Aller au contenu principal

Allais, Alphonse (1854-1905)

Biographie

Sa maison natale à Honfleur. Alphonse Allais est fils d'un pharmacien de Honfleur et cadet d'une fratrie de cinq enfants. Jusqu'à l'âge de trois ans, il ne prononce pas un mot, sa famille le croyait muet. À l'école, Alphonse semble plutôt se destiner à une carrière scientifique : il passe à seize ans son baccalauréat en sciences. Recalé à cause des oraux d'histoire et de géographie, il est finalement reçu l'année suivante. Il devient alors stagiaire dans la pharmacie paternelle, mais ses expériences et ses faux médicaments ne sont pas du goût de son père, qui l'envoie étudier à Paris. En fait d'études, Alphonse préfère passer son temps aux terrasses des cafés ou dans le jardin du Luxembourg, et ne se présente pas à l'un des examens de l'école de pharmacie. Son père, s'apercevant que les fréquentations extra-estudiantines de son fils ont pris le pas sur ses études, décide de lui couper les vivres. Pour subsister, il s'essaye d'abord à la photographie, sur les traces de son ami Charles Cros, mais ne connaît pas le succès. Il décide alors de s'essayer au métier de journaliste, publiant des chroniques loufoques dans diverses revues parisiennes. Avec ses amis du Quartier latin, il fait aussi partie de plusieurs groupes fantaisistes comme Les Fumistes, Les Hydropathes ou Les Hirsutes.

En 1880, après avoir terminé sans succès ses études de pharmacie, il devient collaborateur du journal Le Chat noir, dans lequel il signe pour la première fois en 1883. C'est grâce à ses écrits humoristiques et à ses nouvelles écrites au jour le jour qu'il connaît le succès. En 1886, il devient directeur du Chat noir et continue à publier chaque jour des contes et d'autres œuvres courtes dans des journaux tels que le Gil Blas ou, à partir de 1892, Le Journal.

C'est à cette période qu'il sort ses premiers recueils : À se tordre (1891) et Vive la vie ! (1892). Au cœur de la Belle Époque, il devient célèbre et populaire grâce à son écriture légère et à son humour décalé, ses calembours et ses vers holorimes.

En 1895, il se marie avec une jeune femme de vingt-six ans, Marguerite Marie Gouzée, fille d'un brasseur d'Anvers. En 1899, il devient rédacteur en chef d'un journal humoristique, Le Sourire, créé en 1897 (?) par Maurice Méry, pour rivaliser avec Le Rire. Il continue aussi à publier des recueils : Ne nous frappons pas sort en 1900 et Le Captain Cap, personnage qui incarne le goût de l'absurde caractéristique d'Alphonse Allais, paraît en 1902. Mais derrière son écriture légère et son style narquois, on sent dans les écrits d'Allais une sorte de déception ; ses critiques des militaires, des politiques et des curés sont toujours empreintes d'un certain pessimisme.

Il meurt frappé d'une embolie pulmonaire, consécutive à une phlébite pour laquelle son médecin lui ordonne de rester au lit pendant six mois. Négligeant cette recommandation, il va au café, comme tous les jours et, à un ami qui le raccompagne à son domicile, 24 rue d'Amsterdam, où il habitait en l'absence de sa femme, il fait sa dernière plaisanterie :

{{citation}}

Comme il l'avait annoncé, il meurt le lendemain. Il est enterré au cimetière parisien de Saint-Ouen. À la fin de la Seconde Guerre mondiale (en 1944), une bombe de la Royal Air Force a totalement pulvérisé sa tombe… Ses cendres « virtuelles » ont été transférées à Montmartre en 2005.

Il reste de lui l'image d'un homme à l'humour acide et un spécialiste de la théorie de l'absurde, mais il est aussi l'auteur, moins connu, de travaux scientifiques : recherches sur la photographie couleur, dépôt d'un brevet pour le café lyophilisé, travaux très poussés sur la synthèse du caoutchouc. C'est en effet Alphonse Allais, qui a découvert, dès 1881, le café soluble lyophilisé dont il a déposé le brevet le 7 mars 1881 sous le numéro n°141520 bien avant donc que Nestlé, grâce à son chimiste alimentaire {{Lien}}, le reprenne en 1935 et lance le Nescafé.