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Greenwich]].
Daniel Michael Blake Day-Lewis est le fils du poète Cecil Day-Lewis, CBE, né en Irlande mais ayant vécu la plus grande partie de sa vie en Angleterre où il devient poète lauréat ({{lang}}) de la reine Élisabeth II en 1967. Sa mère, l'actrice Jill Balcon, est la fille de Michael Balcon, directeur des studios Ealing.
À l'occasion de sa naissance, son père compose le poème suivant : {{citation bloc}}.
La famille déménage deux ans plus tard à {{lang}}, où Daniel grandit aux côtés de sa grande sœur {{lien}}, qui deviendra réalisatrice de documentaires et chef cuisinier pour la télévision{{,}}.
Alors qu'il vit dans un quartier de la classe moyenne de {{lang}}, Day-Lewis est souvent rudoyé par une bande de voyous{{sfn}} de son école publique{{sfn}} en raison de ses origines sociales. Il en profite cependant pour assimiler l'accent local, ainsi que les particularités du milieu ouvrier, qui furent si convaincants lors de ses premières performances{{sfn}}{{,}}{{sfn}}, et il s'engage même dans des activités criminelles mineures, telles que le vol à l'étalage.
En 1968, à 11 ans, ses parents trouvent son comportement inadapté et l'envoient en internat dans une école privée de {{lang}} dans le {{lang}}. Bien qu'il déteste son école, il y découvre les trois activités qui l'intéresseront le plus par la suite : le travail du bois, la pêche et le métier d'acteur. Devant son dédain des matières scolaires, et après deux ans à {{lang}}, il est transféré dans une autre école privée, {{lang}}, à {{lang}} ({{lang}}), où sa sœur est déjà scolarisée, et dont la philosophie est plus détendue et créative. Son père meurt alors qu'il a quinze ans en 1972, et peu après, Daniel Day-Lewis est interné en hôpital psychiatrique à la suite d'une overdose médicamenteuse.
Il quitte {{lang}} en 1975, rentré dans les rails, et il doit alors faire des choix pour sa carrière professionnelle. Bien qu'il excelle sur scène au {{lang}}, il décide de devenir ébéniste, s'inscrivant dans un apprentissage de cinq ans. Cependant, en raison de son manque d'expérience, il n'est pas accepté. Finalement, ébloui par la performance de Robert De Niro dans {{lang}} (1976), il s'inscrit et est accepté aux cours de théâtre dispensés au {{lang}}, qu'il suit pendant trois ans. Il apparaît sur la scène du théâtre de temps à autre, où il joue entre autres avec Pete Postlethwaite, qu'il retrouvera en 1994 dans Au nom du père. Il reçoit en janvier 2010 le titre de Docteur honoris causa de l'université de Bristol, en partie en raison de son passage à la {{lang}}.
Oscars]] en 1990.
Après ses débuts au théâtre à Bristol, il obtient son premier rôle de figuration à l'âge de 14 ans, dans le film de John Schlesinger, Un dimanche comme les autres ({{lang}}), où il n'est pas crédité dans le rôle d'un jeune vandale dont, un peu plus loin dans le métrage, on filme de façon détaillée et très documentée la bar-mitsva (et qui, semble-t-il, est le neveu du docteur Hirsch joué par Peter Finch). DDL décrit cette expérience comme {{Citation}}, ayant reçu {{unité}} pour vandaliser des voitures de luxe garées devant l'église locale. Il retourne ensuite sur les planches à Bristol et à Londres, où il apparaît dans des productions telles que {{lang}} ou {{lang}} au {{lang}} et intègre la célèbre troupe de la {{lang}} pour Roméo et Juliette et Le Songe d'une nuit d'été{{,}}. Il joue aussi dans plusieurs téléfilms et mini-séries pour la télévision britannique.
Onze ans après sa première apparition au cinéma, Day-Lewis est embauché par Richard Attenborough pour son biopic Gandhi (1982), dans le rôle d'un jeune voyou raciste. L'année suivante, il obtient le rôle secondaire de John Fryer, officier de la {{lang}} et second du capitaine interprété par Anthony Hopkins dans Le Bounty ({{lang}}). Mais c'est le personnage d'homosexuel marginal amoureux d'un immigré pakistanais dans {{lang}} (1985) de Stephen Frears, et son interprétation d'un jeune anglais de bonne famille la même année dans Chambre avec vue ({{lang}}) de James Ivory, deux rôles opposés, qui le révèlent au grand public. En 1986, il manque le rôle de Sid Vicious dans le film Sid et Nancy, finalement attribué à Gary Oldman.
