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370 av. J.-C.]], Centrale Montemartini. La vie de Platon est aujourd'hui encore mal connue. La plus ancienne biographie de Platon qui nous soit parvenue, De Platone et dogmate eius, est due à un auteur latin du {{s-}}, Apulée. Toutes les autres biographies de Platon, Diogène Laërce, Olympiodore le Jeune ont donc été écrites plus de cinq cents ans après sa mort. À l'exception de quelques données jugées certaines, les informations sur sa biographie doivent toujours être prises avec recul.
Platon est né à Athènes dans le dème de Collytos, en -428/-427 (Diogène Laërce le fait toutefois naître à Égine), deux ans après la mort de Périclès.
Platon vient d'une famille aristocratique. Sa généalogie est incertaine du côté de son père, Ariston, qui prétendait en effet descendre de Codros, dernier roi légendaire d’Athènes. Elle est mieux établie pour sa mère, Périctionè, qui descendait de Dropidès, proche de Solon. Périctionè est également la cousine germaine de Critias et la sœur de Charmide, deux des Trente Tyrans d'Athènes en -404. Généalogie de la famille Platon
Platon a deux frères : Adimante et Glaucon, interlocuteurs de Socrate dans La République et sans doute plus âgés que lui, ainsi qu'une sœur, Pôtonê (mère de Speusippe, successeur de Platon à la tête de l’Académie). La mère de Platon, veuve quelque temps après sa naissance, se remarie avec son oncle maternel, Pyrilampe. De leur union naît un fils, Antiphon, demi-frère de Platon, narrateur du Parménide. Selon les usages des grandes familles de son pays, Platon aurait dû recevoir le nom de son grand-père Aristoclès, et il est possible que ce soit son véritable nom ; « Platon » ({{grec ancien}}, large) n’aurait été qu’un surnom qui signifierait : « aux larges épaules » du fait de sa carrure athlétique, « au large front », ou encore « au style ample ». Platon, était un bel homme aux larges épaules si l'on en croit Épictète et un beau buste que Ennius Quirinus Visconti considère comme authentique.
Selon Diogène Laërce, Denis, maître d’école, grammairien, professeur de lettres, a été l’un des maîtres de Platon. Platon a également eu pour maître de gymnastique le lutteur argien Ariston d'Argos. Ce serait Ariston qui l'aurait surnommé Platon en raison de sa constitution robuste, ({{grec ancien}} : « platos » signifie « largeur » et « il avait les épaules larges »). Platon aurait par ailleurs participé aux Jeux isthmiques en tant que lutteur. Il aurait été aussi l’élève de Théodore de Cyrène, précepteur de Socrate, de Théétète qui lui enseigne les mathématiques. Selon Olympiodore le Jeune, Platon aurait remporté deux prix aux Jeux olympiques et aux Jeux isthmiques{{,}}. Il ne fait aucun doute que Platon a reçu l'éducation traditionnelle correspondant à son statut social toutefois, il semble que le détail du cursus avancé par Diogène Laërce relève d'une {{Citation}}. Ceci revient à dire que la biographie du jeune Platon serait une invention conçue pour s'accorder a posteriori avec ses œuvres. Apulée nous rapporte qu'il a d'abord été fortement influencé par les principes des penseurs héraclitéens ; c'est après la mort de Socrate que Platon s'est appliqué à la doctrine de Pythagore.
Le cheval est tenu en grande estime par Platon, ce qu'Antisthène railla, entre autres traits de sa personnalité ou son physique. En outre, on sait qu'il n'aimait guère ni Antisthène ni Xénophon parmi les autres élèves de Socrate : Selon Athénée, Antisthène a publié un dialogue intitulé Sathon contre Platon : dans ce jeu de mots, il désigne Platon, qui signifie littéralement « aux larges épaules », par le sobriquet Sathon « gros pénis ». On peut également noter que des deux ouvrages socratiques intitulés Le Banquet, Antisthène n'est présent que dans la version de Xénophon.
