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Demy, Jacques (1931-1990)

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Biographie

L'enfance

La famille paternelle de Jacques Demy est originaire de Pontchâteau, lieu de la naissance de Jacques, où sa grand-mère tient un café et où est enterré son grand-père, lui aussi nommé Jacques, mort en 1934. Son père, Raymond Demy, est garagiste à Nantes (le « garage de l'Hôtel de Ville » et le domicile de la famille se trouvaient au {{numéro}}9 du quai des Tanneurs, devenu, après le comblement de l'Erdre, l'allée des Tanneurs, une contre-allée du cours des 50-Otages). Le père de Jacques a espéré que son fils aîné reprendrait plus tard son garage et lui a fait faire un apprentissage de chaudronnier. Sa mère, Marie-Louise, est coiffeuse, mais n'exerce plus, en général. Pour l'été, ils louent pour quelques semaines une maison au hameau de La Chebuette à Saint-Julien-de-Concelles près de Nantes. Jacques a un frère cadet, Yvon, assez proche par l'âge, et une sœur plus jeune, Hélène.

Les parents de Jacques Demy sont grands amateurs de spectacles : cinéma (au Katorza, à l'Apollo), opérettes ou opéras (au théâtre Graslin), et leur fils le devient aussi très tôt, fréquentant de plus le théâtre de marionnettes installé en permanence à Nantes à partir de 1932. À partir de 14 ans, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il devient un véritable cinéphile, lisant la revue L'Écran français et fréquentant le ciné-club de Nantes.

Un praticien précoce des arts du spectacle

Il est aussi très tôt devenu un praticien des arts du spectacle : dès quatre ans avec son propre théâtre de marionnettes, et, à partir de neuf ans, avec un petit projecteur de cinéma. Un peu plus tard, il réalise quelques films d'animation par la technique de la peinture sur pellicule. Il a aussi reçu un enseignement musical (violon) entre 1939 et 1943.

De septembre 1943 à août 1944, en raison des risques liés aux bombardements de Nantes, il est réfugié chez un sabotier de la Pierre Percée, près de Nantes, non loin de la Chebuette. À ce moment ou un peu plus tard, il réalise notamment un film sur une attaque aérienne contre le pont de Mauves. Fin 1944, il achète sa première caméra, et il en aura une plus perfectionnée à la fin de 1946. Il réalise d'abord quelques films avec acteurs, ainsi que des documentaires, en particulier, en 1947, Le Sabot, suite de son séjour à La Chapelle-Basse-Mer et première ébauche de son film Le Sabotier du Val de Loire (1955). Mais surtout, de 1946 à 1948, il se consacre à l'animation de personnages miniatures, réalisant des films de quelques minutes, La Ballerine puis Attaque nocturne. C'est à cette période qu'il rencontre pour la première fois le cinéaste Christian-Jaque, de passage à Nantes, qui l'encourage et pousse son père à accepter la vocation du jeune Demy.

Études secondaires et Beaux-Arts de Nantes

Il fait des études de type primaire supérieur jusqu'à l'âge de 14 ans et entre le {{1er}} octobre 1945 à l'école Leloup-Bouhier (aujourd'hui lycée Leloup-Bouhier) à Nantes. Lui-même, qui envisageait déjà de devenir cinéaste, aurait préféré faire des études longues au lycée Clemenceau, mais il s'est heurté à un refus de la part de son père, pour les études classiques comme pour le cinéma. Malgré cela, il réussit bien dans toutes les matières, alors qu'il ne s'intéresse qu'aux Lettres et au Dessin. Il semble avoir obtenu le Brevet d'études industrielles et un CAP de mécanicien garagiste.

Sur son temps libre (le jeudi, le dimanche matin, certains soirs), il suit des cours à l'école des Beaux-Arts de Nantes{{,}} ; il y rencontre des gens qui participeront à la suite de sa carrière : Bernard Evein, de Saint-Nazaire et Jacqueline Moreau, d'Ancenis (future costumière) ou à un moindre degré, André Guérin et Jean Porcher.

Comme le montre bien le film Jacquot de Nantes réalisé par Agnès Varda, le cinéma a été une véritable vocation pour Jacques Demy. Arrivé au terme de ses études secondaires, son père ne s'oppose pas à sa vocation.

Études supérieures et débuts professionnels

En 1949, Jacques Demy, aidé par Christian-Jaque, part à Paris suivre les cours de l'ETPC (École technique de photographie et de cinématographie), située rue de Vaugirard. Il retrouve ses condisciples des Beaux-Arts de Nantes, entrés à l'IDHEC ou aux Beaux-Arts de Paris, ainsi qu'un nouveau venu, sorti de l'école d'architecture de Nantes, Bernard Toublanc-Michel. Pour son épreuve de sortie en 1952, il réalise un court-métrage de dix minutes, Les Horizons morts. Il accomplit ensuite son service militaire.

