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Agatha Miller enfant (date inconnue). Agatha Mary Clarissa Miller est née le {{Date}} à Torquay, dans le comté de Devon, d'un père américain courtier, Frederick Alvah Miller, et d'une mère britannique, Clarisse Margaret Boehmer, fille d'un capitaine de l'armée britannique et lointaine cousine par alliance des Miller. Ses parents appartenant à la classe moyenne supérieure donnent naissance à Margaret « Madge » Frary Miller (1879–1950) à Torquay où ils louent une maison puis à Louis « Monty » Montant (1880–1929) né à New York où la famille s'est installée car Frederick y est pour ses affaires. Clara (abréviation affectueuse du prénom Clarisse) achète une résidence à Torquay, nommée « Ashfield », où naît leur troisième et dernier enfant, Agatha Mary Clarissa{{,}}. Plaque commémorant le lieu de naissance et d'enfance d'Agatha, la maison victorienne d'« Ashfield », détruite en 1962.
Alors que son frère et sa sœur sont placés en pensionnat, ses parents lui offrent une éducation à domicile soignée : sa gouvernante lui apprend à écrire et son père l'arithmétique, puis c'est essentiellement sa mère qui s'occupe d'elle à la suite de la mort de son père lorsqu'elle a onze ans. Cette éducation lui permet d'écrire très tôt des poèmes, des contes et des nouvelles, encouragée par sa mère. Elle nourrit son imagination par des contes et poèmes puisés dans la bibliothèque familiale (notamment ceux de {{Lien}}, Lewis Carroll et Edward Lear) et l'intérêt de sa mère pour les religions et l'ésotérisme, ses enfants pensant qu'elle a le don de lire dans la pensée d'autrui. Enfant enjouée mais timide et solitaire qui passe beaucoup de temps avec ses animaux, elle raconte qu'un moment fort de son existence est d'avoir joué comme figurante dans une production théâtrale locale de {{Lien}}.
En 1902, elle est inscrite pour la première fois dans une école à Torquay, la {{Lang}}. En 1906, sa mère l'emmène à Paris pour finir ses études dans des maisons d'éducation françaises (chez Mademoiselle Cabernet à Paris, puis aux Marronniers à Auteuil, enfin chez Miss Dryden à Paris qui fait office de Finishing School). Voulant embrasser une carrière d'artiste lyrique, elle y étudie notamment le chant et le piano, mais son trac et sa timidité excessive auront raison de ses talents. Aussi, elle regagne Torquay, station balnéaire où viennent se réfugier de nombreux Belges pendant la Première Guerre mondiale. Elle reconnaîtra s'être inspirée pour son personnage d'Hercule Poirot plus particulièrement de réfugiés belges vivant dans une paroisse voisine après la Grande Guerre, de même les paysages de sa région natale ont inspiré de nombreuses intrigues de son détective belge.
Agatha Christie en 1925. Sa mère étant tombée malade, elles décident toutes les deux de passer des vacances au Caire au climat plus chaud en 1910. Résidant pendant trois mois au Gezirah Palace Hotel, Agatha {{incise}} passe surtout son temps à rechercher un futur époux (trouver un époux convenable est important pour cette jeune femme à l'éducation victorienne qui a vaguement un sentiment d’infériorité par rapport à sa grande sœur qui est belle et a épousé Huber deBurgh Prichard, un homme riche écrivant des livres publiés), aussi montre-t-elle peu d'intérêt pour les visites d'antiquités telles que la Grande Pyramide de Gizeh. De retour en Grande-Bretagne, elle participe à l'écriture et la réalisation de représentations théâtrales amateurs, aidant notamment quelques amies à mettre sur pied une pièce intitulée {{Lang}}. Elle écrit aussi de la poésie et des compositions de musique dont certaines sont publiées. C'est aussi en 1910, alors qu'elle est clouée au lit par une fièvre, que sa mère lui met d'autorité un carnet dans les mains et lui enjoint d'écrire une histoire : elle rédige ainsi sa première nouvelle {{Lang}} qui a pour thème la folie et le rêve. Elle poursuit l'écriture d'autres nouvelles comme {{Lang}} et {{Lang}} qui illustrent son intérêt pour le spiritisme et le paranormal qu'elle tient de sa mère. Elle les envoie à de nombreuses revues sous différents pseudonymes, mais tous ses premiers textes sont refusés, alors qu'ils seront tous revus et corrigés par la suite et publiés ultérieurement, parfois sous de nouveaux titres.
