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Perrot, Michelle (1928-....)

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Biographie

Famille et études secondaires

Elle est issue d'une famille de la classe moyenne : dans l'entre-deux-guerres, son père est grossiste en articles de cuir dans le quartier du Sentier à Paris. Mobilisé durant la Première Guerre mondiale, son père en est revenu désabusé et a adopté des points de vue peu conformistes : il incite sa fille à faire du sport, à poursuivre ses études et à avoir une vie indépendante. En 2002, elle dit de lui : {{citation}}

Sa mère, issue d'une famille de {{citation}}, a fait des études secondaires au lycée Fénelon.

Michelle fait ses études secondaires au cours Bossuet, un établissement catholique plutôt traditionaliste : {{citation}}. Parmi les professeurs, pour la plupart des religieuses, se trouvent quelques étudiantes, notamment Benoîte Groult, qui y enseigne l'anglais.

Études supérieures et carrière universitaire

De 1947 à 1951, elle fait des études d'histoire à la Sorbonne, où elle reçoit l'enseignement d'Ernest Labrousse dont l'éloquence et la rigueur l’impressionnent. Elle fait sous sa direction un DES sur les Coalitions ouvrières de la Monarchie de Juillet. Au départ, elle aurait souhaité travailler sur le féminisme (1949 est l'année de la publication du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir), mais Labrousse l'en a dissuadée.

Elle est ensuite reçue à l'agrégation et nommée professeur de lycée, tout en préparant (toujours sous la direction de Labrousse) une thèse de doctorat sur les grèves ouvrières du {{XIXe siècle}}.

En 1953, elle épouse un autre historien, Jean-Claude Perrot ; par la suite, elle fera toute sa carrière sous son nom d'épouse.

Professeur à Caen, elle travaille avec des membres de la Mission de France (prêtres ouvriers). Avec Jean-Claude Perrot et Jean Cuisenier (par la suite directeur du Musée des Arts et traditions populaires), elle mène des enquêtes sur les pratiques religieuses, démographiques et culturelles des ouvriers de la Société métallurgique de Normandie, à la manière de Gabriel Le Bras et Henri Lefebvre.

En 1960, elle organise avec Jean Maitron un colloque sur « Le militant ouvrier », dont un des résultats est la création de la revue Le Mouvement social, principale revue d’histoire ouvrière, élargie ensuite à l’ensemble du mouvement social, au mouvement féministe et, plus récemment, aux « études de genre ».

Elle est nommée assistante d'Ernest Labrousse et soutient sa thèse en 1971.

Elle est ensuite nommée professeur à l’université Paris VII – Denis Diderot, dont elle est aujourd'hui professeur émérite.

Engagements

Du christianisme de gauche au communisme

Michelle Perrot milite d'abord dans un groupe de chrétiens progressistes fondé par Jacques Chatagner, qui publiait le mensuel La Quinzaine. En 1955, Rome suspend l’expérience des prêtres-ouvriers, considérés comme des fourriers du communisme. La Quinzaine ayant protesté est condamnée. C'est pour cette raison que Michelle Perrot rompt avec l’Église et avec la foi de sa jeunesse.

Attirée par le communisme, elle adhère au PCF en 1955, au début de la guerre d’Algérie, pensant que le Parti communiste serait la principale force d’opposition à cette guerre. Cependant, elle est {{citation}}. Elle quitte le PCF en 1958, mais reste cependant « compagne de route ».

Contre la torture

Dans le sillage de Pierre Vidal-Naquet, assistant à l’université de Caen, elle s'engage dans le combat contre la torture en Algérie, participant au comité Audin créé à Caen en janvier 1958 (incluant aussi son époux et les époux Ozouf, Jacques et Mona).

La cause des femmes

Le mouvement féministe émerge dans le sillage de Mai 1968. Michelle Perrot participe comme militante de base à la plupart des manifestations, pétitions, meetings. Avec Françoise Basch, elle fonde à l’automne 1974, un "Groupe d’études féministes" (GEF), non mixte, très actif pendant quelques années, où l’on aborde des sujets comme : l'avortement, le viol, l'homosexualité, la prostitution, le travail domestique, la psychanalyse… et où des contacts avec les women's studies sont noués.

Au printemps 1973, avec Pauline Schmitt-Pantel et Fabienne Bock, Michelle Perrot crée un cours sur les femmes à l'université de Paris VII (Jussieu) : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

Elle anime également des séminaires sur divers thèmes de l'histoire des femmes et dirige des maîtrises et des thèses de doctorat sur ces mêmes thèmes.

Carrière journalistique et audio-visuelle

Michelle Perrot a longtemps collaboré au quotidien Libération ; elle a co-produit et présenté l'émission Les Lundis de l'Histoire, sur France Culture jusqu'à son arrêt en juin 2014.

Fonctions de conseil

Elle a été membre du Conseil national des programmes et du Conseil National du Sida.

Elle est membre du comité de parrainage de la Coordination pour l'éducation à la non-violence et à la paix.

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