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Tillieux, Maurice (1921-1978)

Contents


Biographie

Jeunesse

Grande place de Huy, la ville où est né Maurice Tillieux. Maurice Tillieux naît le {{date}} à Huy en Belgique. Il est le fils unique d'un père chef de gare et d'une mère institutrice. Sa famille est d'origine française d'un petit village près de Lille et une partie de sa famille habite à Aix-en-Provence. Dès l'âge de six ans, il se promène souvent en France et vit à Paris, Toulouse, ainsi que dans le Var (département). Son enfance française, l'influencera plus tard pour ses histoires, où il y décrira énormément la France. Dans sa jeunesse, il est surtout marqué par le cinéma, celui de sa ville se trouve juste derrière chez lui. Il assiste à tous les films de Buster Keaton et Charlie Chaplin qu'il redessine ensuite. Du côté de la bande dessinée, il lit les publications des éditions Offenstadt, comme Cri-Cri, Le Petit Illustré ou encore L'Épatant. Il découvre aussi Le Bon point, publié par les éditions Albin Michel, dont il arrête la lecture à l'âge de douze ans. Très jeune, il lit les livres d'André Gide et Marcel Aymé.

À seize ans, il tente de partir clandestinement avec un ami pour les États-Unis, en se cachant dans la cale d'un navire de charge du port d'Anvers. Ils partent sans bagages, ni pièces d'identité, ni argent, avec juste deux ou trois boites de conserve. Ils sont finalement découverts et chassés du bateau avant le départ. Un peu plus tard, il passe et réussit, sans prévenir ses parents, l'examen d'entrée pour intégrer la marine marchande. Il passe quelque temps dans les écoles de navigation d'Ostende et d'Anvers. Le jour où il doit embarquer à Bordeaux pour l'Amérique du Sud afin de poursuivre sa formation, le port est victime d'un bombardement allemand qui fait faire demi-tour au navire qui doit l'emmener avec les autres élèves. Faute de pouvoir poursuivre sa formation, il abandonne une carrière dans la marine. Pendant la guerre, il doit se cacher pour éviter le service du travail obligatoire des Allemands et à plusieurs reprises, il évite de peu l'arrestation par la Gestapo.

Débuts dans la bande dessinée (1942-1947)

Maurice Tillieux commence dans la bande dessinée en 1942. Il essaye d'imiter des séries américaines comme Félix le chat, Mickey Mouse ou encore Bicot, mais ses dessins ne seront jamais publiés. En fait, ses premières publications sont des romans policiers. Il écrit pour la revue Le Jury de Stanislas-André Steeman, un roman intitulé Le Navire qui tue ses capitaines, mais celui-ci est finalement refusé car son éditeur ne le trouve pas assez psychologique. Un peu plus tard, il est publié dans une version plus longue, par une autre maison d'édition. C'est un roman inspiré d'un fait divers qu'il a lu à l'âge de sept ans, plein de romanesque, d'humour, avec une bonne narration, mais néanmoins, il utilise de grossières ficelles pour maintenir le suspense. Dans sa lancée, il en écrit deux autres, L'Homme qui s'assassina sous le pseudonyme de Robertson, car un nom américain se vend mieux et Aventures de Paillasson, respectivement en 1944 et 1945. Parallèlement, il exerce plusieurs petits métiers en rapport avec le dessin, comme peindre pour la publicité, dessiner des moteurs électriques, des affiches et des dessins d'humour en France, ainsi qu'en Belgique. L'une de ses affiches publicitaires pour la sécurité routière, restera longtemps accrochée dans les commissariats.

Il se décide à abandonner le roman, d'abord parce qu'il est très difficile d'arriver à en vivre, mais aussi parce qu'il préfère et arrive mieux à restituer une ambiance avec le dessin plutôt qu'avec l'écrit seul. En 1944, il entre au journal Bimbo sur recommandation de Jean Doisy, alors rédacteur en chef du journal Spirou. Il le connait, car dans sa jeunesse, il était copain de classe avec le fils de ce dernier. Jean Doisy a une idée en tête à ce moment, faire de Maurice Tillieux une sorte d'espion industriel pour savoir comment les journaux de la concurrence sont conçus. À Bimbo, s'il fait office de rédacteur en chef, il s'occupe aussi de tout, comme allumer le poêle, répondre au courrier des lecteurs ou écrire les textes rédactionnels sous pseudonyme. Il reprend aussi une série du fondateur Guy Depierre intitulée Bimbo, Romarin et Miksy, qu'il ne signe pas, malgré le fait qu'il n'a aucune notion de dessin et a du mal avec la perspective, ainsi qu'avec l'anatomie humaine. Le journal finit par disparaître après la guerre, ne pouvant lutter contre son rival Spirou. Pendant cette période, il réalise pour Le Moustique et Spirou des caricatures et des illustrations, mais le directeur Charles Dupuis n'aime pas son dessin et refuse de publier ses bandes dessinées dans Spirou.