Sa sœur, qui lui a fait découvrir les énigmes bien ficelées de Sherlock Holmes et Arsène Lupin, la met depuis longtemps au défi d'écrire un roman policier. Elle s’attelle alors à son premier roman policier, {{Lang}} dont l'intrigue se passe au Caire. Elle l'envoie à divers éditeurs sous le pseudonyme de « Monosyllaba », mais là encore tous le refusent. Clara suggère alors à sa fille de demander conseil à un ami de la famille, l'écrivain à succès Eden Phillpotts. Il l'encourage à persévérer et la recommande à son agent littéraire, Hughes Massie. Ce dernier, non convaincu par son roman, lui suggère d'en écrire un second.
Après plusieurs mois de « chasse au mari » au cours desquels elle entretient quatre relations successives, elle rencontre au cours d'un bal donné en 1912 par Lord et Lady Clifford à {{Citation}}, le sous-officier {{Lien}}, séduisant aviateur appartenant au Royal Flying Corps. Ils tombent rapidement amoureux et se fiancent. Son fiancé étant sur le point d'être appelé pour la Première Guerre mondiale, elle épouse le jour de Noël 1914 Archibald "Archie" Christie (1889–1962), dont elle conservera le patronyme comme nom de plume. Elle donne naissance à sa fille unique, {{Lien}}, le 5 août 1919.
Durant la Grande guerre, elle s'engage dans un {{Lien}} comme infirmière bénévole dans la mairie de Torquay transformée en hôpital de la Croix-Rouge, puis en 1916 comme assistante-chimiste dans une pharmacie d'un hôpital militaire et obtient son diplôme de pharmacienne en avril 1917. La préparation de nombreux remèdes pour les blessés lui permet de se familiariser avec les poisons et autres drogues qui apparaissent dans ses romans. Pendant son temps libre, elle écrit son premier roman policier, La Mystérieuse Affaire de Styles, à la suite d'un pari avec sa sœur. La lecture du Mystère de la chambre jaune, de Gaston Leroux, serait à l'origine de sa vocation. De retour de la guerre, son mari Archibald Christie est promu colonel et affecté au Ministère de l'Armée de l'Air Rising, le couple s'installe au 5 Northwick Terrace dans le quartier St. John's Wood du centre de Londres. Son mari rencontre vite des difficultés financières, aussi voit-elle dans la publication de ses textes un moyen d'augmenter les revenus du couple.
En 1920, elle trouve enfin un éditeur, Bodley Head, qui accepte de publier son premier roman, La Mystérieuse Affaire de Styles, où Hercule Poirot apparaît pour la première fois. Naïve, ayant signé un contrat qui l'engage pour six romans tout en étant mal rétribuée, elle prend un agent, Edmunk Cork, qui le restera pendant toute sa carrière littéraire et la fera publier chez l'éditeur William Collins, Sons. Elle obtient d'abord un succès d'estime par ses nouvelles mais c'est en 1926, avec la publication de son septième roman, Le Meurtre de Roger Ackroyd (8000 exemplaires, ce qui est un succès de librairie pour l'époque), qu'Agatha Christie devient une des figures majeures du roman policier. Son succès est désormais assuré, grâce aux personnages de Hercule Poirot et de Miss Marple. Ses ouvrages se succèdent ensuite au rythme d'un ou deux par an.
Article relatant la disparition de Christie à Harrogate. En 1926, sa mère meurt, son chagrin coïncide alors avec la déliquescence de son couple : son mari, amant de Nancy Neele, dactylo dans la compagnie d'assurance pour laquelle il travaille, lui annonce son intention de divorcer.