À son retour, il envisage de travailler dans le cinéma d'animation et se met au service de Paul Grimault, avec lequel il réalise des parties de films publicitaires, animant notamment des boîtes de pâtes Lustucru. En même temps, il a plusieurs projets personnels qui n'aboutissent pas : Les Très Riches Heures d'une enfant sage (sur un scénario personnel) ; Le Faux Nez (sur un scénario de Jean-Paul Sartre). Cependant, il est remarqué par une firme de publicité qui va lui procurer plusieurs mois de travail, en collaboration avec Bernard Evein. C'est aussi l'époque où il se lance dans un roman, qu'il abandonne rapidement, mais qui est la première ébauche du scénario dUne chambre en ville.

Il se réoriente vers le cinéma documentaire et, en 1953, écrit le scénario du Sabotier du Val de Loire. Il prend contact avec le documentariste Georges Rouquier qui apprécie ce travail et prend Jacques Demy comme assistant pour un documentaire sur Lourdes et pour un autre sur Arthur Honegger, tournés en 1954-1955. Georges Rouquier réussit à mettre sur pied la production du Sabotier avec Pathé-Cinéma ; le film est tourné en octobre 1955, obtenant un grand succès critique en 1956.

Il est ensuite engagé par Jean Masson pour un film d'actualité, Le Mariage de Monaco, une commande de la principauté, sur le mariage de Grace Kelly et de Rainier III de Monaco. À la fin de l'année 1956, il est de nouveau assistant de Georges Rouquier pour le film S.O.S. Noronha.

Les courts métrages de la fin des années 1950

Le Bel Indifférent (1957)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=52042 Le Bel Indifférent], sur cineressources.net, consulté le 2 janvier 2010.

Assistant du réalisateur Georges Rouquier sur le tournage de SOS Noronha, il fait connaissance de Jean Marais qui lui permettra ensuite d'entrer en contact Jean Cocteau ; celui-ci donne à Jacques Demy les droits cinématographiques de sa courte pièce Le Bel Indifférent, créée en 1940. Ce court-métrage est aussi produit par Pathé-Cinéma, compte tenu du succès du Sabotier, bien que les créateurs, Édith Piaf et Paul Meurisse, d'abord envisagés aient dû être remplacés par la comédienne Jeanne Allard et Angelo Bellini, un non professionnel recruté sur son apparence pour un rôle totalement muet.

Le Musée Grévin (1958)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=77632 Le Musée Grévin] sur cineressources.net, consulté le 2 janvier 2010.

En 1958, Jacques Demy met au point le scénario d'un long-métrage, Un billet pour Johannesbourg (le futur Lola), mais dans l'immédiat doit continuer avec des courts métrages. Il est de nouveau le collaborateur de Jean Masson pour Le Musée Grévin (musique de Jean Françaix), un film dont il ne se montre pas très satisfait par la suite.

La Mère et l'enfant (1959)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=106785 La Mère et l'Enfant] sur cineressources.net, consulté le 2 janvier 2010.

C'est une commande du Ministère de la Santé sur l'éducation des jeunes enfants de la naissance à l'âge de deux ans. Passés les conseils prodigués aux jeunes mamans, ce film a une tonalité propre à Jacques Demy dans la mesure où est valorisée l'idée de la prise d'autonomie de l'enfant par rapport à sa mère.

Ars (1959)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=48035 Ars] sur cineressources.net, consulté le 2 janvier 2010.

Un peu plus tard, il a une proposition d'une maison de production catholique, les Productions du Parvis, qui avait financé le film sur Lourdes ; il s'agit cette fois d'un sujet sur la vie du curé d'Ars. Jacques Demy est d'abord réticent, puis accepte après être allé à Ars. C'est avec ce film que commence sa collaboration avec Philippe Dussart, un des dirigeants des Productions du Parvis, qui sera directeur de production de plusieurs de ses films ultérieurs.

Les films des années 1960

Lola (tourné en 1960)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=48042 Lola] sur cineressources.net, consulté le 4 janvier 2010.

En 1959, il réussit à intéresser à son scénario de long métrage Georges de Beauregard, le producteur d’À bout de souffle, de Jean-Luc Godard, mais le budget obttenu est assez restreint (38 millions de francs 1959), il est obligé de revoir son projet initial à la baisse : noir et blanc au lieu de couleurs, moins de chorégraphie, moins de décors, il doit même renoncer à Jean-Louis Trintignant, qu'il souhaitait diriger dans le rôle central de Roland Cassard : de fait, il engage Marc Michel, trois jours seulement avant la date du tournage. Ce film, rebaptisé Lola (initialement Un billet pour Johannesburg), est marqué par sa première collaboration avec Michel Legrand pour la musique.