Il intègre ensuite le journal Jeep, fondé aussi par Guy Depierre. C'est dans ce journal qu'il commence sérieusement à faire de la bande dessinée. Il est obligé de fournir douze pages pour chaque numéro, soit quasiment l'intégralité du journal, ce qui lui permet d'apprendre rapidement les ficelles de la bande dessinée. Dans ce périodique, il lance avec l'aide de sa femme, ses premières séries comme Dazy Black, Zénobie ou encore Patrick et Dolly. Il produit ses douze planches mensuelles en trois jours et trois nuits non-stop, toujours avec l'aide de sa femme qui colorie les zones en noir. L'argent qu'il gagne à ce moment avec ses quelques planches lui permet de vivre modestement mais suffisamment pour le mois, ce qui à l'époque lui suffit. Il fait aussi en parallèle de petites collaborations pour le journal L'Explorateur, fondé par des anciens de chez Bimbo, où il produit près de cent-quarante strips de sa série Achille et Boule-de-Gomme et une vingtaine de planches de Notre oncle et nous qui sont des dessins avec le texte en dessous. Il collabore avec Willy Vandersteen pour le périodique Ons Volk. Il a pour mission de dessiner, dans un style très réaliste, une grande partie de l'intégralité des planches sur indication du maitre.

Période Héroïc-Albums (1947-1956)

En 1947, à la suite d'une proposition de Fernand Cheneval, un ancien de chez Bimbo, il entre à Héroïc-Albums où il crée tout d'abord la série Bob Bang. Elle met en scène un marin, dont il abandonne rapidement ses aventures, car il craint que l'emploi du héros ne crée des histoires répétitives. À la suite de l'abandon de Bob Bang, il réalise, à la demande de son rédacteur en chef, une série d'histoires réalistes qu'il copie sur Fred Harman et Milton Caniff. Quelque temps plus tard, la maison d'édition flamande lui demande de refaire une série traditionnelle, c'est la création de Félix, qui est inspiré de ses lectures de romans policiers. Il signe alors, sur l'exigence de ses éditeurs, ses planches de pseudonymes américains comme John Cliff, Ronald Scott, Jill Morisson. Félix est la première bande dessinée qu'il signe de son véritable nom. Pour créer le personnage de Félix, il se souvient de ses séjours dans la région d'Auch où tout le monde à l'époque porte un béret et il en ajoute naturellement un à son héros. De plus, il ajoute des lunettes, car il a encore du mal à dessiner les yeux. Avec des lunettes, ils sont alors cachés et il suffit de bouger les sourcils pour faire passer une émotion et montrer si le personnage est content ou pas.

La série Félix commence par l'histoire La Turquoise creuse où à Bruxelles deux vagabonds ouvrent une agence d'excuse. Ils se nomment Félix et Fil-de-Zinc et ont leurs premiers ennuis. Dans l'histoire Le Gouffre de Kelgaf, ils partent en Bretagne pour trouver un trésor et y rencontrer un représentant en allume-gaz qu'ils nomment simplement Allume-Gaz. Un voyage au Chicaraguay, un pays imaginaire d'Amérique du Sud en pleine révolution, dans l'histoire Aventure au Chili, leur permet de rencontrer un inspecteur de police nommé Alonzo Cabarez. Ce dernier, avec Félix et Allume-Gaz, forment le trio définitif de la série, alors que Fil-de-Zinc disparaissant sans explication. Cette série permet à Maurice Tillieux de dessiner les décors des quatre coins du monde au fil des missions de ses héros, mais aussi des périodes historiques comme l'Allemagne nazie. Les Amériques et la France sont les endroits où le trio enquête le plus, même si l'Asie et le reste de l'Europe sont aussi représentés. Vers la fin de la série, le personnage de Linda rejoint le trio et Maurice Tillieux peut modifier la psychologie de son héros en introduisant des sentiments amoureux pudiques. Après soixante-sept histoires, la dernière histoire de Félix est publiée en 1956 et s'intitule L'Affaire des bijoux. À Héroïc-Albums, il a une liberté de création totale et la seule censure est celle qu'il s'impose pour éviter d'aller trop loin, la bande dessinée étant encore réservée aux enfants. Il écrit des histoires en dehors de toute logique commerciale sans chercher à se faire plus d'argent qu'il ne lui en faut pour faire vivre sa famille.

