Né le {{date}} à Mers-les-Bains (Somme), Eugène Dabit vécut une enfance heureuse auprès de ses parents, de simples ouvriers vivant à Paris.
Son enfance fut un peu ballottée par trois déménagements successifs de ses parents, nécessités par leur métier, en l’espace de six ans jusqu’en 1903.
Sa scolarité, d’abord ennuyeuse pour lui, fut heureusement récompensée, plus tard, par un prix d’excellence avec bonne conduite puis se termina, en 1911, par un certificat d’études primaires, qui restera son seul diplôme, assorti d’une médaille Prix du 14 juillet 1911.
Reconnu doué pour le dessin, il fut, en 1912, apprenti-serrurier chez les « Compagnons du Devoir », dont le chef est un certain Monsieur Bernard. Mais la Première Guerre mondiale interrompit brutalement ses études et son apprentissage.
Son père étant engagé d’office comme réserviste dans le Génie militaire, Eugène dut pourvoir aux besoins financiers de sa mère, avec qui il vécut, en travaillant dans le métro de Paris : laveur-balayeur de wagons au Nord-Sud le jour, portier d’ascenseur durant une partie de la nuit à la station Lamarck-Caulaincourt.
Trop jeune pour le service militaire, il attendit d’être incorporé dans sa classe 1918 mais prit les devants pour entrer, en décembre 1916, dans l’artillerie lourde. Il connut alors un moment de dépression, simulant la folie puis, profitant d’une permission, s’échappa pour rejoindre Paris où il fit une tentative de suicide, se blessant une jambe sans gravité, dans le métro.
Remis de ses blessures, il réintégra l’artillerie lourde, et fut envoyé en opérations dans la région de Reims, dans le tragique secteur du Chemin des Dames.
Sa blessure parisienne le fait muter comme radio-télégraphiste de l’armée, réparant parfois les lignes sous les bombardements.
Après la fin de la guerre, il vécut avec les troupes d’occupation en Allemagne puis revint à Paris travailler comme secrétaire-dessinateur au Service de Cartographie de l’Armée.
Enfin démobilisé en 1919, il préféra étudier l’art de la peinture à l’Académie Biloul en 1920 et 1921, faisant alors la connaissance de nouveaux camarades : Christian Caillard et Georges-André Klein. Grâce à ces derniers, Eugène se plongea pour la première fois dans la lecture de livres de littérature : Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Stendhal, André Gide.
En 1922, Eugène Dabit, aidé par ses parents, entreprit de se lancer dans l’industrie de la soie peinte avec son ami et associé Christian Caillard. Grâce à une amie de ce dernier, Irène Champigny, propriétaire et gérante d’une galerie d’art, le commerce tourna vite au succès, leur faisant ainsi gagner une petite fortune.
En 1923-1924, Eugène Dabit poursuivit ses études artistiques à l’Académie de la Grande Chaumière où il rencontra notamment Béatrice Appia, dont il devint le préféré, et Maurice Loutreuil. Avec ce dernier comme chef de file, Christian Caillard, Béatrice Appia et d’autres, Eugène Dabit fit partie du « Groupe du Pré-Saint Gervais », école dans laquelle la peinture est pour eux un passionnant sujet de discussions et d’essais.
En 1923, grâce en partie à la fortune amassée par la vente de soie peinte et à des prêts consentis par deux oncles d’Eugène Dabit : Émile et Auguste Hildenfinger, les parents d’Eugène Dabit devinrent propriétaires de l’« Hôtel du Nord », sis au 102, quai de Jemmapes à Paris (10ème) au bord du canal Saint-Martin et s’y installèrent en tant que gérants.
Eugène Dabit, logé chez eux se fit, parfois, portier de nuit, observant les gens à leur passage, ce qui l’inspira pour ses futurs romans.
En 1924, Eugène Dabit se maria avec Béatrice Appia.
À partir de 1928, de retour d’un voyage au Maroc et lassé de voir les gens peu ou pas intéressés par sa peinture, Eugène Dabit entreprit de devenir écrivain et se trouva une nouvelle muse : Véra Braun, d’origine hongroise, dessinatrice et artiste-peintre de Paris. Dabit, ainsi taxé d’infidélité conjugale, d’ailleurs difficilement supportée par sa femme, frôla le divorce à deux reprises pour ensuite se résigner finalement à la séparation temporaire.
En 1931, il obtint le Prix du roman populiste, d’une valeur de cinq mille francs de l’époque, pour son roman L'Hôtel du Nord. À partir de cette année, il commença à militer pour la cause des pauvres gens et pour la littérature « révolutionnaire » en participant à des débats et en faisant des conférences.
En 1932, il bénéficia d’une bourse de la Fondation Blumenthal, fondation américaine pour la pensée et l’art français, d’un montant de vingt mille francs de l’époque. La même année, l’Association des écrivains et des artistes révolutionnaires étant créée, il s’y inscrivit en tant que membre actif et y rencontra d’illustres personnalités du monde artistique et littéraire avec lesquels il fut souvent en relation amicale.
En 1936, sur invitation d’André Gide, Eugène Dabit effectue en U.R.S.S. un voyage à caractère littéraire en compagnie, outre d'André Gide, de Jef Last, Louis Guilloux, Jacques Schiffrin et de Pierre Herbart. À sa mort (de la scarlatine) survenue inopinément le 21 août 1936 à Sébastopol (Crimée d’U.R.S.S.), il ne laissa aucune postérité. André Gide qui relatera ce voyage dans Retour de l'U.R.S.S., lui dédicacera cet ouvrage : "à la mémoire de Eugène Dabit. Je dédie ces pages, reflets de ce que j'ai vécu et pensé près de lui, avec lui."
Eugène Dabit repose aujourd’hui auprès de ses parents au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Louis-Ferdinand Céline lui dédie en 1937 Bagatelles pour un massacre.
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{{DEFAULTSORT:Dabit, Eugene}} Catégorie:Écrivain français du XXe siècle Catégorie:Écrivain prolétarien Catégorie:Titulaire du certificat d'études primaires Catégorie:Lauréat du prix du Roman populiste Catégorie:Naissance en septembre 1898 Catégorie:Naissance à Mers-les-Bains Catégorie:Décès en août 1936 Catégorie:Décès à Sébastopol Catégorie:Décès à 37 ans Catégorie:Personnalité enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 44)