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Apollinaire, Guillaume (1880-1918)

Biographie

Guillaume Apollinaire est né à Rome sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky, en polonais Wilhelm Albert Włodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki, herb. Wąż. Apollinaire est en réalité — jusqu'à sa naturalisation en 1916 — le {{5e}} prénom de Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky.

Sa mère, Angelika Kostrowicka (clan Wąż, ou Angelica de Wąż-Kostrowicky), est née à Nowogródek dans le grand-duché de Lituanie, appartenant à l'Empire russe (aujourd'hui Navahrudak en Biélorussie) dans une famille de la noblesse polonaise. Vivant à Rome {{Passage évasif}} elle y a une grossesse non désirée. Il naît le {{date de naissance}} mais est déclaré à la mairie le 26 sous le nom italien d'emprunt Dulcigny, d'un père inconnu et d'une mère voulant rester anonyme, Angelika le reconnaissant quelques mois plus tard devant notaire sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandroi Apollinare de Kostrowitzky. Selon l'hypothèse la plus probable, son père serait un officier italien, Francesco Flugi d'Aspermont. En 1882, elle lui donne comme frère ou demi-frère (l'incertitude demeure) Alberto Eugenio Giovanni. La famille s'installe à Monaco en 1887 où sa mère est fichée par la police comme femme galante sous le nom d'Olga de Kostrowitzky, gagnant probablement sa vie comme entraîneuse dans le nouveau casino. Guillaume est placé en pension et effectue ses études chez les Maristes au collège Saint-Charles de Monaco de 1887 à 1895 puis est inscrit aux lycées de Cannes et de Nice où il se révèle un bon élève, pieux et docile mais échoue au baccalauréat. En 1899, il passe l'été dans la petite bourgade wallonne de Stavelot, un séjour quitté à « la cloche de bois » : ne pouvant payer la note de l'hôtel, Wilhelm et son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni doivent quitter la ville en secret et à l'aube. L'épisode wallon féconde durablement son imagination et sa création. Ainsi, de cette époque date le souvenir des danses festives de cette contrée (« C'est la maclotte qui sautille ... »), dans Maria, celui des Hautes Fagnes, ainsi que l'emprunt au dialecte wallon.

En 1900, il s'installe à Paris, centre des arts et de la littérature européenne à l'époque. Vivant dans la précarité, sa mère lui demande pour gagner sa vie de passer un diplôme de sténographie et il devient employé de banque comme son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni. L'avocat Esnard l'engage un mois comme nègre pour écrire le roman-feuilleton Que faire ? dans Le Matin, mais refuse de le payer. Pour se venger, il séduit la jeune maîtresse de l'avocat.

En juillet 1901, il écrit son premier article pour Tabarin, hebdomadaire satirique dirigé par Ernest Gaillet, puis en septembre 1901 ses premiers poèmes dans la revue La Grande France sous son nom Wilhelm Kostrowiztky. De mai 1901 à 1902, il est précepteur pour la vicomtesse Élinor de Milhau, d'origine allemande et veuve d'un comte français. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise de ses enfants, Annie Playden, qui refuse ses avances. C'est alors la période « rhénane » dont ses recueils portent la trace (La Lorelei, Schinderhannes). De retour à Paris en {{Date}}, il garde le contact avec Annie et se rend auprès d'elle à deux reprises à Londres. Mais en 1905, elle part pour l'Amérique. Le poète célèbre la douleur de l'éconduit dans Annie, La Chanson du mal-aimé, L'Émigrant de Landor Road, Rhénanes.

Entre 1902 et 1907, il travaille pour divers organismes boursiers et parallèlement publie contes et poèmes dans des revues. Il prend à cette époque pour pseudonyme Apollinaire d'après le prénom de son grand-père maternel, Apollinaris, qui rappelle Apollon, dieu de la poésie. En 1907, il rencontre l'artiste peintre Marie Laurencin, avec qui il entretient une relation chaotique et orageuse. À cette même époque, il commence de vivre de sa plume. Il se lie d'amitié avec Pablo Picasso, Jean Metzinger, Paul Gordeaux, André Derain, Edmond-Marie Poullain, Maurice de Vlaminck et le Douanier Rousseau, se fait un nom de poète et de journaliste, de conférencier et de critique d'art à L'Intransigeant. En septembre 1911, accusé de complicité de vol de La Joconde parce qu'une de ses relations avait dérobé des statuettes au Louvre, il est emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé ; cette expérience le marque. En 1913, il publie Alcools, somme de son travail poétique depuis 1898.