En parallèle de son travail pour Héroïc-Albums, il enregistre un feuilleton radiophonique adapté de l'une de ses histoires parue dans l'hebdomadaire. C'est un travail rapide puisque le matin il commence à écrire son texte et l'enregistre à midi. Un travail court qui lui permet, avec les multiples rediffusions en Afrique francophone, de toucher une redevance pendant plusieurs années. Il réalise aussi un texte illustré nommé Les Momies de Saint-Sulpice adapté d'une des histoires de Félix qu'il dessine en une matinée, directement à la plume. Elle est inspirée de la légende des momies de la basilique Saint-Michel de Bordeaux où l'on avait trouvé des centaines de corps transformés en momies par l'argile contenu dans le sol et qu'il avait vu à l'âge de onze ans, ce qui l'avait beaucoup impressionné.

En 1955, il rentre dans le giron des éditions Dupuis en participant au lancement du journal Risque-Tout. Il y crée la série Marc Jaguar qui ne vit que le temps d'une seule aventure. En fait, à cette époque il refuse de rentrer au journal Spirou, ayant des problèmes de longue date avec Charles Dupuis qui jusque-là avait toujours refusé ses dessins. Quand Dupuis lui demande de travailler pour lui il préfère rentrer au second journal, moins en vue, de l'éditeur qui lui permet d'être plus libre vis-à-vis de son patron et de rester en même temps à Héroïc-Albums, où il gagne néanmoins quatre fois moins. Cette même année, il travaille pour Le Journal de Paddy, un journal fondé par Michel Greg où il crée la série Cris Vallon. Ce dernier périodique, ainsi que Risque-Tout ne vivront pas longtemps, faute de financement et quand en 1956 Héroïc-Albums cesse lui aussi de paraître, il se décide alors à intégrer l'équipe du journal Spirou.

Période Spirou (1956-1978)

Période dessinateur

Entrée des anciens locaux des éditions Dupuis et de la rédaction du journal Spirou dans la Galerie du Centre à Bruxelles. La rédaction de Spirou était à cet endroit lorsque Maurice Tillieux a débuté dans l'hebdomadaire. Dès son arrivée chez Spirou, il crée la série Gil Jourdan, copie parfaite de Félix. Maurice Tillieux souhaite continuer les aventures de son personnage fétiche, mais son nouvel éditeur veut du changement. Il se décide alors à transformer le trio de la série Félix en nouveaux personnages. Félix devient Gil Jourdan, Cabarez est transformé en Crouton et Allume-Gaz en Libellule. Il y rajoute une femme, Queue-de-Cerise, qui rappelle Linda présente dans les dernières aventures de Félix. Cette série raconte les aventures d'un détective privé français nommé Gil Jourdan, âgé de 20-21 ans qui, venant de finir sa licence de droit, ouvre son cabinet de police privée. Le premier nom que Maurice Tillieux donne à son héros, qui d'un point de vue sonorité ressemblait à {{citation}}, est refusé par son éditeur Charles Dupuis qui ne l'aime pas, car il le trouve trop exotique. Il doit le changer en vitesse et c'est sa femme qui trouve le nouveau nom. Quant au métier de détective, il est désiré par Maurice Tillieux, car il permet d'introduire des personnages dans toutes sortes d'histoires et un c'est un bon moyen d'écrire des récits. De plus son métier lui permet de gagner suffisamment d'argent pour permettre à la série d'évoluer. Il situe la série en France, car au moment de la commencer, il revient en Belgique après deux années passées en France et qu'il connait mieux les voitures et infrastructures routières françaises. En 1958, il réalise une autre reprise de Félix avec la série Ange Signe, réalisée à des fins publicitaires. Ici encore il garde le même trio en changeant les noms, mais il travaille plus en profondeur ses scénarios.