Les Sept Péchés capitaux (sketch La luxure) (1961)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=48046 Les Sept péchés capitaux : La Luxure] sur cineressources.net, consulté le 4 janvier 2010.

Après la sortie de Lola, qui n'en fait pas encore un cinéaste de premier plan, Jacques Demy est invité à participer au film à sketches Les Sept Péchés capitaux dans lequel il tourne le sketch La Luxure.

En même temps, il met au point le scénario des Parapluies de Cherbourg et travaille déjà sur la musique de ce film avec Michel Legrand. Cette fois, il réussit à intéresser à ce projet la productrice Mag Bodard, qui met pourtant du temps à rassembler les financements nécessaires.

La Baie des Anges (1963)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=48036 La Baie des anges], sur cineressources.net, consulté le 4 janvier 2010.

Au cours d'un passage à Cannes lors du festival, Jacques Demy entrevoit la possibilité d'un film sur le jeu, film qui va être rapidement mis en route et réalisé grâce à l'appui de Jeanne Moreau, sous le titre La Baie des Anges.

Les Parapluies de Cherbourg (1964)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=48044 Les Parapluies de Cherbourg] sur cineressources.net, consulté le 4 janvier 2010.

Le budget finalement réuni par Mag Bodard est de 1300000 francs, avec une participation de la 20th Century Fox. Le film, tourné dans des conditions satisfaisantes, obtient immédiatement un succès public et critique. Il gagne le prix Louis-Delluc dès janvier 1964, puis la Palme d'or à Cannes. En France le public plébiscite le film avec 1,3 million de spectateurs et le succès du film à l’étranger (notamment au Japon) donne à Jacques Demy et aux autres protagonistes : Mag Bodard, Michel Legrand et Catherine Deneuve, une immense notoriété internationale.

Les Parapluies de Cherbourg est relié à Lola par le personnage de Roland Cassard, qui évoque son ancien amour pour Lola sur une vue du Passage Pommeraye désert, mais aussi par celui de Cécile Desnoyers, venue de Nantes à Cherbourg, à laquelle Geneviève fait allusion en passant.

Les Demoiselles de Rochefort (1967)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=48037 Les Demoiselles de Rochefort] sur cineressources.net, consulté le 4 janvier 2010.

Malgré le succès des Parapluies de Cherbourg, le financement des Demoiselles de Rochefort n'a pas été très facile parce que le budget nécessaire est énorme pour l'époque. Une coproduction franco-britannique est d'abord envisagée, mais n'aboutit pas ; en revanche, Mag Bodard parvient à obtenir la participation de Warner-7 Arts, qui permet de doubler le budget (atteignant 6000000 de francs 1966) et d'amener dans la distribution les acteurs américains Gene Kelly et George Chakiris.

Après Les Demoiselles de Rochefort, Jacques Demy part aux États-Unis, où il est déjà allé deux fois : en 1965, alors que Les Parapluies de Cherbourg avait été sélectionné pour les Oscars ; il a alors fait la connaissance d'un cadre de Columbia, Jerry Ayres ; en 1966, lors de l'engagement de Gene Kelly. Cette fois il est invité par le Festival de San Francisco, mais il va rester plus de deux ans aux États-Unis.

Model Shop (1969)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=31790 The Model Shop] sur cineressources.net, consulté le 4 janvier 2010.

Jerry Ayres lui donne la possibilité de tourner un film pour Columbia. Très rapidement Jacques Demy élabore son sujet, autour de sa propre fascination pour Los Angeles et le pays en général. Columbia accepte le sujet sous réserve d'une limite budgétaire ({{unité}}) que le film sera loin d'atteindre ({{unité}}). Model Shop reprend le personnage de Lola, mais un certain nombre de difficultés qui apparaissent détourneront par la suite Jacques Demy d'essayer d'établir des liens aussi forts entre ses films. Model Shop n'est pas dans la tonalité des films précédents : Demy examine un bout des États-Unis avec une attention quasi documentaire. Il veut représenter Los Angeles à travers sa vision européenne. Harrison Ford avait été pressenti de façon très sérieuse pour ce film, mais c'est finalement Gary Lockwood (Frank Poole dans 2001, l'Odyssée de l'espace) qui prend le rôle.