En 1987, il endosse le rôle principal de L'Insoutenable Légèreté de l'être ({{lang}}) de Philip Kaufman, au côté de Juliette Binoche et Lena Olin. Il y interprète un jeune médecin tchèque dont les relations sentimentales sont bouleversées par le Printemps de Prague. Pour préparer le rôle, et durant les huit mois de tournage, il a appris à parler tchèque (pour un film tourné en anglais, uniquement pour en avoir l'accent) et refuse pour la première fois de quitter le personnage entre les scènes.
Après L'Insoutenable Légèreté de l'être, et des rumeurs faisant état d'une relation avec Juliette Binoche, il se sépare de l'actrice Sarah Campbell.
Daniel Day-Lewis interprète sa propre version de la Méthode pour le rôle du poète irlandais infirme Christy Brown dans {{lang}} de Jim Sheridan en 1989, pour lequel il reçoit l'Oscar du meilleur acteur et de nombreux autres prix. Au cours du tournage, ses excentricités sont à leur apogée, en raison de son refus de quitter le personnage durant toute la période du tournage : il passe des mois en fauteuil roulant (les techniciens doivent le soulever sur le plateau de tournage avec un système de câbles) et est nourri à la petite cuillère{{sfn}} afin d'avoir un aperçu de chaque aspect de la vie de Brown. Finalement, il se casse deux côtes à cause de la position voûtée qu'il occupe sur sa chaise roulante, qui lui cause depuis des douleurs dans le dos{{sfn}}. Le rôle est classé {{4e}} des dix rôles les plus extrêmes jamais joués par le site {{lang}}.
Il revient sur scène en 1989 pour travailler dans l'adaptation de {{lang}} (1603) par Richard Eyre au {{lang}}. Au cours de la scène où le fantôme du père de Hamlet apparaît à son fils pour la première fois, il s'effondre, secoué de sanglots{{sfn}}. Refusant de revenir sur scène, il est rapidement remplacé par Ian Charleson, alors que c'est Jeremy Northam qui reprend le rôle titre pour le reste des représentations programmées. Bien que l'explication officielle de son malaise ait été attribué à la fatigue, une rumeur fait état de ce que Day-Lewis aurait en fait aperçu le fantôme de son père, mort 17 ans plus tôt, ce qu'il confirme plus tard dans une émission britannique{{,}}{{sfn}}. Il n'est jamais remonté sur scène depuis.
BAFTA Awards]] en 2008.
Au début des années 1990, Day-Lewis rencontre Isabelle Adjani, avec qui il a un fils, Gabriel-Kane, né en 1995 quelques mois après leur séparation{{sfn}}.
En 1992, trois ans après son Oscar, il apparaît dans le film de Michael Mann, Le Dernier des Mohicans ({{lang}}), dans le rôle d'un européen recueilli dès la naissance par un Mohican. Son travail de préparation est largement médiatisé : il s'isole plusieurs mois dans la forêt à chasser et pêcher, et il apprend à dépecer des animaux, à construire des canoës, à se battre avec un tomahawk, et à charger un pistolet à poudre en pleine course, qu'il a porté sur lui pendant tout le temps du tournage{{,}}.
Alors que son père avait choisi la nationalité britannique lors de la proclamation de la république d'Irlande en 1949, Daniel Day-Lewis reprend la double nationalité irlandaise en 1993 lorsqu'il s'installe dans le comté de Wicklow.
En 1993, il collabore pour la première fois avec Martin Scorsese dans Le Temps de l'innocence adapté du roman éponyme d'Edith Wharton {{incise}} où il est face à Winona Ryder et Michelle Pfeiffer. Le film se déroule pendant le {{lang}}, {{Citation}} en Amérique, et en guise de préparation, Day-Lewis se promène pendant deux mois dans New York vêtu des costumes de l'aristocratie des {{nobr}}, avec un haut-de-forme, des chemises à jabot, une canne et une cape pendant l'hiver. Il s'isole de longues semaines dans un hôtel dont l'architecture ressemble aux endroits où se déroule le film, puis disparaît littéralement, jusqu'à ce que la production se rende compte qu'il était enregistré sous le nom de Newland Archer, le nom de son personnage dans le film{{sfn}}.