La série rencontre un succès immédiat parmi les lecteurs de Spirou. Un référendum permit de savoir que 80 % des lecteurs du journal lisent Gil Jourdan. Le succès de la série s'explique par les soins particuliers que met Maurice Tillieux pour construire ses scénarios, qu'il écrit à partir de faits divers lus dans la presse ou racontés par des connaissances. Mais aussi par la personnalité de ses personnages secondaires qui, selon lui, sont plus importants que le héros qui a obligatoirement une personnalité sage et lisse. La série comporte aussi de nombreuses voitures, une des passions de Maurice Tillieux aussi bien pour dessiner que pour bricoler des mécaniques. Dans Gil Jourdan, il dessine surtout des voitures françaises, alors qu'au début de sa carrière c'étaient des voitures américaines. Les albums de la série se sont mal vendus jusqu'au début des années 1970. Si Maurice Tillieux réalise une histoire de Gil Jourdan, c'est parce qu'il trouve un sujet qui lui plaît sans penser au côté commercial. Le boulevard des Italiens à Paris, où se trouvent les bureaux de l'agence Gil Jourdan. Gil Jourdan lui vaut des ennuis avec la censure française, alors féroce à l'époque. Les deux premiers albums ont notamment été censurés pour sa façon de ridiculiser la police et de parler de drogue (le ministère de l'intérieur français pensait que la Popaïne était un stupéfiant qui existait réellement). Plus tard, Le Gant à trois doigts est lui aussi interdit pour racisme dans le contexte sensible post-guerre d'Algérie. Maurice Tillieux doit aller de nombreuses fois au ministère de l'intérieur français pour défendre son œuvre et s'expliquer, dont une fois en état d'ivresse en compagnie de Morris, l'auteur de Lucky Luke qui avait des problèmes pour son histoire Billy the Kid. Quelques années après, Maurice Tillieux tombe malade, une maladie qui l'oblige à arrêter de travailler pendant un an. Pour continuer à fournir régulièrement ses planches pour Spirou, il a l'idée, sans que Dupuis soit au courant, de reprendre les histoires de Félix parues dans Héroïc-Albums, en modifiant simplement le personnage de Félix pour qu'il ressemble à Gil Jourdan. Il est aidé pour cela par Bob de Groot et Jean-Marie Brouyère. Ce dernier est bien connu de Maurice Tillieux, puisqu'il a débuté chez lui à l'âge de quatorze ans, avant qu'il ne l'envoie deux ans plus tard dans le studio de Michel Greg, car Maurice Tillieux trouve qu'il ne peut rien en faire et qu'il gâche son potentiel en restant avec lui. En 1959, il participe aux premiers numéros du journal Pilote en dessinant l'histoire Zappy Max, une adaptation d'un feuilleton diffusé sur Radio-Luxembourg.

En 1960, Maurice Tillieux crée le personnage de César, à la demande de Dupuis pour son hebdomadaire Le Moustique. À l'origine, la série a des contours assez flous du fait que Maurice Tillieux a accepté de la réaliser pour des raisons principalement financières. Cependant, il stabilise assez vite la série autour du personnage d'Ernestine, petite-fille de l'agent de police Petitcarné, qui fait tourner en bourrique César. Pour cette série, Maurice Tillieux s'est inspiré des personnages autour de lui. Ernestine est inspirée de sa fille Anne, l'agent de police, d'un de ses voisins et l'employée de maison, d'une de ses propres femme de ménage. Les gags de César sont repris plus tard dans le journal Spirou pour combler les pages. Aucun nouveau gag n'a été dessiné pour Spirou. En 1966, il crée la série Bob Slide, le temps de quelques histoires courtes. Il s'agit d'une série qui se déroule dans les années 1930 aux États-Unis. Il l'avait depuis longtemps le projet à l'esprit, mais il n'osait pas commencer, ayant appris que Morris et René Goscinny devaient lancer une série similaire. Apprenant que cela ne se ferait pas, il se lance, mais n'ayant plus le temps de s'en occuper, il abandonne rapidement son nouveau personnage.

