Georges-Emmanuel Clancier naît dans une famille issue, du côté paternel, d'artisans de Châlus et, côté maternel, d'ouvriers porcelainiers de Saint-Yrieix. Il fait ses études de 1919 à 1931 au lycée de Limoges, en classe de philosophie, interrompues par la maladie.
Ayant découvert en 1930 la poésie moderne grâce à de jeunes professeurs, il commence à écrire poèmes et proses et, à partir de 1933, de collaborer à des revues, notamment Les Cahiers du Sud. Il rencontre en 1935 et épouse en 1939 Anne Marie Yvonne Gravelat, étudiante en médecine. Il vient en 1939 à Paris, où sa femme prépare l'internat des hôpitaux psychiatriques. Elle deviendra la psychanalyste Anne Clancier et lui donnera deux enfants : Juliette (devenue traductrice) et Sylvestre (devenu éditeur et poète) ; Anne Clancier décèdera à Paris le samedi 20 décembre 2014 . Il retourne en 1940 en Limousin, poursuit des études à la faculté des lettres de Poitiers, puis de Toulouse, rencontre Joë Bousquet à Carcassonne. Il entre en 1940 au comité de rédaction de la revue Fontaine dirigée à Alger par Georges Blin et Max-Pol Fouchet. À Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), il rencontre encore Raymond Queneau et Michel Leiris, et à Lourmarin Claude Roy, Pierre Seghers, Loys Masson, Pierre Emmanuel et Max-Pol Fouchet. De 1942 à 1944, il recueille et transmet clandestinement à Alger les textes des écrivains de la Résistance en France occupée. Le château de Châlus Quadrille sur la tour, publié en 1942 À la Libération, Clancier est chargé des programmes de Radio-Limoges et journaliste au Populaire du Centre. À cette époque, il apporte son soutien à la « jeune peinture » de l'école de Paris. Notamment, il écrit des articles et fait de longs commentaires radiophoniques sur l'œuvre de Maurice Boitel, venu peindre dans la région et exposer à Limoges. Il fonde avec Robert Margerit et René Rougerie la revue Centres, puis dirige une collection de poèmes manuscrits, Poésie et critique, chez Rougerie (poèmes notamment de Claude Roy, Jean Lescure, Boris Vian). En 1949, le Prix Maurice Bourdet lui est décerné pour l'ensemble de ses reportages radiophoniques. Il est appelé en 1955 à Paris pour être secrétaire général des comités de programmation de la RTF, puis de l'ORTF, jusqu'en 1970. Il publie en 1956 le premier tome, Le Pain noir, d'une suite romanesque dans laquelle il va raconter, jusqu'en 1961, l'histoire de sa famille maternelle et de sa grand-mère bergère illettrée. Le grand prix de la Société des gens de lettres et le prix des Quatre Jurys lui sont attribués en 1957 et 1958. En septembre 1960 Clancier dirige avec Jean Lescure à Cerisy une décade consacrée à Raymond Queneau qui est directement à l'origine de la fondation de l'Oulipo.
Par la suite, il est en 1967 délégué général aux Affaires artistiques et culturelles pour le Pavillon de la France à l'Exposition universelle de Montréal, reçoit le Prix des libraires en 1970 et l'année suivante le grand prix de littérature de l'Académie française. Son roman Le Pain noir est adapté en 1974 pour la télévision par Françoise Verny et Serge Moati. Président du Pen club français de 1976 à 1979 il œuvre à la défense des écrivains menacés, détenus, déportés, exilés. En 1980, il est vice-président de la commission française pour l'UNESCO, en 1987 vice-président international du Pen club, président de la Maison des écrivains de sa fondation en 1986 à 1990. En 1992, il est lauréat du prix Goncourt de la poésie.