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Saint-Saëns, Camille (1835-1921)

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Biographie

Enfant prodige

Charles Camille Saint-Saëns est né le {{Date}} au 3 rue du Jardinet à Paris, fils de Jacques Joseph Victor Saint-Saëns (1798-1835) et de Françoise Clémence Collin (1809-1888). Il est baptisé le {{Date}} en l'église Saint-Sulpice de Paris.

Camille Saint-Saëns commence le piano avec sa grand-tante, puis avec le compositeur et pédagogue Camille-Marie Stamaty (1811-1870). Ce dernier le recommande à Pierre Maleden, compositeur, qui lui enseigne la théorie et la composition.

Saint-Saëns se révèle être un enfant prodige : il donne son premier concert à 11 ans en 1846 et fait sensation avec le Troisième Concerto de Beethoven, et le Concerto {{numéro}}15 K.450 de Mozart. Il écrit et joue même sa propre cadence pour le concerto de Mozart.

En parallèle à de brillantes études générales, il entre au Conservatoire à 13 ans, en 1848, où il étudie l’orgue avec Benoist (1794-1878), la composition avec Halévy (1799-1862), et reçoit aussi les conseils de Charles Gounod (1818-1893). Il sort du Conservatoire avec le prix d’orgue en 1851. La même année, il échoue au Concours du prix de Rome. En 1852, il obtient un prix de composition au Concours Sainte-Cécile de Bordeaux pour sa cantate Ode à Sainte-Cécile.

Débuts comme organiste

En 1853, à l'âge de dix-huit ans, il est nommé organiste de l'église Saint-Merri, à Paris, et crée parallèlement sa Première Symphonie. Il acquiert très vite une très bonne réputation et suscite l'admiration de musiciens tels que Hector Berlioz et Franz Liszt.

En 1857, il succède à Lefébure-Wély aux grandes orgues Cavaillé-Coll de l'église de la Madeleine, et reçoit la visite de plusieurs musiciens, dont Liszt, qui est très impressionné par ses improvisations. Liszt décrira ainsi Saint-Saëns comme « le premier organiste du monde ». Saint-Saëns a alors vingt-deux ans. Il reste à ce poste durant vingt années, qu’il vit comme les plus heureuses de sa vie.

Durant toutes ces années, l’activité du compositeur est intense : il contribue aux nouvelles éditions d’œuvres de Gluck, Mozart, Beethoven, mais aussi Liszt. Il défend les œuvres de Schumann, et de Wagner, qui n’est pourtant pas très apprécié au Conservatoire de Paris. Il compose beaucoup : en 1858, l’éditeur Girod lui paye 500 francs pour la livraison de la partition des Six duos pour piano et harmonium, argent avec lequel il s’achète un télescope.

Années 1860-1870

De 1861 à 1865, il obtient un poste de professeur de piano à l’École Niedermeyer, fondée en 1853 dans le {{IXe}} arrondissement de Paris. Là-bas, il enseigne notamment à Gabriel Fauré et André Messager. Parallèlement, il retente sa chance au Concours de Rome, et échoue à nouveau, ce qui ne l’empêche pas de continuer à composer abondamment. Ainsi, en 1867, sa cantate Les Noces de Prométhée est récompensée dans un concours dont le jury est composé de compositeurs aussi réputés que Rossini, Auber, Berlioz, Verdi et Gounod. L’année suivante, il compose en dix-sept jours seulement son Deuxième Concerto pour piano, parce que son ami Anton Rubinstein venait à Paris et avait besoin de quelque chose de nouveau à jouer !

Durant les années 1870, il écrit régulièrement dans les journaux, dont la Gazette musicale, et s’engage dans une polémique contre Vincent d'Indy. Parallèlement, alors que la guerre entre l’Allemagne et la France éclate, le compositeur s’engage dans la Garde nationale.

Puis il s’installe en Angleterre. Il joue à Windsor à deux reprises devant la reine Victoria, qui note dans son journal :

« il joue magnifiquement à l’orgue… Il a également joué quelques-unes de ses compositions au piano, et il joue et compose magnifiquement ».

