrit à Conan Doyle de la lointaine Samoa : « Mes compliments pour vos ingénieuses et intéressantes aventures de Sherlock Holmes… Peut-il s'agir de mon vieil ami Joe Bell ? » D'autres auteurs suggèrent des influences supplémentaires, comme, par exemple, le fameux personnage Auguste Dupin d'Edgar Allan Poe.
Vivant à Southsea, Conan Doyle joue au football dans un club amateur, le club de football de l'association de Portsmouth, occupant le poste de gardien, sous le pseudonyme de A. C. Smith{{,}}. Conan Doyle est également un bon joueur de cricket et, entre 1899 et 1907, il joue dix matches de première classe pour le Marylebon Cricket Club. Son meilleur score : 43 contre le London County en 1902.
En 1885, il épouse Louisa Hawkins, surnommée « Touie », qui souffre d'une tuberculose et meurt le 4 juillet 1906. En 1907, il se remarie avec Jean Elizabeth Leckie, qu'il avait rencontrée en 1897, mais avec qui il avait maintenu une relation platonique en toute loyauté, tant que son épouse était en vie. Jean décédera à Londres le 27 juin 1940.
Lors des séjours hivernaux dans les Alpes autrichiennes, qu'il fréquente pour soigner la santé de sa première épouse, il se souvient qu'il a vu pratiquer le ski par les groenlandais au cours de ses voyages arctiques et se lance dans d'audacieuses randonnées à ski avec un guide montagne local. Il est ainsi, avec son contemporain Henry Lunn, un pionnier de ce sport encore totalement inconnu.
Lorsqu'il s'arrête dans des auberges de montagne, le guide remplit le registre pour lui et indique « Sportesmann » à la rubrique profession.
Conan Doyle a eu cinq enfants, deux de sa première épouse — Mary Louise (28 janvier 1889 - 12 juin 1976) et Arthur Alleyne Kingsley, connu sous le nom de Kingsley (15 novembre 1892 - 28 octobre 1918) — et trois de sa seconde épouse — Denis Percy Stewart (17 mars 1909 - 9 mars 1955), qui devint le second époux en 1936 de la princesse géorgienne Nin Mdivani (environ 1910 - 19 février 1987), Adrian Malcom (1910 - 1970) et Jean Lena Annette (1912-1997).
En 1893, sa sœur Constance épouse Ernest William Hornung, créateur du personnage de Raffles, un gentleman cambrioleur.
En 1890, Conan Doyle étudie l'ophtalmologie à Vienne et emménage à Londres en 1891 pour s'établir comme ophtalmologue. Il écrit dans son autobiographie qu'aucun patient ne franchit le seuil de sa porte. Ceci lui donne plus de temps pour l'écriture. Conan Doyle décide au printemps 1891 de publier les enquêtes de Sherlock Holmes en feuilletons dans The Strand Magazine, dans un format qui n'excède pas une vingtaine de pages pour correspondre à un trajet en train pour rejoindre la grande banlieue de Londres. En novembre 1891, il écrit à sa mère : « Je réfléchis à tuer Holmes ;… et le liquider corps et âme. Il me détourne l'esprit de meilleures choses. » Sa mère lui répond : « Faites comme bon vous semble, mais le public ne le prendra pas de gaieté de cœur. » C'est chose faite en décembre 1893, quand paraît la nouvelle Le Dernier Problème : Holmes disparaît dans les chutes du Reichenbach avec le professeur Moriarty.
Conan Doyle peut alors consacrer plus de temps à des œuvres plus « importantes » à ses yeux, ses romans historiques. Ainsi, quatorze ans après La Compagnie blanche, son roman préféré, il en rédige la suite, Sir Nigel. Toutefois, sous la pression des lecteurs, et {{refsou}}, il est finalement contraint de publier de nouvelles aventures de Sherlock Holmes qui réapparaîtra pour la première fois dans Le Chien des Baskerville en 1901.
Il se remet à l'ouvrage en 1903, avec la nouvelle La Maison vide. Il y explique que seul Moriarty a fait une chute fatale, et que Holmes a laissé croire à sa mort pour se protéger d'autres dangereux ennemis, notamment l'exécuteur des basses œuvres du professeur, le colonel Sebastian Moran.
