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Paganini, Niccolò (1782-1840)

Biographie

Selon son autobiographie, Niccolò Paganini est le fils d'Antonio Paganini et de Teresa Bocciard, tous deux amateurs de musique. Son père, courtier de commerce, arrondit ses fins de mois en jouant de la mandoline.

Selon la légende familiale, il apprit la mandoline avec son père à cinq ans et se mit à étudier le violon deux ans plus tard, à la suite d'un songe de sa mère où elle l'avait vu jouant du violon en soliste et entraînant un orchestre. Toujours selon son autobiographie, il composa sa première sonate à l'âge de huit ans et donna son premier concert, un concerto de Pleyel, six mois après.

Beaucoup de professeurs se succédèrent au cours de la scolarité de Paganini. Le jeune élève étant trop doué, beaucoup ne furent pas à la hauteur, d'autres estimaient n'avoir rien à lui apprendre dans la technique du violon, comme Alessandro Rolla de Parme, qui avait été recommandé à la famille du virtuose par le marquis di Negro, ébahi par les prestations musicales de Niccolò.

Cependant, en dehors du violon, Paganini reçut, de la part notamment de Gasparo Ghiretti et son élève Ferdinando Paër, des leçons de composition : harmonie, contrepoint et instrumentation lui furent enseignés trois fois par semaine par Paër durant six mois environ. Il composa alors vingt-quatre fugues à quatre mains et plusieurs œuvres de musique instrumentale. Parallèlement, il effectua des tournées de concerts dès l'âge de quinze ans.

Pour montrer l'étendue de son talent, il jouait des compositions écrites. Il s'attachait à conserver un certain mystère sur ses techniques de jeu, et fut un des premiers musiciens à gérer sa carrière avec un sens certain de la publicité. Ses compositions, dont les Vingt-quatre Caprices pour violon solo, contribuèrent à développer le jeu de l'instrument par l'emploi du mélange des techniques pizzicato et arco, avec la particularité de faire son pizzicato de la main gauche, les doubles harmoniques, ou le jeu sur une corde lui permettant d'effectuer toute la Mose-Fantasia sur la seule corde de sol, corde la plus grave du violon.

Outre ses talents de violoniste, il fut un guitariste de qualité, et écrivit de nombreuses pièces pour violon et guitare ainsi que pour guitare seule ; il était même capable de présenter des concerts dans lesquels il jouait alternativement de ces deux instruments.

Paganini benéficia, en plus d'une technique développée, d'une morphologie particulière : ses mains, sans être plus grandes que la normale, étaient dotées d'une extensibilité hors normes. « Ainsi, par exemple, il imprimait aux dernières phalanges de la main gauche qui touchait les cordes, un mouvement de flexion extraordinaire, qui les portait, sans que sa main ne se dérange, dans le sens latéral à leur flexion naturelle, et cela avec facilité, précision et vitesse. » Une théorie prétend que N.Paganini aurait souffert du syndrome de Marfan{{,}} mais une hyperlaxité ligamentaire telle que la sienne n'est pas exclusive à ce syndrome particulier et peut avoir diverses explications médicales. Sa technique fit sensation dès son plus jeune âge.

On rapporte que son ouïe était remarquablement développée : « La délicatesse de l'ouïe de Paganini surpasse tout ce qu’on pourrait imaginer […] Au milieu de l'activité la plus bruyante des instruments de percussion de l'orchestre, il lui suffisait d'un léger toucher du doigt pour accorder son violon ; il jugeait également, dans les mêmes circonstances, de la discordance d'un instrument des moins bruyants et cela, à une distance incroyable. » (Bennati)

Deux rencontres ont marqué sensiblement le musicien :

  • Frédéric Durant (ou Duranowski), violoniste polonais d'origine française, rencontré vers 1795.
  • Hector Berlioz, rencontré en 1833 lors d'un voyage qu'il fit en Italie. Paganini lui commanda un concerto pour alto qui fut en fait la symphonie concertante pour alto Harold en Italie (1834). Cependant, jamais le violoniste ne joua l'œuvre. Il fit à Berlioz un don de vingt mille francs, une fortune à l'époque, qui lui permit de se consacrer à la composition de Roméo et Juliette, dédiée à Paganini.