Platon, de par ses origines, est en relation étroite avec le parti oligarchique que par ailleurs il honnit. Il semble qu'il n'ait pas été insensible à la célébrité de sa famille, qu'il mentionne dans le Charmide et dans le Timée. Dans son livre la République, il considére la politique comme étant un honneur, le plus grand devoir d'un bon citoyen et le couronnement de la vie philosophique.Buste de Platon. Copie romaine d’un original grec du dernier quart du {{s-}} av. J.-C.
Malgré tout, Platon abandonne de bonne heure la vie politique, carrière par excellence de l’homme libre à Athènes. Si l’on en croit la {{VIIe}} lettre, dont l'authenticité est généralement acceptée, il s'est essayé à la politique, et a même pris quelque part au gouvernement des Trente tyrans. Un gouvernement despotique et sanguinaire qui aurait procédé à près de 1500 exécutions sommaires. Il aurait renoncé à la vie publique, dégoûté par les excès et les fureurs des partis.
{{Citation bloc}} En -403, la démocratie est rétablie à Athènes par Thrasybule et Anytos, un des accusateurs de Socrate quatre années plus tard.
D'après Élien le Sophiste, Platon, vivant dans une extrême pauvreté, aurait résolu de partir d'Athènes pour aller joindre l'armée. Socrate l'aurait surpris achetant des armes et l'aurait fait changer d'avis et persuadé de se tourner vers la philosophie.
Il est important de préciser qu'Élien note qu'il s'agit d'un ouï-dire, et avoue ne pas savoir s'il est vrai. À la suite de cette rencontre, Platon abandonne l'idée de concourir pour la tragédie grecque et brûle toutes ses œuvres. Il commence à écrire ses dialogues durant le vivant de Socrate : Hippias mineur, Ion, etc. {{Citation}}. Platon est le disciple de Socrate durant neuf ans à partir de -408. Malade, il ne peut assister à la mort de Socrate en -399. Selon Hermodore de Syracuse, inquiet sur le sort des disciples de Socrate, il se réfugie en compagnie de quelques amis chez Euclide de Mégare.
Platon aurait fait un voyage en Égypte selon les témoignages de Plutarque, de Strabon, de Cicéron et d'Hermodore de Syracuse. Diogène Laërce écrit à ce propos : {{Citation}}. Toutefois la réalité du voyage en Égypte reste controversée car sa connaissance de ce pays paraît indirecte et stéréotypée{{,}}{{,}}{{,}}. D’après Plutarque, Platon vendit de l’huile en Égypte pour fournir aux frais de son voyage de retour.
Par contre, il est certain qu'il a été en Italie du Sud, à Tarente dans ce qui est alors appelé la Grande-Grèce, Là, il rencontre le pythagoricien Philolaos de Crotone, et ses auditeurs, Timée de Locres et peut-être Archytas de Tarente. À cette occasion, qui date de -388 à -387, il approfondit l'opposition entre l'âme et le corps, sa connaissance des nombres ; et s'initie à l'idéal oligarchique du philosophe-roi.
