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Forest, Philippe (1962-....)

Biographie

Dans Le Siècle des Nuages, Philippe Forest relate l'histoire de sa famille, originaire de Macon, et évoque son enfance à Paris. Son père est un fils de confiseur, sa mère est fille de libraire. Ils se rencontrent le 17 juin 1940 sur les routes de l'exode. Son père devient pilote de chasse aux États-Unis pendant la guerre, puis pilote de ligne à Air France.

Parcours

Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1983 et docteur ès lettres de l'université Paris IV en 1991, Philippe Forest enseigne durant sept années dans des universités britanniques : Heriot Watt (Édimbourg), St John's College (Cambridge), St Andrews, Birkbeck College (université de Londres).

Depuis 1995, il enseigne à l'université de Nantes où il est professeur de littérature. Il est l'auteur de nombreux essais consacrés à la littérature et à l'histoire des courants d'avant-garde (notamment Histoire de Tel Quel et sur Philippe Sollers), et de cinq romans. Collaborateur régulier des pages littéraires de la revue Art Press , il lui arrive de signer des articles dans d'autres revues, journaux comme Le Monde des Livres, Le Magazine littéraire ou le magazine Transfuge. Depuis 2011, il est, avec Stéphane Audeguy, corédacteur de La Nouvelle Revue française des éditions Gallimard.

Philippe Forest est officier dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Ses écrits

Son écriture est marquée par le thème de la disparition de l'enfant. Sa fille, Pauline, est morte d'un cancer à l'âge de quatre ans, ce qui constitue le sujet de ses premiers romans, L'enfant éternel et Toute la Nuit, ainsi que d'un essai écrit dix ans après, Tous les enfants sauf un. L'expérience du deuil constitue le point de départ de son œuvre et demeure son sujet essentiel. Il s'en explique notamment dans Le Roman infanticide.

Lauréat de la Villa Kujoyama, il a effectué en 1999 un long voyage au Japon, dans le but de rompre avec le passé. Dans Sarinagara, il évoque ce thème à travers la culture de trois artistes japonais, dont Soseki. Son but est de rendre sensible leur œuvre, ce qu'ils ont en commun, loin d'un exotisme factice. Son style rappelle celui de Tatsuo Hori. Il a consacré depuis plusieurs ouvrages à l'art et à la littérature du Japon et notamment au romancier Ôé Kenzaburô et au photographe Araki.

Malgré les distances qu'il a prises à l'égard de l'autofiction (ainsi dans Le Roman, le Réel et autres essais où il développe, à partir de la pensée de Georges Bataille, une autre vision du « Roman du Je »), il en est généralement considéré comme l'un des principaux représentants et théoriciens ainsi qu'en témoignent, parmi d'autres exemples, le chapitre que lui consacre Philippe Gasparini dans Autofiction, Une aventure du langage (Seuil, 2008) ou sa présence au colloque organisé à Cerisy en 2008 par Claude Burgelin et Isabelle Grell ou celui organisé par Camille Laurens et Tom Bishop à l'université de New York en 2012.

Certains de ses livres, romans ou essais, sont traduits ou en cours de traduction dans les pays suivants : Italie, Espagne, Roumanie, Turquie, Russie, États-Unis, Argentine, Chine, Japon, Corée.

Philippe Forest est membre du jury du prix de littérature André-Gide.