Le 3 décembre 1926, très affectée par la mort de sa mère et l'infidélité de son mari, Agatha Christie disparaît. Le lendemain, la police retrouve sa voiture, une {{Lien}}, abandonnée près de l'étang de Silent Pool. La presse britannique s'empare alors de l'affaire : suicide d'une femme délaissée, meurtre commandité par son époux voulant retrouver sa liberté, coup de publicité d'une romancière voulant renforcer le succès de ses livres… Les hypothèses ne manquent pas. De gigantesques battues sont organisées le mardi 7 et dimanche 12 décembre dans les environs de {{Lien}}, 15000 bénévoles assistent la police dans ses recherches et les journaux promettent une récompense de {{unité}}. LOld Swan Hotel (anciennement Swan Hydropathic Hotel), où fut retrouvée Agatha Christie. Elle est retrouvée douze jours plus tard dans le Swan Hydropathic Hotel, hôtel de la station balnéaire d'Harrogate, où elle s'était inscrite comme pensionnaire sous le nom de « Mrs Teresa Neele », du nom de la maîtresse de son mari. Agatha Christie prétend alors ne se souvenir de rien et semble ne pas reconnaître son mari venu la chercher. Elle ne s'expliquera jamais sur cette disparition rocambolesque. De nombreux témoignages semblent indiquer qu'elle a organisé cette disparition pour mettre dans l'embarras son mari, qui obtiendra finalement le divorce en avril 1928 et épousera sa maîtresse. La thèse de la vengeance pour l'infidélité de son mari est aussi d'actualité. Elle s'est moquée de l'incompétence de la police qui n'a pas pensé à interroger Rosalind que sa mère avait mis dans le secret pour ne pas l'inquiéter. On a aussi pensé que cette disparition était destinée à promouvoir le livre qu'elle venait de publier. Les ventes du livre ont effectivement fortement augmenté.
Cette disparition d'Agatha Christie a inspiré des œuvres de fiction. Un manuscrit qu'elle aurait écrit pendant cette période est au centre d'une enquête du héros de bande dessinée Ric Hochet, Le Secret d'Agatha. Dans Agatha Christie mène l'enquête, un épisode de la série de science-fiction britannique Doctor Who, le Docteur et Donna Noble rencontrent l'écrivaine peu avant sa disparition, expliquée par un phénomène extra-terrestre. Cet épisode a inspiré à Florence de Baudus Le secret d’Agatha, interprétation romancée développant la théorie d’un séjour secret au Touquet. L'intrigue du roman Les Apparences (Gone Girl, 2012) de Gillian Flynn, adapté au cinéma en 2014 sous son titre original Gone Girl par David Fincher, contient de nombreuses ressemblances avec la disparition de la romancière. L'épisode inspire aussi le roman de Brigitte Kernel Agatha Christie, le chapitre disparu paru en 2016. {{clr}}
En 1930, lors de sa seconde croisière au Moyen-Orient, elle fait la connaissance de l'archéologue Sir Max Mallowan (1904-1978) sur le site de fouilles d'Ur. Ils sympathisent mais Agatha doit écourter sa visite et retourner en Angleterre en urgence, sa fille Rosalind ayant contracté une pneumonie. Dans la précipitation, elle se fait une entorse à la cheville et Max Mallowan se propose de la raccompagner. De retour en Angleterre, celui-ci décide de ne pas repartir immédiatement au Moyen-Orient, trouvant un poste au British Museum. Les deux amis se revoient régulièrement et lors d'un week-end à Ashfield, Max la demande en mariage. Agatha Christie hésite du fait de leur nombreuses différences : de religion (il est catholique) et d'âge (elle est de 15 ans son aînée). Elle finit par accepter et l'épouse discrètement en secondes noces le 11 septembre 1930 à l'église Sainte-Colomba d'Édimbourg, se méfiant de la presse depuis l'affaire de sa disparition car cette dernière ne manquerait pas d'évoquer le mariage entre une anglicane divorcée et un catholique qui a décidé de se convertir à l'anglicanisme.
Pour son voyage de noces, le couple Mallowan se rend à Venise, à Split (Yougoslavie) et enfin en Grèce. À Athènes, Agatha est victime d'une sérieuse intoxication alimentaire, elle se retrouve seule alors que son mari Max doit retourner sur le site d'Ur. Elle ne peut pas le suivre, le directeur des fouilles Leonard Woolley et sa femme Catherine ne voulant pas de sa présence. Des années plus tard, par vengeance, elle s'inspirera de Catherine Woolley pour un personnage de son roman Meurtre en Mésopotamie (1936).