Sorti à New-York, Model Shop est un échec immédiat ; en France, le film n'est pas doublé, il reste donc limité au circuit Art et Essai. Malgré tout, ayant été peu coûteux, le film couvre ses dépenses grâce à la télévision et cet échec n'est pas porté au débit de Jacques Demy qui reçoit la proposition de tourner Walking in the Spring Rain, avec Ingrid Bergman et Anthony Quinn. Mais il préfère rentrer en France pour son projet personnel de Peau d'Âne, Mag Bodard lui ayant annoncé que le budget en était prêt.

Les années 1970

Peau d'Âne (1970)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=48045 Peau d'Ane] sur cineressources.net, consulté le 4 février 2010.

Jacques Demy a élaboré le scénario et les dialogues, et la musique composée par Michel Legrand, au cours de son séjour américain. La production associe Mag Bodard et la Paramount (et sa filiale française Marianne Films). Mais le tournage va être plus difficile que prévu, malgré l'enthousiasme de l'équipe, en raison de l'insuffisance du budget de départ (4000000 de francs) obligeant à une très forte limitation du décor et de la figuration. Bernard Evein ayant évalué le coût du décor à 700000 francs, au lieu de 350000 envisagés par la production, abandonne le projet. Jacques Demy et Catherine Deneuve mettent leur salaire en participation. Malgré tout, le budget sera dépassé (4800000).

Les mouvements pop art et peace and love que Demy découvre aux États-Unis pendant le tournage de son précédent film, influencent celui-ci où l'on retrouve des décors très colorés.

Le Joueur de flûte ou The Pied Piper (1972)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=42145 The Pied Piper] sur cineressources.net, consulté le 4 février 2010.
L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune (1973)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=48038 L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune] sur cineressources.net, consulté le 4 février 2010.

Le scénario dUne chambre en ville est au point au début de 1973 et la musique est composée en 1973-74, non pas par Michel Legrand qui n'a pas voulu travailler sur ce sujet, mais par Michel Colombier. En 1976, il semble que la réalisation soit très proche, avec Gaumont (Daniel Toscan du Plantier) et Planfilm comme producteurs, mais surviennent un certain nombre d'obstacles. Tout d'abord, le refus de Catherine Deneuve d'utiliser le play-back, puis le refus des producteurs de confier le premier rôle féminin à Dominique Sanda et pour terminer, les problèmes de Gaumont dus à l'échec de plusieurs films de cette époque.

Jacques Demy reçoit de Rolf Liebermann à l'Opéra de Paris la proposition de mettre en scène l'opéra de Jean-Philippe Rameau Platée, mais c'est lui qui décline finalement, ne voyant pas ce qu'il pourrait apporter à cette œuvre.

En 1975, alors qu'il cherche des producteurs pour Une chambre en ville, Jacques Demy élabore un scénario pour Yves Montand : Dancing (futur Trois places pour le 26) puis en 1976, celui de Constance, quelquefois (futur projet Kobi), deux projets qui n'aboutissent pas dans l'immédiat.

Autre projet avorté : celui de tourner un film en URSS, dans le cadre des coproductions internationales qui ont abouti par exemple au film d'Akira Kurosawa Dersou Ouzala. Le scénario dAnouchka, écrit par Jacques Demy en 1975 est fondé sur le tournage d'un film musical d'après le roman de Tolstoï Anna Karénine. Le projet, qui était très avancé, est abandonné en 1978.

Lady Oscar (1978)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=38344 Lady Oscar] sur cineressources.net, consulté le 4 février 2010.

En fin de compte, c'est du Japon qu'il va obtenir la possibilité de réaliser un nouveau film avec Lady Oscar. Dans la filmographie de Jacques Demy, la présence de ce film japonais, qui n'a pour ainsi dire pas été exploité en France (et en Europe en général), mais qui a été un succès au Japon et en Asie, repose sur le souvenir que le Japon a gardé des Parapluies de Cherbourg. Le sujet est issu de La Rose de Versailles, un manga historique japonais sur la Révolution française. Le film est tourné en France, avec une distribution anglaise, où apparaissent quelques acteurs français dont Georges et Lambert Wilson.

Les années 1980

Durant cette période, Jacques Demy tourne quelques films publicitaires, notamment en 1981, des spots de promotion de la lecture et, en 1986, une commande du Ministère des Affaires étrangères sur les succès de la recherche française (spots dans lesquels apparaît Mathieu Demy).

La Naissance du jour (1980)

En 1979, Jacques Demy reçoit la proposition de tourner pour la chaine de télévision FR3 une adaptation du livre de Colette. Il refuse d'abord, mais devant l'insistance de notamment la fille de Colette, il finit par accepter.

