Contents |
Agnès Jaoui naît au sein d'une famille juive originaire de Tunisie. Elle est la fille de Hubert Jaoui, conseil et formateur spécialisé dans la créativité marketing, et de Gyza Jaoui, psychothérapeute spécialiste de l'analyse transactionnelle. « Communistes non marxistes, sionistes, modernes, très libres », ses parents fuient leur pays accédant à l'indépendance en 1962 pour s’enrôler dans un kibboutz du mouvement Hachomer Hatzaïr. Ses parents n'ont aucun rapport avec le cinéma, mais ils écrivent tous les deux. L'acteur Dominique Zardi est le cousin de son père.
Après une année passée dans le kibboutz, sa famille arrive à Paris. Agnès Jaoui fréquente le mouvement de jeunesse juif Hachomer Hatzaïr, après être passée par Sarcelles. Elle lit énormément et commence à écrire à 11 ans. Elle fait partie des premières jeunes filles à intégrer le lycée Henri-IV de Paris qui vient d'accéder à la mixité en 1978, et commence à jouer dans le club de théâtre de l'école, en interprétant Loulou dans la pièce Mon père avait raison. Jusqu'à ses 15 ans, elle revient passer chaque été chez sa famille maternelle restée au kibboutz.
Elle entre au Cours Florent à 15 ans. Elle fait ensuite hypokhâgne au lycée Henri-IV. Elle suit dès 1984 les cours d'art dramatique du théâtre des Amandiers de Nanterre dirigé par Patrice Chéreau. Dans le cadre des études de cette école, elle part aux Etats-Unis où elle complète sa formation, notamment en comédie musicale.
Chéreau lui donne en effet un rôle dans le drame Hôtel de France, qui sort en 1987. Elle joue la même année dans la pièce L'Anniversaire de Harold Pinter, dans la mise en scène de Jean-Michel Ribes, auprès de son futur collègue et compagnon Jean-Pierre Bacri.
Ensemble, ils écrivent la pièce Cuisine et dépendances qui fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 1992 par Philippe Muyl. En 1993, Alain Resnais fait appel à eux pour adapter au cinéma la série des huit pièces d'Alan Ayckbourn, Intimate Exchanges, concentrée en deux films sous le titre Smoking / No Smoking. Ce diptyque ironique, ludique et théorique qui étudie les rapports entre hasard, libre-arbitre et destin leur vaut le César du meilleur scénario en 1994.
Le grand public ne découvre véritablement ce duo d'acteurs-scénaristes qu'en 1996 avec le succès du film de Cédric Klapisch, adapté de leur pièce Un air de famille, qui révèle leur talent d'observateurs du quotidien, leur critique des carcans sociaux puis leur humour corrosif et désenchanté. Ce style percutant leur permet de remporter un second César en 1997. La même année, ils collaborent à nouveau avec Resnais sur On connaît la chanson dont ils sont désormais scénaristes et interprètes. Grâce au film, chacun d'eux gagne son troisième trophée pour le meilleur scénario aux Césars 1998 ainsi que sa toute première statuette en tant que meilleur second rôle.
Après avoir joué seule dans Le Cousin (1997) d'Alain Corneau puis dans Une femme d'extérieur (1999) de Christophe Blanc, Jaoui retrouve Bacri pour écrire et interpréter son premier long métrage en tant que réalisatrice Le Goût des autres (2000) qui explore, avec humour et émotion, l'opposition d'identités socio-culturelles dans un petit groupe de personnes. Le film rassemble près de 4 millions de spectateurs en salles et remporte 4 Césars en 2001 dont celui du meilleur film, ainsi qu'une nomination pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Deux ans plus tard, elle change complètement de registre en endossant le rôle principal d'un film à costumes adapté du roman de Stefan Zweig 24 heures de la vie d'une femme de Laurent Bouhnik. Elle campe ensuite une vedette de cinéma égocentrique au côté de Karin Viard dans Le Rôle de sa vie de François Favrat en 2004. Elle présente la même année son deuxième film en compétition à Cannes Comme une image, toujours interprété et co-écrit avec Bacri. Le duo obtient le Prix du scénario.
Après avoir été dirigée par Richard Dembo dans son ultime réalisation, La Maison de Nina (2005), elle se consacre à la chanson et sort un album inspiré de rythmes et de sonorités latines Canta (2006).
En 2008, elle revient au cinéma avec Parlez-moi de la pluie, toujours sous la casquette de réalisatrice-interprète et co-scénariste, offrant à Jamel Debbouze un rôle à contre-emploi.
Quand, cinq ans plus tard, elle sort sa quatrième réalisation, Au bout du conte, la critique est partagée, mais le film attire tout de même près de 900000 spectateurs.
Après vingt ans d'absence, elle effectue son retour sur les planches, en 2014, dans la pièce Les Uns sur les autres, mise en scène par Catherine Schaub, qui lui vaut une nomination au Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé.
Agnès Jaoui est la sœur de Laurent Jaoui, également scénariste et réalisateur. Elle a été la compagne de Jean-Pierre Bacri de 1987 à 2012. Malgré leur séparation, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri sont demeurés proches et continuent d'écrire et de jouer ensemble au cinéma{{,}}.
Agnès Jaoui a adopté deux enfants brésiliens (qui avaient 5 et 7 ans au moment de l'adoption en 2012). En parlant de son adoption à l’étranger, elle a noté : {{Citation}}
Agnès Jaoui est politiquement très engagée sur plusieurs sujets de société (étrangers en situation irrégulière, intermittents du spectacle, etc.). Elle se déclare en faveur de la candidature de Martine Aubry lors de la primaire présidentielle socialiste de 2011.