Il tente de s'engager dans l'armée française en août 1914, mais le conseil de révision ajourne sa demande car il n'a pas la nationalité française. Sa seconde demande en {{Date}} est acceptée, ce qui lance sa procédure de naturalisation. Peu avant de s'engager, il tombe amoureux de Louise de Coligny-Châtillon, rencontrée à la Villa Baratier, dans les environs de Nice en {{Date}} et la surnomme Lou. La comtesse est divorcée et mène une vie très libre. Guillaume Apollinaire s'éprend d'elle et la courtise d'abord en vain. Puis quand sa demande d'engagement est enfin acceptée et qu'il est envoyé à Nîmes, elle finit par accepter ses avances et part le rejoindre pendant une semaine, mais elle ne lui dissimule pas son attachement pour un homme qu'elle surnommait Toutou. Rapidement, Guillaume doit partir au front. Une correspondance naît de leur relation ; au dos des lettres qu'Apollinaire envoyait au début au rythme d'une par jour ou tous les deux jours, puis de plus en plus espacées, se trouvent des poèmes qui furent rassemblés plus tard sous le titre de Ombre de mon amour puis de Poèmes à Lou.

Sa déclaration d'amour, dans une lettre datée du {{date}}, commençait en ces termes : {{Citation}}

Mais la jeune femme ne l'aimera jamais, du moins comme il l'aurait voulu ; ils rompent en mars 1915 en se promettant de rester amis. Le {{date}}, il fait la connaissance de Madeleine Pagès dans un train. Il part avec le {{38e}} régiment d'artillerie de campagne pour le front de Champagne le {{Date}}. Malgré les vicissitudes de l'existence en temps de guerre, il écrit dès qu'il le peut pour tenir et rester poète (Case d'Armons, et une abondante correspondance avec Lou, Madeleine et ses nombreux amis). Il se fiance à Madeleine en {{Date}}. Transféré à sa demande en {{Date}} au 96{{e}} régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant dans le but de devenir officier, il est naturalisé français le {{date}} sous le nom de Guillaume Apollinaire.

Le sous-lieutenant Apollinaire est blessé à la tempe par un éclat d'obus le {{date}}, alors qu'il lit le Mercure de France dans sa tranchée. Évacué à Paris, il est trépané le {{date}}. À la fin de cette même année, ses amis organisent en son honneur un mémorable banquet dans lAncien Palais d'Orléans. En mars 1917, il crée le terme de sur-réalisme qui apparaît dans une de ses lettres à Paul Dermée. Après une longue convalescence, il se remet progressivement au travail, fait jouer sa pièce Les Mamelles de Tirésias (sous-titrée Drame surréaliste en deux actes et un prologue) en {{Date}} et publie Calligrammes en 1918. Il épouse Jacqueline (la « jolie rousse » du poème), à qui l'on doit de nombreuses publications posthumes.

Affaibli par sa blessure, Guillaume Apollinaire meurt chez lui au {{n°}} du boulevard Saint-Germain le {{date}} de la grippe espagnole, « grippe intestinale compliquée de congestion pulmonaire » ainsi que l'écrit Paul Léautaud dans son journal du 11 novembre 1918. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise. Au passage de son cercueil, les Parisiens qui célèbrent la fin de la guerre crient « À mort Guillaume ! », faisant référence non au poète mais à l'empereur Guillaume II d'Allemagne qui a abdiqué le {{date}}, jour de la mort d'Apollinaire.

La tombe de Guillaume Apollinaire au cimetière du Père-Lachaise, division 86, présente un monument-menhir conçu par Picasso et financé par la vente aux enchères de deux œuvres de Matisse et Picasso le {{date}}. La tombe porte également une double épitaphe extraite du recueil Calligrammes, trois strophes discontinues de « Colline », qui évoquent son projet poétique et sa mort, et un calligramme de tessons verts et blancs en forme de cœur qui se lit {{Citation}}.

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