{{Article détaillé}}
Après l'échec politique à Syracuse, Platon fonde, en -387, à Athènes, près de Colone et du gymnase d'Acadèmos, une école, nommée « l'Académie », selon le modèle des pythagoriciens. Il y enseigne pendant quarante ans. Sur le fronton de l'Académie est gravée, selon la légende, la devise {{Citation}}. Dans cette institution, l'enseignement des sciences exactes prépare à l'étude de la philosophie tant en elle-même que dans ses applications politiques. Des philosophes illustres sont formés à l'Académie : Théophraste, jusqu'en -348 ; Aristote, qui y passe vingt années ; Pamphile, qui sera maitre d'Épicure ; Philippe d'Oponte, éditeur de Lois et peut-être l'auteur de Epinomis ; Amyntas d'Héraclée, contre qui écrira Ariston de Chios ; Chion ; Eschine ; Hypéride ; Cléarque d'Héraclée ; Hermodore de Syracuse ; Phocion ; Démosthène ; Dinostrate ; Callippe d'Athènes ; Eudoxe de Cnide ; Hestiée de Périnthe ; Héraclide du Pont, Speusippe, Xénocrate, Ménechme, Ménédème d'Érétrie ; Euphraios d'Eubée ; Pamphile, qui sera maitre d'Épicure ; Léon d'Athènes et Léon l'Académique ; Échécrate, Italien, qui fut d'abord pythagoricien ; Hermias d'Atarnée, futur protecteur d'Aristote ostracisé ; Python et Héraclide, citoyens d'Énos, conseillers et assassins de Cotys {{Ier}} ; Aristonymos, législateur de Mégalopolis, en Arcadie ; Théodecte de Phasélis, poète tragique ; et deux femmes : Axiothée de Phlionte et Lasthénie de Mantinée
L'école a subsisté pendant neuf siècles, jusqu'au règne de l'empereur byzantin Justinien en 529.
Vers -370, Platon traverse, selon Léon Robin et Pierre-Maxime Schuhl, une longue crise intellectuelle, durant laquelle il s'interroge sur sa théorie des Idées (interrogation qui traverse les dialogues du Parménide et du Sophiste). Il prend conscience de la difficulté d'association non symétrique des Idées avec les choses sensibles, ainsi que de l'association ({{grec ancien}} / {{Lang}}) des Idées entre elles, de même que la communion ({{grec ancien}} / {{Lang}}) entre les Idées et le Bien. En même temps, il semble admettre, sous l'influence d'Eudoxe de Cnide, l'idée d'un ordre dans le sensible, et s'orienter vers un certain dualisme de type oriental : {{Citation}}.
dialectes]] de Grande-Grèce
Laissant la direction de son école à son élève Eudoxe, au début de -367, il fait un deuxième voyage politique en Sicile. Là, Dion de Syracuse lui demande d'enseigner la philosophie à son beau-frère Denys II , fils de Denys l'Ancien. Mais rapidement son élève bannit Dion, soupçonné de comploter, et place Platon en détention pendant un an à la citadelle d'Ortygie. Platon aurait été en Sicile, pensant créer une cité qui serait gouvernée selon les principes philosophiques exposé dans son livre La République-372£.
Le troisième et dernier voyage politique de Platon en Sicile a lieu en -360. En -361, Denys II le Jeune promet d'accorder la grâce de Dion à condition que Platon revienne une troisième fois en Sicile. Platon, âgé de soixante-huit ans, confie alors l'Académie à Héraclide du Pont, et accepte. Ses relations avec Denys se dégradant rapidement, le pythagoricien Archytas de Tarente doit envoyer un vaisseau de guerre pour libérer Platon. C'est l'occasion d'un second contact approfondi avec le pythagorisme. À cette occasion ( où à la mort de Philolaos, vers -380), il achète {{Citation}}. Le Timée, qui date de -358, est pythagorisant, et l'on trouve dans le Philèbe, qui date de -347, l'opposition Limité – Illimité, caractéristique de Philolaos.
D’après un récit de Néanthe de Cyzique, à Olympie, lors des Jeux Olympiques de -360, il retrouve Dion de Syracuse, et lui conseille de renoncer à une expédition contre Denys II. Quatre ans plus tard, Dion renverse Denys II, mais est assassiné par un ami, le rhéteur d'origine athénienne Callippe d'Athènes. Platon meurt à Athènes en -347 ou -346, « au cours d'un repas de noces ». Il est alors en train de rédiger son livre Les Lois. La tradition symbolique veut qu'il soit mort à l'âge de 81 ans, 81 étant le carré de 9. Platon qui a un fils, Adamante, est inhumé à l'Académie.