Doté d'une intelligence prodigieuse, mais aussi d'une sensibilité particulière, JoÉel se trouve dans l'incapacité de mener une vie normale ailleurs qu'à La Malandrie, la maison isolée qu'habitent ses grands-parents. Sa grand-mère, rebouteuse, découvre qu'il possède, dès son plus jeune âge, le don suprême, rarissime, de soulager et de guérir les maux par l'imposition des mains. A 14 ans, JoÉel est reçu simultanément au certificat d'études, au brevet et au concours d'entrée à l'école normale du département, d'où il démissionne au bout de quelques semaines. Habité par une véritable force tellurique qui le lie à La Malandrie, il y retourne, se fait engager comme cantonnier municipal et devient guérisseur malgré lui. Il suscite dans la population des réactions diverses, souvent passionnées. Il n'a cure ni des éloges ni des ragots. Il souhaite par-dessus tout mener une vie simple au coeur de cette nature protectrice dans laquelle il est enraciné. Mais les années de guerre vont le tirer de l'isolement et de l'anonymat. Il est la cible de calomnies, de dénonciations, d'accusations en tout genre. Renoncera-t-il à exercer son don comme il avait autrefois refusé les voies dorées que ses capacités intellectuelles lui ouvraient ? Parviendra-t-il à cesser d'être une énigme et à vivre en harmonie avec lui-même ? Roland Decriaud nous offre une histoire qui alimentait nos campagnes il y a quelques années encore. Il explore, dans ce premier roman, la dualité d'un jeune homme confronté à des circonstances exceptionnelles. Un récit infiniment touchant aux valeurs humanistes revigorantes.