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Yousafzai, Malala (1997-....)

Contents


Biographie

Prises de position

Une école pour filles dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, en 2011. Malala Yousafzai se fait connaître du grand public début 2009, à 11 ans, par son témoignage intitulé Journal d'une écolière pakistanaise, sur un blog en ourdou de la BBC. C'est son père, Ziauddin Yousafzai, propriétaire d'écoles de filles dans la vallée de la Swat, qui la pousse à témoigner. Sous le pseudonyme de Gul Makai, elle dénonce les violences des talibans qui, après avoir pris le contrôle de la vallée de Swat en 2007, incendient les écoles pour filles et assassinent leurs opposants{{,}}. Elle apparaît alors en larmes dans une vidéo et dit vouloir devenir médecin. Lors de l'occupation talibane, sa famille quitte la région et se sépare. Elle sera de nouveau réunie en juillet 2009, après la seconde bataille de Swat.

Après la reprise de la vallée par l'armée pakistanaise, lors de la seconde bataille de Swat en mai 2009, elle est reconnue comme une héroïne et son nom est attribué à son école.

Son père est également connu pour ses prises de position anti-talibans et a soutenu une intervention de l'armée dans sa région. Le {{date}}, il est nommé conseiller spécial de l'ONU pour l'éducation.

Le {{date}}, à la tribune de l'ONU, Malala Yousafzai parle de l'accès à l'éducation pour les filles. Elle y déclare notamment que « Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l'éducation les effraie. ». Ce plaidoyer est salué par une {{lang}} de l'assemblée{{,}}.

Tentative d'assassinat

Blessures et hospitalisation

Un complexe médical de Saidu Sharif, le premier des quatre hôpitaux où Malala a été traitée.

Le {{date}}, elle est victime d'une tentative d'assassinat par des talibans du Tehrik-e-Taliban Pakistan à la sortie de son école. Très grièvement blessée au cou et à la tête, elle est transférée à l'hôpital de Saidu Sharif, puis à l'hôpital militaire de Peshawar par hélicoptère de l'armée. Alors que son transfert à l'étranger pour subir des opérations est évoqué, l'hôpital militaire annonce le 10 octobre vers 17 heures que la balle qui a traversé son crâne et son cou, a été retirée avec succès après cinq heures d'opération. Selon un médecin de l'hôpital, la balle a percé le crâne mais n'a pas touché le cerveau, alors que selon d'autres sources hospitalières, son cerveau a été affecté. Malala restait alors inconsciente, et, vu son état préoccupant, l'armée précise qu'un avion se tient prêt à la transférer vers Dubaï. Le 11 octobre, elle est transférée dans l'hôpital militaire de Rawalpindi, mieux équipé.

Le 15 octobre, elle est finalement transférée vers l’hôpital de Birmingham au Royaume-Uni à bord d'un avion médicalisé fourni par les Émirats arabes unis, accompagnée d'une délégation de militaires pakistanais. Les médecins britanniques et internationaux parlent d'un long chemin vers la guérison, et mettent en avant leur importante expérience concernant les blessés de guerre, puisque l’hôpital soigne les soldats britanniques grièvement blessés en Afghanistan.

Le {{date}} Malala Yousafzai quitte l'{{Lien}} afin de poursuivre sa rééducation à domicile, avant un éventuel retour pour une opération de reconstruction du crâne.

Réactions au Pakistan

Le chef de l'armée pakistanaise Ashfaq Kayani ainsi que l'un des meneurs de l'opposition Imran Khan se rendent à son chevet, de même que le Premier ministre Raja Pervez Ashraf.

L'agression est condamnée par le président Asif Ali Zardari, le gouvernement, le Parti du peuple pakistanais, parti au pouvoir et le principal meneur de l'opposition Nawaz Sharif ainsi que par Imran Khan, qui s'oppose par ailleurs à la lutte armée contre les talibans. Une fatwa provenant de 50 religieux du Sunni Ittehad Council condamne également l'attaque.