Il profite de son voyage pour étudier les partitions de Haendel à la bibliothèque du palais de Buckingham. C’est seulement après la fin des troubles politiques que Saint-Saëns retourne en France, et fonde alors en 1871, la Société nationale de musique, dont le but est de favoriser la diffusion des œuvres écrites par les compositeurs français contemporains, dans un contexte de défaite française face à la Prusse. Parmi les fondateurs de cette association, on trouve aussi César Franck, Édouard Lalo et Gabriel Fauré. On retrouve là l’un des traits de caractère importants des gens de l'époque présent également chez Saint-Saëns : le patriotisme. À l'instar de ses contemporains y compris de nombreux artistes et intellectuels, le patriotisme de Saint-Saëns n'allait pas sans un sentiment de profonde défiance à l'égard de l'étranger, et tout particulièrement des Allemands.

1872 est une année noire pour le compositeur : son œuvre lyrique La Princesse jaune est un échec, et sa grand-tante, qui lui avait appris le piano, meurt.

Mariage et sexualité

Resté longtemps célibataire, Saint-Saëns se marie en 1875, âgé de quarante ans, avec Marie-Laure Truffot, alors âgée de 19 ans. Elle est la fille d'un industriel, Rodrigues Philippe Truffot, également maire du Cateau-Cambrésis. La vie du ménage est difficile : Marie-Laure est en butte à l'hostilité de sa belle-mère, tandis que Saint-Saëns se consacre essentiellement à la musique (il n'y eut pas de voyage de noce, concerts obligent). Marie-Laure lui donne deux enfants, deux garçons, dont le premier, André, meurt à deux ans et demi en chutant du balcon de l'appartement familial en mai 1878. Saint-Saëns en rend responsable sa femme, qui, ne pouvant plus allaiter le second, Jean-François, s'éloigne en province pour le confier à une nourrice chez qui il meurt à son tour en juillet de la même année, probablement de pneumonie. Après trois ans d'éloignement croissant, Saint-Saëns se sépare définitivement de son épouse en 1881, sans divorcer.

De nombreux auteurs savants ont évoqué ou suggéré, le plus souvent brièvement, la question de l'éventuelle homosexualité de Saint-Saëns ou de sa réputation à cet égard. Pour son biographe Jean Gallois, l'échec de son mariage et la mort prématurée de ses deux enfants, ajoutés à l'influence de sa mère conduisent Saint-Saëns à {{Citation}}. Jean Gallois émet d'autre part l'hypothèse que ce mariage précipité, {{Citation}}, pouvait s'expliquer de la part de Saint-Saëns par {{Citation}}, autrement dit une homosexualité latente. Il relève cependant que cette homosexualité {{Citation}} et juge peu convaincantes les analyses de Jeanine Huas qui, elle, conclut plus directement à une homosexualité effective, à partir notamment de l'examen d'affaires de chantage dont Saint-Saëns est victime. Brian Rees, quant à lui, relève en particulier la « forte attraction vers des thèmes à connotation homosexuelle » dans ses œuvres : le travestissement d'Hercule dans Le Rouet d'Omphale, la volupté trouble de la Danse macabre, le conflit du plaisir et du devoir dans la Jeunesse d'Hercule, la séduction exercées par de jeunes hommes dans Proserpine et dans Ascanio. Mais il note également qu'aucun fait ne vient étayer les soupçons de pédérastie émis à propos de son voyage aux îles Canaries, et qu'« il n'y a nulle part d'éléments attestant un besoin obsessionnel de rencontres homosexuelles comme c'est le cas dans les archives de Tchaïkovski. » Par ailleurs, ces thèmes sont très présents dans la littérature et l'opéra contemporain. De même, James Harding conclut à propos des rumeurs d'« orgies » algériennes à la manière de Gide que celles-ci ne peuvent être ni prouvées ni démenties. Stephen Studd est plus catégorique et considère que « l'éducation du compositeur privé de son père et son fort dévouement à sa mère et à sa mémoire peuvent être vus, en des jours post-freudiens, comme fortement évocateurs d'un penchant homosexuel. Mais il n'existe aucune preuve suffisante à l'appui d'une telle idée. »

Alors qu'on lui aurait demandé s'il était homosexuel, il aurait répondu, peut-être ironiquement : {{citation}}

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