Au total, Holmes apparaît dans 56 nouvelles et 4 romans de Conan Doyle (il est apparu depuis dans de nombreux romans et histoires écrits par d'autres auteurs).
Après la seconde guerre des Boers en Afrique du Sud à l'aube du {{s}} et la condamnation de la conduite du Royaume-Uni par le monde entier, Conan Doyle a écrit un court pamphlet intitulé, La Guerre en Afrique du Sud : sa cause et sa conduite, qui justifiait le rôle de son pays dans cette guerre et qui a été largement traduit.
Conan Doyle pensait que ce pamphlet était à l'origine de son adoubement, qui l'avait fait chevalier en 1902, et de sa nomination au titre de Lieutenant adjoint du Surrey. Il a écrit en 1900 un livre plus important : La Grande Guerre des Boers. Au début du {{s}}, Arthur se présentera par deux fois au Parlement sous la bannière du parti des unionistes libéraux, une première fois à Édimbourg et une autre à Hawick Burghs. Bien qu'il ait obtenu un score respectable, il n'a pas été élu.
Conan Doyle a été impliqué dans la campagne pour la réforme de l'État indépendant du Congo, menée par le journaliste {{Lien}} et par le diplomate Roger Casement. Au cours de l'année 1909, il écrit Le Crime du Congo, un long pamphlet dans lequel il dénonce les horreurs de ce pays. Il devint proche de Morel et Casement et il est possible qu'avec {{Lien}}, ceux-ci soient la source d'inspiration des personnages du roman Le Monde perdu (1912).
Il rompt avec ses deux partenaires quand Morel devient l'un des meneurs du mouvement pacifiste pendant la Première Guerre mondiale, et quand Casement est reconnu coupable de trahison envers le Royaume-Uni pendant l'insurrection de Pâques. Conan Doyle a tenté, en vain, de sauver ce dernier de la peine de mort, en faisant valoir qu'il était devenu fou et n'était pas responsable de ses actes.
Conan Doyle a personnellement enquêté sur deux affaires jugées, contribuant dans les deux cas à la libération des condamnés. Le premier cas, en 1906, impliquait un homme d'origine parsie, George Eladji, inculpé en décembre 1906 de chantage et d'abattage de bétail à Great Wyrley (Staffordshire). Conan Doyle mena une énergique campagne de presse mettant en relief les multiples points d'ombre de l'affaire et Eladji fut élargi à discrétion en 1907. Le deuxième cas, est celui d'Oscar Slater (1872-1948), un Juif allemand arrêté à New York et reconnu coupable de matraquage sur une femme de 82 ans, Miss Marion Gilchrist, à Glasgow le 21 décembre 1908. Slater fut condamné à mort par le tribunal de Glasgow en mai 1909, mais le mémoire en défense d’Ewing Speirs et une pétition signée de 20000 citoyens permirent de commuer sa peine en détention à perpétuité. D'abord suspicieux, Doyle accepta à la demande des avocats de Slater de ré-examiner l'affaire en vue d'une requête en appel, et il prit conscience des incohérences du dossier, qu'il dénonça, sans succès, dans un premier article : Slater devait continuer à purger sa peine jusqu'en 1927. Finalement, les deux principaux témoins de l'affaire, Helen Lambie et Mary Barrowman, se rétractèrent et Slater fut libéré le 27 novembre 1927. À la suite du procès en révision, le gouvernement accorda à Slater un dédommagement de 6000 £.
Il sort agnostique des écoles catholiques de son enfance, mais ce scepticisme ne l'empêchera pas, par la suite, de se consacrer au spiritualisme et d'écrire divers ouvrages dans lesquels il prétend prouver l'existence de la vie après la mort et la possibilité de communiquer avec l'au-delà.
Au cours de sa vie, il traverse une pénible série de deuils. Sa première épouse, Louisa, tuberculeuse, décède en 1906. Son fils Kingsley succombe le 28 octobre 1918 d'une pneumonie qu'il avait contractée au cours de sa convalescence, après avoir été sérieusement blessé pendant la bataille de la Somme deux ans auparavant. Le frère cadet de Conan Doyle, John Francis Innes Hay Doylen (dit Innes ou Duff), brigadier-général, meurt également d'une pneumonie en 1919. La Première Guerre mondiale lui enlèvera encore ses deux beaux-frères (dont l'un était Ernest William Hornung, l'auteur de Raffles), et ses deux neveux.