Après avoir refusé les rôles principaux dans {{lang}}, Le Patient anglais et La Liste de Schindler, il retrouve Jim Sheridan dans Au nom du père ({{lang}}, 1993), dans lequel il interprète Gerry Conlon, l'un des Quatre de Guildford ({{lang}}), injustement accusé d'un attentat perpétré par l'IRA provisoire. Day-Lewis perd plusieurs kilos pour se préparer au rôle, reprend son accent nord-irlandais devant et derrière les caméras ; il passe aussi plusieurs semaines en cellule et demande à subir une séance d'interrogatoire musclée pendant trois jours, exigeant des techniciens qu'ils lui jettent des seaux d'eau glacée et qu'ils l'insultent. Le rôle lui vaut une seconde nomination aux Oscars, et il est aussi nommé au BAFTA et au Golden Globe du meilleur acteur.
En 1996, Day-Lewis joue dans l'adaptation de la pièce Les Sorcières de Salem (1952), intitulée La Chasse aux sorcières ({{lang}}), réalisée par Nicholas Hytner, où il retrouve Winona Ryder. Deux ans plus tard, il est à nouveau engagé par Jim Sheridan pour le rôle de Danny Flynn dans {{lang}} , l'histoire d'un ancien boxeur et membre de l'{{lang}} récemment libéré de prison, basée sur la vie de l'irlandais Barry McGuigan, champion poids plume dans les années 1980. Pour préparer sa prestation, Day-Lewis s'entraîne pendant plusieurs mois avec l'ancien boxeur.
En 1996, alors qu'il travaille sur l'adaptation cinématographique de la pièce Les Sorcières de Salem, il visite la maison du dramaturge Arthur Miller, où il rencontre sa fille, Rebecca Miller. Ils se marient l'année suivante, et ont deux fils : Ronan Cal Day-Lewis (né le 14 juin 1998) et Cashel Blake Day-Lewis (né en mai 2002), avec qui ils partagent leur vie entre les États-Unis et l'Irlande.
À la suite du film, Daniel Day-Lewis prend une {{Citation}} du métier d'acteur et revient à son ancienne passion de l'ébénisterie. Il déménage en Italie, à Florence, où il s'initie aux techniques de cordonnerie, pour finalement se former au métier de cordonnier. Ses doutes et ses actions ne sont alors pas connus du public, et il a toujours refusé de s'expliquer sur cette période de sa vie.
Daniel Day-Lewis et Paul Thomas Anderson pour There Will Be Blood.
Après cinq années d'absence et après avoir refusé le rôle d'Aragorn dans les trois films adaptés du Seigneur des Anneaux, Daniel Day-Lewis revient au cinéma pour tourner à nouveau sous la direction de Martin Scorsese dans le film historique {{lang}} (2003). Il y campe un inquiétant Bill le Boucher ({{lang}}) dans le New York du {{s}}, celui des guerres entre communautés immigrées et mafieuses, sur fond d'émeutes anti-conscription, les {{lang}}, et il fait face à Leonardo DiCaprio, jeune protégé de Bill. Il commence un long processus de préparation en prenant des cours en tant qu'apprenti boucher avant le début du tournage, et il reste dans la peau de son personnage entre les prises, en gardant son accent new-yorkais. Il tombe malade pendant le tournage, et on lui diagnostique une pneumonie, mais il refuse de porter un manteau plus chaud ou d'avaler un traitement antibiotique, parce que celui-ci n'existait pas à l'époque (il acceptera finalement de recevoir un traitement médical){{sfn}}. Son interprétation lui vaut une troisième nomination à l'Oscar du meilleur acteur, et il remporte le BAFTA dans la même catégorie, ainsi que de nombreuses autres récompenses.
En 2006, son épouse Rebecca Miller lui offre le rôle principal de son film {{lang}} dans lequel il interprète un homme mourant, ancien hippie, qui élève seul sa fille adolescente. Au cours du tournage, il vit à l'écart de sa compagne dans le but d'obtenir l'isolement qui lui semble nécessaire pour se concentrer sur la réalité de son personnage.