Période scénariste

À la fin des années 1960, les éditions Dupuis sont victimes d'une pénurie de scénaristes. À cette époque, le journal Spirou publie de plus en plus de dessinateurs qui n'écrivent pas leurs propres histoires. Maurice Tillieux se trouve même à un moment comme le seul à alimenter les dessinateurs du journal en scénarios. Cet afflux de travail, l'oblige à abandonner le dessin de sa série Gil Jourdan. Il le confie à Gos, après que ce dernier lui demande ayant appris que Maurice Tillieux cherchait un dessinateur pour cette série. Cette reprise de Gil Jourdan est bien acceptée par la majorité des lecteurs.

Par la suite, il crée pour Arthur Piroton la série Jess Long. Maurice Tillieux apprécie le trait de ce dessinateur et trouve dommage de le voir toujours au bas du classement des référendums du journal Spirou. Il lui propose une série policière qui se déroule aux États-Unis, le seul thème qu'apprécie Arthur Piroton. Il fait travailler son personnage au FBI pour ne pas être mal vu par la police et ne pas avoir de problèmes, le FBI étant mal vu selon lui par les polices du monde entier. Il crée également Marc Lebut et son voisin pour Francis. Cette série humoristique mettant en scène une Ford T, est née de la nostalgie pour Maurice Tillieux, amateur de mécanique automobile, pour les voitures des années 1920 et 1930, auxquelles il trouve plus de personnalité qu'aux voitures modernes.

Il reprend aussi le scénario de certaines séries du journal Spirou comme Tif et Tondu dessiné par Will. Il accepte sans hésiter la demande de reprendre le scénario sur demande de Will, car il apprécie ses talents de dessinateur. Il succède sur cette série à Maurice Rosy qui a dû, pour des raisons personnelles, abandonner le scénario de la série. Maurice Tillieux, déjà débordé à cette époque, propose alors à Will, qui travaillait très régulièrement, de dessiner alternativement par an un épisode de Tif et Tondu et un autre d' Isabelle au lieu de deux épisodes de Tif et Tondu par an. Cette entente doit permettre à Maurice Tillieux de baisser son rythme de travail en ne fournissant qu'un scénario de Tif et Tondu par an. Mais, les scénaristes d' Isabelle, Yvan Delporte et Raymond Macherot, ne remettent aucun scénario à Will, qui ayant besoin de travailler, demande de nouveaux scénarios de Tif et Tondu à Maurice Tillieux. Il recycle alors une vieille histoire de Félix. Tif et Tondu est une des séries sur laquelle Maurice Tillieux aime le plus travailler, car elle lui permet d'exploiter ses thèmes préférés : le policier, le mystère et l'aventure. Il estime que l'histoire Sorti des abîmes est celle dans laquelle Will a le mieux exploité le scénario.

Pour Roba, il écrit un scénario de la série La Ribambelle, ainsi que quelques gags de Boule et Bill. Pour Vittorio Léonardo, il scénarise un épisode du viking Hultrasson et pour François Walthéry, trois histoires de l'hôtesse de l'air Natacha, dont L'Ange blond qui ne sera dessiné qu'en 1994. Avec d'autres dessinateurs, il créé une société de presse intitulée Real Presse, car il trouve le système de distribution de chez Dupuis mauvais. Mais l'éditeur les oblige à mette fin à l'entreprise.

Le {{date}}, alors qu'il se rend chez un ami en France, où qu'il rentre du festival d'Angoulême selon les sources, il est victime d'un accident de la route près de Tours. Il décède, sans avoir repris connaissance, deux jours plus tard, le {{Date}}. Il est inhumé quelques jours plus tard dans le cimetière de la commune d'Auderghem dans la banlieue de Bruxelles, où il vécut 25 ans et créa le personnage de Gil Jourdan, en présence de nombreux auteurs de bandes dessinées, André Franquin, Jean Roba, Morris, Jidéhem, Fernand Cheneval, Francis, Arthur Piroton, Jacques Devos, Victor Hubinon, Tibet, Pierre Seron, Mittéï, Lambil et beaucoup d'autres, Charles Dupuis et des collaborateurs des éditions Dupuis et du journal Spirou, le rédacteur en chef du journal Tintin, ainsi que Michel d'Ornano le ministre français de la culture. Quelque temps avant sa mort, il avait déclaré qu'il reprendrait le dessin de la série Gil Jourdan après l'histoire Entre deux eaux.