Ruines du palais d'époque du Mitanni, à Tell Brak (Syrie) Par la suite, elle accompagne son mari dans toutes ses campagnes de fouilles archéologiques. Tout d'abord à Tell Arpachiyah en Irak, puis, dû à une situation politique explosive, ils s'installent en Syrie à Chagar Bazar au printemps 1935, et à Tell Brak au printemps 1936. Se découvrant une véritable passion pour l'archéologie, Agatha Christie participe activement aux campagnes de fouilles, nettoyant et restaurant les pièces découvertes. Elle réalise l'inventaire des pièces, les dessine et/ou les prend en photographie. Elle s'occupe aussi du ravitaillement du camp et est considérée comme à l'origine de l'atmosphère de sérénité et de convivialité propre aux campagnes des Mallowan. Au mois de décembre 1938, ils quittent la Syrie.
Agatha Christie entreprend d'écrire un ouvrage sur ces campagnes de fouilles, qu'elle publiera au printemps 1941 sous le titre Dis-moi comment tu vis. Ses nombreux voyages au Moyen-Orient lui donneront aussi matière pour le cadre d'intrigues de quelques romans, et les mésaventures d'un voyage retour à Londres par l'Orient-Express, à Noël 1931, lui inspireront Le Crime de l'Orient-Express.
Sa citation apocryphe {{citation}} est en fait la formule d'un chroniqueur londonien, Beverley Nichols, qui l'a attribuée à Agatha Christie pour mieux se moquer d'elle.
Les années 1930 ne sont pas seulement une période d'intérêt archéologique pour Agatha Christie, elles représentent aussi sa période la plus prolifique. Elle n'écrit pas moins de dix-sept romans et sept recueils de nouvelles, sans pour autant sacrifier la qualité de ses intrigues, signant quelques-uns de ses plus grands chefs-d’œuvre : Le Crime de l'Orient-Express (1934), A.B.C. contre Poirot (1935), Mort sur le Nil (1937), Dix petits nègres (1939)... C'est aussi dans cette période que la romancière crée de nouveaux personnages : Miss Marple dans L'Affaire Protheroe (1930), Harley Quinn dans Le Mystérieux Mr Quinn (1930), Ariadne Oliver dans L'Officier en retraite (1932) et Parker Pyne dans Mr Parker Pyne (1934).
En 1930, Agatha Christie décide de s'essayer au roman "pur" (non policier) et écrit Musique barbare. Dans le but de rester anonyme, de ne pas subir de pression critique ou d'éviter que cette expérience interfère avec ses œuvres "officielles", elle décide de signer son livre sous le pseudonyme de Mary Westmacott. Elle réécrira cinq autres romans de genre différents sous ce pseudonyme. Fin 1946, un critique américain révèle qui se cache derrière le pseudonyme, Agatha est déçue de ne plus pouvoir écrire sans subir la pression d'être Agatha Christie.
Elle participe à la création en 1930 du Detection Club, association rassemblant tous les plus grands auteurs britanniques de romans policiers. Elle co-écrit le roman L'Amiral flottant sur la rivière Whyn en 1931, et travaille sur le scénario de deux feuilletons télévisées {{lang}} et {{lang}}.
Elle retrouve le théâtre en 1937 avec sa seconde pièce Akhénaton, traitant du pharaon éponyme. Passionnée d'Égypte, avant l'écriture, elle se documente beaucoup sur le sujet avec l'aide de l'égyptologue Stephen Glanville. La pièce ne fut jamais jouée de son vivant, étant trop chère à produire selon John Gielgud, et fut donc publiée en livre en 1973. Ce n'est qu'en 1979 que la pièce sera montée à New York. Cependant, sa nouvelle Philomel Cottage est adaptée au théâtre par Frank Vosper sous le titre Love from a Stranger. La première a lieu le 31 mars 1936 au New Theatre de Londres suivi de 149 représentations, la pièce est jouée aussi à New York.