Une chambre en ville (1982)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=48049 Une chambre en ville] sur cineressources.net, consulté le 4 février 2010.

La situation d' Une chambre en ville se résout en quelque sorte à la suite de la victoire de François Mitterrand en 1981. Grâce à Dominique Sanda, une des actrices de La Naissance du jour, il est mis en contact avec Christine Gouze-Rénal, qui accepte le projet, en partie, dit-elle, dans l'euphorie de l'après mai 81.

Le film renoue avec de plus anciens : entièrement chanté comme Les Parapluies de Cherbourg, situé à Nantes, comme Lola (un des personnages de Lola est d'ailleurs évoqué dans le film, par le biais d'une note de réparation de téléviseur) mais présente plusieurs traits originaux : l'intervention explicite du conflit social, puisque l'action se déroule en 1955 pendant les grèves de la construction navale de Nantes et Saint-Nazaire ; l'explicitation de la relation sexuelle ; la radicalisation de la passion amoureuse, qui débouche sur la mort. À noter que cette fois-ci, c'est Michel Colombier qui compose la bande originale du film, Michel Legrand à qui Demy a demandé d'écrire la partition ayant refusé car il pense que le film ne marchera pas. Gérard Depardieu et Catherine Deneuve sont pressentis pour incarner les rôles titres. Cependant, Deneuve, ne voulant pas être doublée pour le chant, refuse le rôle, entrainant la défection de Depardieu par la même occasion.

À sa sortie, Une chambre en ville n’est pas un succès commercial. Cet échec est aggravé par « l'affaire Une chambre en ville » : un certain nombre de critiques de cinéma attribuent, dans la presse, cet insuccès de Jacques Demy à la sortie simultanée de L'As des as, de Gérard Oury et s'attirent une réplique de l'acteur principal de L'As des as, Jean-Paul Belmondo. Jacques Demy, qui n'est pour rien dans cette affaire, exprime simplement ses remerciements aux critiques qui l’ont soutenu.

Parking (1985)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=40301 Parking] sur cineressources.net, consulté le 4 février 2010.

Un scénario écrit dans les années 1970 d'après le mythe d'Orphée trouve un producteur à cette époque, mais avec la condition de pouvoir présenter le film au festival de Cannes suivant, soit quelques mois après seulement (il n'est, finalement, pas terminé à temps). Le résultat est une précipitation qui, ajoutée à une certaine insuffisance budgétaire, fait que le film est largement raté, notamment du point de vue Jacques Demy lui-même qui l'exclut de sa filmographie. Demy déplore que l'acteur principal Francis Huster ait obtenu du producteur de pouvoir interpréter lui-même les chansons du film, avec un résultat que le réalisateur juge catastrophique. Sur le plan commercial, c'est un échec.

Trois places pour le 26 (1988)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=48047 Trois places pour le 26] sur cineressources.net, consulté le 4 février 2010.

En 1986, Jacques Demy propose à Yves Montand son scénario Kobi, que Montand refuse, mais il intéresse Claude Berri (on est peu de temps après la sortie de Jean de Florette) à un autre projet de Demy, qui va être retravaillé pour se fonder pour une part importante sur la biographie authentique de Montand. Claude Berri accorde à Jacques Demy des conditions de préparation et tournage tout à fait satisfaisantes. Ce film sera pourtant un demi-échec sur le plan commercial.

La Table tournante, collaboration avec Paul Grimault (1988)
//cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=54743 La Table tournante] sur cineressources.net, consulté le 4 février 2010.

Durant les années 1983-84, Jacques Demy assiste Paul Grimault pour la réalisation d'un film de rétrospective de ses dessins animés de court métrage. Il s'agit de présenter ces courts-métrages (ou des extraits) en les liant par une trame dans laquelle Paul Grimault dialogue avec un clown animé. Au cours de cette présentation intervient aussi Anouk Aimée, la voix de la bergère dans La Bergère et le Ramoneur en 1949.

Reprise du projet Kobi et Jacquot de Nantes

Le tournage de Trois places pour le 26 est marqué par deux hospitalisations de Jacques Demy, celles-ci vont devenir plus fréquentes. Il reprend le scénario de Kobi, un travail de préparation est lancé, finalement abandonné compte tenu de l'état de santé du cinéaste.

Il consacre dès lors ses loisirs forcés à la rédaction de ses souvenirs d'enfance, qu'il communique au fur et à mesure à son épouse Agnès Varda. En mars 1990, celle-ci décide d'en faire un film, tourné dès le printemps et l'été de 1990 ; après une interruption due à la mort de Jacques Demy, le {{date}} à Paris, le film est achevé au début de 1991.

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