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Jouvet, Louis (1887-1951)

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Biographie

Jeunesse

Jules Eugène Louis Jouvet, orphelin de père à 14 ans, part vivre avec sa mère chez son oncle qui est apothicaire à Rethel dans les Ardennes. Influencé par sa famille, il s'inscrit à la faculté de pharmacie de Toulouse. À partir de 1904, il achève ses études de pharmacie à la faculté de Paris, mais passe tout son temps libre dans les théâtres amateurs de l'époque : dans la troupe de Léon Noël, puis celle du Théâtre d'Action d'Art de 1908 à 1910 (il part alors en province jouer devant des auditoires populaires), ensuite celle du Théâtre des Arts, puis à l'Odéon, et au Châtelet. En parallèle, il se présente au concours d'entrée du Conservatoire d'Art dramatique de Paris, où il sera recalé plusieurs fois.

De la faculté au Vieux-Colombier

En 1912, son diplôme de pharmacien en poche, Louis Jouvet se marie le 26 septembre avec Else Collin (1886-1967), avec laquelle il aura trois enfants : Anne-Marie en 1914, Jean-Paul en 1917 et Lisa en 1924. À cette époque il court les cachets et fera ainsi une courte apparition dans un film aux côtés de Harry Baur.

En 1913, il est engagé avec son ami Charles Dullin par Jacques Copeau, alors directeur du Théâtre du Vieux-Colombier. C'est un véritable tournant dans sa carrière : il y est régisseur, décorateur, assistant et enfin comédien. Il masque alors son bégaiement par une diction syncopée qui le rendra célèbre par la suite.

En 1914, la Première Guerre mondiale éclate, Louis Jouvet est mobilisé comme ambulancier, puis comme médecin auxiliaire. Démobilisé en 1917, il retrouve la troupe du Vieux-Colombier.

En {{date}}, la troupe du Vieux-Colombier s'installe à New York, au {{Lien}}, pour deux saisons. Le succès obtenu n'est pas à la hauteur des attentes ; les relations entre Jouvet et Copeau se dégradent.

En 1920, c'est le retour à Paris : le Vieux-Colombier rouvre ses portes.

Entre-deux-guerres

En 1922, Jouvet rompt avec Jacques Copeau. Engagé par Jacques Hébertot, qui dirige alors le théâtre des Champs-Élysées et la Comédie des Champs-Élysées, en qualité de directeur technique de ces deux salles, il participe à la scénographie du troisième théâtre, le Studio des Champs-Élysées, et se voit confier des mises en scène, en alternance avec Georges Pitoëff. L'année suivante, en décembre 1923, il remporte son premier grand succès avec Knock ou le Triomphe de la médecine de Jules Romains, qu'il jouera 1 500 fois.

À la fin de 1924, plusieurs comédiens venus du Théâtre du Vieux-Colombier le rejoignent. Jacques Hébertot s'éloigne. Louis Jouvet devient directeur de la Comédie des Champs-Élysées, où il demeurera jusqu'en 1934.

En 1928, il rencontre Jean Giraudoux, dont il crée plusieurs pièces. À partir de 1934, il dirige le théâtre de l'Athénée, où il donne la première de La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935) et celle dOndine (1939).

Gaston Baty, Charles Dullin, Georges Pitoëff et Jouvet fondent le 6 juillet 1927 une association d'entraide, le « Cartel des Quatre », qui durera jusqu'en 1940. Leur objectif est de faire en sorte que le théâtre crée une poésie qui lui soit propre, et de jouer des auteurs contemporains.

On lui propose la direction de la Comédie-Française, qu'il refuse, car il est trop occupé par celle de son propre théâtre. À l'Athénée, il triomphe avec des pièces de Molière et de Giraudoux, et d'autres œuvres du répertoire classique.

La tournée sud-américaine durant la guerre

Il assume de juin 1940 à juin 1941 le contrôle des grands théâtres nationaux, puis part en tournée avec sa troupe en Amérique latine, accompagné par sa maîtresse Madeleine Ozeray, la vedette de la troupe et, pendant un temps, par sa secrétaire Charlotte Delbo. Celle-ci choisit de rentrer en France le 15 novembre 1941 pour rejoindre la Résistance. En effet, le voyage de la troupe est clairement, au début, une tournée de propagande du gouvernement de Vichy : les ambassadeurs d'Allemagne et de Vichy, assistent aux représentations et du matériel de propagande est distribué lors des représentations.

Il se heurte dès lors à l'action des gaullistes, en particulier Albert Ledoux, représentant personnel du général de Gaulle pour l'ensemble des États d'Amérique du Sud. Durant cette période, il joue Molière, Marivaux, Jules Romain, il crée notamment L'Apollon de Bellac de Jean Giraudoux et L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel à Rio de Janeiro. Au Brésil, malgré le succès du début, le manque de subsides est aggravé par un incendie qui détruit une partie du décor des Femmes savantes. Au Chili, à Santiago, la troupe retrouve le succès. Mais Madeleine suit un admirateur en Argentine, ses rôles sont repris par Monique Mélinand. La tournée se poursuit au Pérou à Lima, au Mexique devant des salles combles, passe par La Guadeloupe, la Martinique et le Maroc. Il ne revient en France qu'en 1945. Les liens de sa tournée en Amérique latine avec Vichy ont été rompus en 1943 et le sort de Charlotte Delbo a marqué les esprits : elle a été arrêtée en 1942 et déportée à Auschwitz. Jouvet est reçu par le général de Gaulle. Les travaux de Denis Rolland sur les archives de la tournée ont insisté sur les ambiguïtés de cette tournée, au moins jusqu'en 1943.

À la tête du théâtre de l’Athénée

Louis Jouvet reprend la direction du théâtre de l’Athénée, qui deviendra plus tard le théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet. C'est là qu'il crée La Folle de Chaillot (1945). Le 30 juillet 1950, il reçoit la Légion d'honneur.

Le {{date}}, c'est lui qui lit la prière de Willette à la messe du mercredi des Cendres, célébrée en l'église Saint-Germain-l'Auxerrois en présence du nonce apostolique Monseigneur Roncalli (le futur pape Jean XXIII), du cardinal Maurice Feltin, et d'une foule d'artistes. Cette messe, et sa prière s'adressent à ceux qui vont mourir dans l'année. Sa disparition six mois plus tard marquera les esprits au point que l'année suivante, elle fut dite par trois récitants.

Il aide également les nouvelles figures du théâtre et de la décentralisation théâtrale, Maurice Sarrazin, André Barsacq, Jean-Louis Barrault et Jean Vilar notamment, et met en scène Le Diable et le Bon Dieu, pièce écrite par Jean-Paul Sartre en 1951 au Théâtre Antoine à Paris. Le soir de la première, il est à Toulouse, où il prodigue ses conseils au jeune directeur du nouveau Centre Dramatique, {{M.}} Sarrazin.

Malade du cœur, il meurt d'un infarctus dans son théâtre, alors qu'il dirige une répétition de la pièce La Puissance et la Gloire, d'après Graham Greene. Il repose au cimetière de Montmartre à Paris.

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