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Originaire d’un milieu simple, Albert Barillé enchaîna dès son plus jeune âge diverses fonctions précaires, ses parents n’ayant pas les moyens de lui financer des études. Son premier travail dans l’audiovisuel sera la production et la distribution dans les années 1950 de longs-métrages en Amérique latine. Il fonde ainsi la société de production Procidis qui existe encore aujourd’hui.
Dans les années 1960, Albert Barillé décide d'orienter sa société de production vers la télévision, qui lui semble être l'avenir. Il voudrait distribuer des films pour les enfants, mais peu lui donnent satisfaction. Pour lui, le temps d'un jeune spectateur peut être employé utilement en le distrayant et l’amusant, mais aussi en lui apportant des connaissances.
En 1969, Albert Barillé crée Colargol, série d’animation destinée aux enfants. Toujours producteur indépendant, il finança lui-même la série (devant un refus de l'ORTF), et en confia la réalisation à {{Lien}}, animateur polonais (Film Studio Se-ma-for). La série obtint rapidement le plus fort indice d'écoute des films pour les enfants. Le succès de Colargol fut tel que la série et surtout son personnage sont aujourd’hui entrés dans l'univers collectif de la génération française des années 1970 au même titre que Nounours ou Casimir . D'ailleurs, au Québec, Colargol est le seul connu parmi ces trois.
Il crée en 1978, toujours avec la société de production Procidis, la première série animée d’une longue saga future : Il était une fois... l'Homme. Celle-ci eut un grand succès dès son lancement. Des diffusions de cinq minutes étaient diffusées tous les jours avant le lancement du journal, et les téléspectateurs pouvaient ensuite voir l’épisode en entier le samedi. 10 ans après Les Shadoks (première diffusion en 1968) ou encore Aglaé et Sidonie (1969), elle fut l'une des premières séries télévisées française de dessin animé, et la première innovatrice du genre ludo-éducatif pour les enfants.
S’ensuivirent six autres séries, toujours avec la même vocation d’apprendre aux enfants, et reprenant des personnages désormais connus, notamment Maestro soutenu par la voix de Roger Carel. Sept séries constituent donc la saga « Il était une fois » : sur l’Homme, l’espace, la vie, les Amériques, les découvreurs, les explorateurs, et la Terre. Chacune d’elle contient 26 épisodes, dont Albert Barillé est auteur, producteur et réalisateur ; et connurent un succès planétaire, diffusées dans 120 pays à travers le monde.
En outre, plusieurs projets n’ont pas abouti : dans les années 2000, Albert Barillé avait pensé à une série sur la mythologie grecque, ainsi qu’à un autre pan de la saga qui se serait intitulé : « Il était une fois le progrès ».
Ayant pour vocation d’enseigner aux enfants, Albert Barillé était un véritable pédagogue. Il a constamment cherché à décrire ses séries avec netteté et rigueur, et travailla en auteur accompli. Il suit le projet de bout en bout : de l'idée de départ à la postproduction, en passant par l’écriture, l’orchestration et l’enregistrement des voix des personnages.
Le rythme de ses productions est de une tous les trois ou quatre ans, une année entière étant consacrée à l'écriture.
L'accent sera toujours mis sur la qualité, la non-violence, l'amitié et l'humanisme ; avec toujours la connaissance en arrière-plan. Son souhait : réunir la famille autour d'un programme drôle et passionnant.
Ses trois atouts : travail, pugnacité et persévérance. Il s’est battu toute sa vie pour faire accepter ses séries, contre les chaînes, mais aussi contre la maladie. Et même à plus de 80 ans, il continua de travailler pour nous faire découvrir le monde.