La maison Greenway en 2010 En 1938, Agatha Christie décide de tourner la page du passé : elle vend sa résidence d'Ashfield et acquiert avec son mari le Greenway Estate dans le Devon, s'en servant de résidence d'été. Les descendants d'Agatha Christie en feront don en 2000 à la National Trust qui l'ouvre au public qui peut ainsi pénétrer dans l'intimité de la « duchesse de la mort ». Le couple Mallowan entreprend de grands travaux dans leur nouvelle résidence, mais est stoppé net par des ennuis financiers et par la Seconde Guerre mondiale.
Le {{date}}, l'Angleterre déclare la guerre à l'Allemagne nazie. Max Mallowan, 35 ans, s'engage dans la défense civile de Brixham, ne pouvant prétendre à plus sans formation militaire, de plus son père est autrichien. Agatha Christie voulant se rendre utile, met ses compétences pharmaceutiques à disposition de l'hôpital de Torquay. En 1940, Max Mallowan est engagé à Londres comme secrétaire du professeur Garstang, ami et directeur de l'École britannique d'archéologie d'Ankara. Après avoir loué le Greenway Estate à une certaine Mrs Arbuthnot, nom que l'on retrouvera dans le roman Le Crime de l'Orient-Express, Christie rejoint son mari dans la capitale. Les raids aériens allemands les obligent à changer plusieurs fois de logement. Ils finissent par s'installer dans un appartement de Lawn Road après que leur maison de Sheffield Terrace a été bombardée. En février 1941, Max est admis dans le service de Stephen Glanville au Ministère de l'Air. Sa connaissance de la langue arabe lui permet d'être envoyé au Caire comme Commandant.
Alors qu'elle vit désormais seule dans son appartement londonien, Christie travaille comme préparatrice dans la pharmacie du University College Hospital où elle parfait sa connaissance des poisons, éléments importants dans ses romans. Cependant, ne supportant pas d'être éloignée de son mari, elle cherche par tous les moyens à le rejoindre : elle essaye par exemple de devenir correspondante de guerre pour la presse, ce à quoi l'Armée s'oppose. Elle participe aussi à un projet de théâtre pour les armées, mais cela s'avère inutile puisque Max revient de la guerre en mai 1945. Après la démobilisation de celui-ci, le couple retourne s'installer dans leur maison de Greenway. La fin de la guerre marque aussi la fin des ennuis financiers pour Christie : elle reçoit enfin les gains de ses droits d'auteurs aux États-Unis, bloqués au début de la guerre par le fisc américain.
Plusieurs autres évènements importants ont lieu dans la vie d'Agatha Christie lors du conflit. En 1940, à Denbigh, elle assiste au mariage de sa fille Rosalind avec le fusilier gallois Hubert Pritchard. Le 21 septembre 1943, Rosalind donne naissance à un petit garçon, Matthew, dans une clinique du Cheshire. Malheureusement, le dernier évènement est plus tragique : Hubert est « tombé au champ d'honneur ».
La Seconde Guerre mondiale a eu une influence sur le travail littéraire d'Agatha Christie, sans en toucher la qualité. Premièrement, au début de la guerre, Christie avait été approchée pour {{Citation}} mais elle avait refusé, de peur de ne pas être à la hauteur. Pourtant, elle écrit le roman N. ou M. ? dans lequel elle dénonce la cinquième colonne et les partisans du régime hitlérien. Le magazine Collier's refuse même de publier l'histoire, trop partisane à son goût. Deuxièmement, avant le conflit, ses romans mettaient essentiellement en scène le personnage d'Hercule Poirot. Après 1939, elle ressort des enquêteurs qu'elle avait délaissés comme Tommy et Tuppence Beresford, le Superintendant Battle ou encore Miss Marple pour laquelle elle écrit deux nouveaux romans. Elle écrit aussi des histoires dans lesquelles aucun de ses limiers n'apparait. Enfin, elle a un regain d'intérêt pour le théâtre, adaptant plusieurs de ses romans en pièces : Dix petits nègres (1943), Mort sur le Nil (1944) et Rendez-vous avec la mort (1945).