L'attaque est revendiquée par le Tehrik-e-Taliban Pakistan qui menace de nouvelles attaques au cas où Malala Yousafzai survivrait. Des théories du complot se répandent néanmoins dans la société et sur Internet, mettant en cause une manipulation de la CIA.

Enquête

Son agresseur s'enfuit après l'attaque et des recherches sont lancées peu après. Le ministre de l'Information de la province de Khyber Pakhtunkhwa, Mian Iftikhar Hussain, annonce une récompense de 10 millions de roupies pakistanaises (soit environ {{unité}}) pour toute personne aidant à sa capture. Au 13 octobre, quatre suspects ont été arrêtés à Mingora.

L’organisateur de l’attaque et coparticipant est identifié par la police comme un homme d'environ 30 ans, du nom d'Attaulah. Il a déjà été arrêté lors de la seconde bataille de Swat par l'armée et a été détenu en prison pendant trois mois, avant d'être libéré. Il serait aujourd'hui en fuite en Afghanistan, selon les autorités. Ces dernières identifient Maulana Fazlullah, chef du TNSM, comme en étant le commanditaire.

Hommages et distinctions

Malala Yousafzai à la Maison-Blanche, le 11 octobre 2013. Martin Schulz, remet le prix Sakharov à Malala Yousafzai au Parlement européen de Strasbourg le 20 novembre 2013.

En 2009, elle est nommée au prix international des enfants pour la paix de la fondation{{,}}.

Le {{date}}, elle reçoit le premier prix national de la jeunesse pour la paix du gouvernement pakistanais, des mains du Premier ministre Youssouf Raza Gilani. Elle évoque alors la création d'un parti politique. Cette distinction est par la suite renommée « prix Malala ».

En décembre 2012, Malala Yousafzai reçoit le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes 2013.

En septembre 2013, à Dublin, elle reçoit le prix le plus prestigieux d'Amnesty International, l'organisation de défense des droits de l'homme.

Le {{date}}, à Strasbourg, elle reçoit le prix Sakharov pour la liberté de l'esprit du Parlement européen{{,}}{{,}}.

La même année, elle est citée parmi les favoris pour le prix Nobel de la paix qui est obtenu par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Avant l'annonce du prix, sur la radio pakistanaise City89 FM, la jeune femme disait elle-même : {{citation}}. Lors de l'annonce du prix, dans un communiqué, elle félicite l'organisation : {{citation}}.

Cette même année 2013, elle reçoit le Prix international de Catalogne.

Le 10 octobre 2014, le prix Nobel de la paix lui est co-attribué{{,}}.

Une icône médiatique

Malala Yousafzai au Parlement européen. Dès 2013, le quotidien Le Monde souligne que Malala Yousafzai est devenue une véritable icône en Occident. Dès son arrivée au Royaume-Uni, elle a bénéficié du soutien de stars internationales comme Angelina Jolie ou d'hommes politiques comme Gordon Brown. Son livre, Moi, Malala, je lutte pour l'éducation et je résiste aux talibans, est lancé dans 21 pays simultanément en octobre 2013. La presse et la télévision britannique et américaine lui consacrent alors des articles et des émissions. De fait, elle a été prise en charge gratuitement par une grande agence de communication britannique, Edelman, dans laquelle cinq agents travaillent pour elle à plein temps.

Sa notoriété internationale suscite vite des polémiques dans son pays. Certaines voix au Pakistan dénoncent son « instrumentalisation » par des forces étrangères regrettant que Malala ne parle pas des drones américains tuant des enfants dans les zones pachtounes frontalières. Les sympathisants des talibans vont même jusqu'à dire qu'elle a été « kidnappée par les forces anti-islam en Occident ». À l'inverse, les libéraux pakistanais, minoritaires dans le pays, prennent sa défense. Ainsi la romancière Bina Shah s'indigne dans le quotidien Dawn que « les Pakistanais tendent à se retourner contre les personnes dont ils devraient être fiers ». En octobre 2013, reçue à la Maison blanche, Malala demande à Barack Obama de cesser les attaques de drones dans les régions frontalières du Pakistan{{,}}.