Azouz Begag est né à Lyon le 5 février 1957 de Messaouda et Bouzid Begag. Ses parents sont originaires d'Algérie, ex-ouvriers agricoles à Sétif, ex-departement de Constantine et installés en métropole en 1949. Azouz Begag est père de deux filles.
Il passe les dix premières années de sa vie à Villeurbanne. Quand il a six ans, il rêve de devenir professeur. Il veut aussi être comédien, ou encore « président comme Nasser ». Son père lui répète toujours : « Moi, je travaille à l'usine, ton unique devoir est d’apprendre à l’école. Tu dois être le meilleur des meilleurs. » À l’école, il connaît le racisme : « Les Arabes devaient travailler plus que les autres enfants, s’ils voulaient être appréciés. » Comme ses parents ne parlent que très peu le français, ils ne savent pas que leurs enfants sont discriminés : « Ils ne nous expliquaient rien, car ils ne comprenaient rien de tout ce qui se passait autour de nous. C’était nous qui leur expliquions la réalité en France. »
Entré au collège Saint-Exupéry de la Croix-Rousse en 1967, il déménage deux ans plus tard, avec sa famille, en HLM à la cité de « La Duch » (la Duchère).
Avec ses parents, il visite l’Algérie à la fin des années 1970, et manque de se faire enrôler dans l’armée algérienne: « À l’époque, j’étais en plein cycle d’études universitaires, et ne pouvais m’offrir le luxe de m’absenter deux longues années pour effectuer un service militaire dans une caserne au fin fond du Sahara, à Tindouf ou à Tamanrasset, à apprendre le maniement de la kalachnikov, le pilotage du Mig 21 soviétique, tout en dormant la nuit d’un seul œil pour surveiller les scorpions sahariens amateurs de chair fraîche immigrée. »
Dans les années 1980, Azouz Begag se rend compte qu’il ne veut plus « retourner définitivement » en Algérie : « Oui, jusqu’à l’âge de vingt-cinq, vingt-sept ans je voulais un jour retourner en Algérie, construire l’Algérie und so weiter, mais maintenant c’est fini. Alors, maintenant, je me considère comme un Français d’origine maghrébine en France, et je veux ouvrir la signification du être français heute... ».
Il renouvelle son choix de la nationalité algérienne en 1986. Cependant il retourne en Algérie seulement en 2002, pour y enterrer son père.
En 1987, il demande la nationalité française qu'il obtient en 1989.
Dans les années 1990, il parle lors d'un discours de son identité : « J’aimerais bien être marié à plusieurs femmes, cela me plaît. Je dis cela pour dire qu’il y a un Arabe très traditionnel, très macho et dur, qui existe en moi. Il ne demande qu’à se réveiller. Tous les jours il frappe à ma porte pour sortir, pour s’exprimer. Mais je suis intelligent, cultivé, né à Lyon et je me suis frotté à la société française depuis plusieurs dizaines d’années, je lui dis : “Reste où tu es.“ »
Agnostique, Azouz Begag respecte néanmoins le ramadan.
Azouz Begag obtient un doctorat en économie à l'université Lyon 2 sur le thème « L'Immigré et sa ville ». Il combine ensuite des fonctions de chercheur au CNRS et à la Maison des sciences sociales et humaines de Lyon depuis 1980, et d'enseignant à l’École centrale de Lyon. Son travail de chercheur porte largement sur la mobilité des populations immigrées dans les espaces urbains. En 1988, il est visiting professor (professeur invité) à l’Université Cornell durant une saison universitaire, chargé d'un cours semestriel sur les immigrations en Europe de l'Ouest. Il est depuis 2000 membre du laboratoire « Espace et culture » (Paris-4 - CNRS).
Il est membre du Conseil économique et social en 2004, au titre des personnalités qualifiées dans le domaine économique, social, scientifique ou culturel, désigné sur proposition du Premier ministre (2004 – 2005) après une mission sur l’égalité des chances (mai 2004).
Du {{date}} au {{date}}, il est ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Promotion de l'égalité des chances, dans le gouvernement Dominique de Villepin.
Il est l'auteur de plus de vingt livres, dont plusieurs romans s'inspirant de son enfance comme Le Gone du Chaâba ou encore l'hommage rendu à son père dans le livre Le Marteau pique-cœur. Le titre du premier cité est un jeu de mot révélateur de son intérêt pour le métissage culturel. Il s'agit en effet d'un mélange entre un terme du dialecte lyonnais, langue de sa région de naissance, et d'un terme algérien signifiant tribu.
Pourquoi a-t-il écrit Le Gone du Chaâba ?
« Une raison psychologiquement très forte me pousse à le faire. C’est l’histoire d’un enfant qui sort du bidonville et qui réussit à l’école, donc dans la société. Seulement, dans ce bidonville, sur les quarante enfants il n’y en a qu’un qui s’en sort et c’est moi. Et ça c’est difficile à vivre. Les trente-neuf autres restent derrière toi et tu te dis : pourquoi moi ? Tu vis mal ton succès, ta réussite ! Les trente-neuf autres se disent d’ailleurs la même chose : pourquoi lui ? ». En 2003, il écrit le scénario du téléfilm Le Voyage de Louisa avec la collaboration de Charles-Antoine de Rouvre réalisé par Patrick Volson et produit par Nicolas Traube pour France 2. Il raconte le voyage initiatique de jeunes clandestins tunisiens vers la France via l'Italie{{,}}.
Il est aussi parolier de chansons et le scénariste du film Camping à la ferme où il expose sa vision d'une France multi-ethnique qui se mélange à une France historiquement et naturellement multiculturelle, que ce soit de par sa construction même et la richesse de ses langues et cultures régionales ou de par les vagues migratoires qu'elle a accueillies avec succès auparavant. Le mélange de ces trois niveaux de richesses culturelles françaises est souvent traité dans son travail.
En octobre 2007, Azouz Begag est le président du 18{{e}} Festival international de géographie (FIG) de Saint-Dié-des-Vosges.
Depuis le mois de septembre 2008, il est professeur invité à l'Université de Californie à Los Angeles.
Azouz Begag aurait confié à Dominique de Villepin son rêve de devenir ambassadeur. « J’aime découvrir l’autre, aller à sa rencontre. Il n’y a pas de plus somptueux que de constater la rencontre magique de Taj Mehal, entre la culture des musulmans Mongoles et des Hindous » .
Depuis le {{date}}, Azouz Begag occupe à Lisbonne le poste de conseiller culturel et à la coopération en étant directement rattaché à l’ambassadeur de France. Azouz Begag dirige l’Institut culturel français. Il dispose d’une villa de fonction de 300m2 au bord du Tage et a rang de diplomate. La mission à Lisbonne devrait durer trois ans avant une mutation dans la capitale brésilienne pour la même durée{{,}}.