L'année suivante, il apparaît dans le film de Paul Thomas Anderson, {{lang}}, adapté du roman Pétrole ! ({{lang}}, 1927) d'Upton Sinclair, dans le rôle de Daniel Plainview, prospecteur de terres meurtrier et violent, dans le Far West du début du XXe siècle. Son interprétation hallucinée de ce personnage sombre, maléfique et profondément insaisissable, est saluée par la critique et le public. Le film lui vaut de nombreuses nominations par la plupart des institutions décernant les prix cinématographiques du début d'année. Il gagne l'Oscar, le BAFTA, le Golden Globe et le Screen Actors Guild Award du meilleur acteur (qu'il dédie à Heath Ledger, mort une semaine avant la cérémonie, et dont il s'est inspiré pour le rôle, qualifiant son interprétation dans Le Secret de Brokeback Mountain d'{{Citation}}), ainsi que presque toutes les récompenses décernées par les associations de critiques de films. En remportant l'Oscar, Day-Lewis rejoint Marlon Brando et Jack Nicholson parmi les acteurs ayant reçu un Oscar du premier rôle au cours de deux décennies non-consécutives et devient le premier comédien européen, et non-américain, à être deux fois lauréat de ce prix.
En 2009, Day-Lewis joue le rôle du réalisateur Guido Contini dans le film musical {{lang}} de Rob Marshall, adapté du Huit et demi ({{lang}}, 1963) de Federico Fellini. Il est nommé au Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie et partage plusieurs nominations et récompenses de la meilleure distribution avec Marion Cotillard, Penélope Cruz, Nicole Kidman, Judi Dench, Sophia Loren, Kate Hudson et Fergie.
alt=Daniel Day-Lewis debout devant la retranscription du discours de Gettysburg dans la Chambre de Lincoln à la Maison Blanche
En 2012, il est dirigé pour la première fois par Steven Spielberg dans Lincoln, adapté de l'ouvrage {{lang}} de Doris Kearns Goodwin et consacré à la dernière partie de la vie d'Abraham Lincoln, lors de son combat pour l'adoption, par le Congrès, du {{13e}} amendement permettant l'abolition de l'esclavage. Day-Lewis y interprète le rôle titre. Dans un premier temps, le comédien refuse le rôle déclarant à Spielberg : {{citation}}. Mais sur l'insistance de son ami Leonardo DiCaprio qui l'engage à réfléchir avant de donner une réponse définitive, il se ravise. Il réclame alors au réalisateur plus d'une année de préparation durant laquelle il lit une centaine de livres sur le président américain et travaille longuement avec les maquilleurs pour lui ressembler le plus possible. Il entame également plusieurs recherches et se renseigne minutieusement sur les postures, les gestes familiers et le timbre de voix sujet à discussion du {{16e}} président des États-Unis, tels que le relatent les témoignages d'époque.
Durant le tournage, il exige que l'équipe le nomme « Monsieur le président » en toutes circonstances, avant et après les prises puis envoie des SMS dans le langage du {{XIXe siècle}} à Sally Field, qui joue son épouse à l'écran. Lors de sa sortie, le film reçoit un accueil critique largement positif, principalement pour l'interprétation de son acteur principal. En 2013, il est nommé à de nombreux prix cinématographiques de premier ordre dont douze Oscars. Lincoln est également un succès au box office, avec plus de {{unité}} de recettes (avant la sortie internationale). Day-Lewis rafle la quasi-totalité des prix de la saison des récompenses 2012-2013 : il remporte notamment le Golden Globe, le Critics Choice Award, le Screen Actors Guild Award, le BAFTA et, pour la troisième fois, l'Oscar du meilleur acteur ce qui constitue un record inédit. Il devient en effet, chez les hommes, le premier acteur – et le premier Européen – à remporter trois trophées aux Oscars dans la catégorie meilleur acteur, ce que des stars légendaires telles que Gary Cooper, Fredric March, Spencer Tracy, Marlon Brando, Jack Nicholson ou encore Dustin Hoffman n'avaient jamais réussi avant lui. Dans ce classement, il reste néanmoins derrière Katharine Hepburn qui détient le record absolu d'Oscars gagnés avec quatre statuettes pour le meilleur premier rôle.