Durant la Seconde Guerre mondiale, Agatha Christie écrit deux œuvres fondamentales : Hercule Poirot quitte la scène et La Dernière Énigme, mettant en scène la fin de ses deux grands détectives Hercule Poirot et Miss Marple. Elle écrit ces deux livres pour assurer des revenus à sa famille et pour éviter que d'autres écrivains créent une suite à ses personnages, dans le cas où elle ne survivrait pas au conflit. Le roman du détective belge est publié en 1975, un an avant le décès de sa créatrice, et celui de la vieille anglaise en 1976, à titre posthume.
Agatha Christie dans les années 1970. Après la guerre, le papier étant à nouveau disponible, les ventes de livres reprennent. Le cinéma, le théâtre et la télévision s'intéressent aux œuvres de la romancière. Mais, fin 1947, Max est nommé responsable de la chaire d'archéologie sur l'Asie Mineure à l'Université de Londres et doit diriger une nouvelle expédition. De 1953 à 1958, le couple mène des fouilles à Nimrud (Irak), et Agatha Christie, proche de la soixantaine, y participe tout en continuant à écrire. À partir de 1951, ils font de grandes découvertes, mais en 1958 ils doivent quitter le pays à cause de la révolution après l'assassinat du roi d'Irak Fayçal II.
Sur un plan plus privé, en 1949, sa fille Rosalind se remarie avec Anthony Hicks. Mais la mort de sa sœur Marge en 1951, puis celles de son premier mari Archibald Christie en décembre 1962 et de son neveu Jack, viennent apporter une ombre au tableau. Elle assistera à nouveau à un événement heureux en 1967 lors du mariage de son petit-fils Mathew, diplômé du New College, avec Angela Mapes.
Dans les années 1950, le théâtre prend une place importante dans le travail d'Agatha Christie. En novembre 1952, sa pièce de théâtre La Souricière ({{lang}}) est présentée pour la première fois à Londres et rencontre un succès grandissant. Le 13 novembre 1956, elle participe à la 1998{{e}} représentation, ce qui en fait la pièce la plus longtemps jouée du théâtre britannique. Sa pièce Témoin à charge rencontre elle aussi un succès mondial: elle est donnée en octobre 1953 à Londres, en décembre 1954 à New York et en novembre 1955 à Paris. Devant le succès de la pièce, une adaptation cinématographique est prévue, et en 1957 sort Témoin à charge de Billy Wilder, qui sera nominé six fois aux Oscars. Sa troisième pièce à rencontrer le succès est La Toile d'araignée qui débute en décembre 1954 et fait 774 représentations. En 1954, Agatha Christie devient alors la première femme à avoir trois pièces de théâtre en production simultanément dans le West End de Londres.
Pierre tombale d'Agatha Christie et Max Mallowan à Cholsey En 1953, ses anciens livres sont réédités. À partir de 1954, elle écrit à peu près un livre par an pour respecter le slogan de son éditeur : {{citation}} ({{citation}}). En 1956, sort son dernier roman sous le pseudonyme de Mary Westmacott, Le Poids de l'amour ({{lang}}). Elle n'a plus besoin de garder un rythme de production élevé, et elle avoue préférer passer son temps libre à flâner dans les expositions, assister à des concerts et opéras, voire simplement à jardiner.
En 1955, elle fonde l’Agatha Christie Limited (ACL), société propriétaire de ses droits d'auteur détenue aujourd'hui à 36 % par sa famille et à 64 % par le groupe {{Lien}}, société qui reçoit plus de 300 demandes de licences par an, puis par Acorn Media Group.
En 1974, elle assiste à l'avant-première du film Le Crime de l'Orient-Express de Sidney Lumet en présence de la Reine du Royaume-Uni Élisabeth II. Elle est contente de l'adaptation excepté pour la moustache de Poirot, trop banale. C'est sa dernière apparition en public.
Agatha Christie meurt le {{Date}} dans sa résidence de Wallingford, près d'Oxford. Elle suit de peu ses personnages fétiches, car :
Elle est enterrée au cimetière de Cholsey. Sur sa tombe est gravée une épitaphe extraite d'un verset de La Reine des fées écrit par Edmund Spenser, choisie par ses soins{{,}} :
Sleepe after toyle, port after stormie seas, Ease after war, death after life, does greatly please. |
Temps de repos après tant de labeur, Havre de paix après les jours de tempête, Trêve bénie succédant à la guerre, La mort est douce après notre vie si âpre. |