À la suite de ces événements, Conan Doyle sombre dans une dépression. Il trouve le réconfort en défendant le spiritualisme et ses supposées preuves scientifiques de l'existence outre-tombe, et s'inspirera de ses recherches pour un roman du cycle des Professeur Challenger sur le sujet : Au pays des brumes.
Son livre La Venue des fées (1921) montre qu'il était apparemment convaincu de la véracité des photographies des Fées de Cottingley, qu'il a reproduites dans son livre, regroupées avec des théories sur la nature et l'existence des fées et des esprits. Dans son ouvrage L'Histoire du spiritualisme (1926), Conan Doyle loue les phénomènes psychiques et les matérialisations d'esprits produites par Eusapia Palladino et {{Lien}}. Son travail sur le sujet est une des raisons pour lesquelles une série de ses nouvelles des Aventures de Sherlock Holmes a été interdite en Union soviétique en 1929 pour occultisme.
Conan Doyle s'était lié d'amitié pendant un temps avec le magicien américain Harry Houdini, qui devint lui-même un fervent opposant au mouvement spiritualiste dans les années 1920, à la suite du décès de sa mère bien-aimée. Bien qu'Houdini insistât sur le fait que les médiums spiritualistes utilisaient des supercheries (et essayât continuellement d'en révéler les tricheries), Conan Doyle se convainc qu'Houdini possédait lui-même des pouvoirs supra-naturels ; il exprime ce point de vue dans son livre Le Bord de l'inconnu. Houdini se trouvait apparemment dans l'impossibilité de convaincre Conan Doyle que ses exploits n'étaient que des tours de magie. Ce conflit entraîna l'épuisement d'un public amer tiraillé entre les deux interprétations.
Reprenant une accusation formulée plusieurs fois depuis 1954, Richard Milner, un historien des sciences américain et éditeur du magazine Natural History, avance en 1996, que Conan Doyle pourrait avoir été l'auteur du canular de l'homme de Piltdown, qui a trompé le monde scientifique pendant plus de quarante ans. Milner affirme que Conan Doyle avait un mobile, à savoir une vengeance concernant la création scientifique pour discréditer l'un de ses médiums préférés, et que Le Monde perdu contient plusieurs indices cryptés concernant son implication dans le canular. Cette hypothèse de Milner critiquée par Elliott & Pilot en 1996, sera reprise par Highfield en 1997. La désignation de Conan Doyle comme l'auteur du canular, si elle a la faveur des journalistes, n'est pas celle des historiens.
Samuel Rosenberg, dans son livre de 1974 {{en}} Naked is the best disguise (traduction : La Nudité est le meilleur des déguisements), vise à expliquer comment Conan Doyle a laissé, à travers ses écrits, des indices qui ont trait à des aspects occultés de sa personnalité.
Le corps de Conan Doyle a été retrouvé dans le hall de Windlesham, sa maison de Crowborough, dans l'East Sussex, au Royaume-Uni, le {{date}}. Il est mort d'une attaque cardiaque, âgé de 71 ans. Ses derniers mots avaient été adressés à sa femme : {{citation}}. L'épitaphe de sa tombe dans le cimetière de l'église de Minstead à New Forest, Hampshire dit : {{citation bloc}}
Traduction : {{citation bloc}}
Undershaw, la maison que Conan Doyle a construite près de Hindhead, dans le sud de Londres, et où il a vécu pendant dix ans, devient un hôtel de 1924 à 2004. Puis elle est rachetée par un promoteur immobilier. Depuis, des écologistes et des fans de Conan Doyle se battent pour la conserver.
Une statue honore Conan Doyle à Crowborough Cross dans Crowborough, où il a vécu pendant 23 ans. Une autre représentant Sherlock Holmes a également été dressée sur la place Picardy d'Édimbourg, en Écosse, près de la maison où Conan Doyle est né.
Ironie de l'histoire, son œuvre historique, à laquelle il accordait la plus grande importance, est aujourd'hui presque oubliée. En revanche, son personnage de Sherlock Holmes, qu'il considérait comme une création de littérature alimentaire, est aujourd'hui mondialement célèbre.