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Salten, Felix (1869-1945)

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Biographie

Jeunesse

Fils d'un ingénieur juif hongrois, Siegmund Salzmann naquit le 6 septembre 1869 à Budapest. Quand il avait quatre semaines, sa famille alla s'établir à Vienne. Jusqu'à 1890 environ on n'a sur sa biographie que de rares indications. Sa famille habita d'abord le quartier bourgeois d'Alsergrund, plus tard celui de Währing. À 16 ans Siegmund quitta le lycée sans diplôme et travailla dans une compagnie d'assurance. Les raisons de la gêne financière de sa famille ne sont pas tout à fait claires. Plus tard Salten décrivit son père comme un Juif assimilé et rêveur.

Premiers écrits et la Jeune Vienne

Sa première publication attestée est un poème du 15 janvier 1889 dans la revue littéraire {{lang}} (Le Beau Danube bleu).

En 1890, au {{Lien}}, il fit la connaissance des représentants de la Jeune Vienne et lia amitié avec Arthur Schnitzler, Hugo von Hofmannsthal, Richard Beer-Hofmann, Hermann Bahr et Karl Kraus. Contrairement à ces auteurs, il était le premier à ne pas être issu de la grande bourgeoisie et devait vivre de ses travaux d'écriture. Ses premiers romans datant de cette époque décrivent la grande ville, son terrain d'expérience. À l'intérieur de la Jeune Vienne, il serait plutôt à classer dans la fraction impressionniste. Les premières différences avec ses amis se marquèrent dès 1893, c'est ainsi que Hofmannsthal et Schnitzler le critiquaient pour ses imprécisions. Cela ne l'empêchait pas d'entreprendre avec Schnitzler de vastes tours à bicyclette, et leurs vies amoureuses se croisaient. C'est ainsi que Salten se mit à courtiser Adele Sandrock pour donner l'occasion à Schnitzler de terminer sa relation avec elle.

Celle que Salten aimait à cette époque était Lotte Glas qui a servi de modèle pour le personnage de Therese Golowski dans Der Weg ins Freie de Schnitzler. Il avait fait sa connaissance en 1894 grâce à Karl Kraus. En 1895 elle mit au monde une fille qui fut - comme il était habituel à l'époque – placée en nourrice en Basse-Autriche. À cette époque il en vint à se quereller avec Kraus qui avait d'ailleurs commencé avec ses attaques sur le plan littéraire contre Salten et ses amis. Peu après le bébé mourut et Salten mit fin à sa relation avec Lotte Glas. Le 14 décembre 1896 eut lieu un scandale public : Salten donna une gifle à Kraus après que ce dernier eut fait publiquement état de la liaison de Salten avec {{Lien}}.

Le journalisme

En automne 1894, Salten était devenu rédacteur à la Wiener Allgemeinen Zeitung, où il était critique théâtral. Cette fonction lui permettait d'encourager ses amis grâce à ses articles, et particulièrement Schnitzler. En 1898 il fit la connaissance de l'archiduc Léopold-Ferdinand de Habsbourg-Toscane, ce qui lui donna l'occasion de jeter un coup d'œil sur l'étrange vie des Habsbourgs, à la cour et dans leur famille.

En 1902 Salten passa au journal Die Zeit. Ses rapports sur les scandales de cour le faisaient désormais connaître bien au-delà de Vienne. Il donna des informations entre autres sur le départ de la cour de l'archiduc Léopold pour une affaire de prostituée ; sur la liaison de Louise, la sœur de Léopold, avec André Giron. En outre, il apporta aussi son aide à Louise de Belgique lorsqu'elle s'enfuit à Paris. Tout cela, ainsi que l'ouvrage qu'on lui attribue, Josefine Mutzenbacher, est considéré comme {{citation}}.

En 1903-1905, sous le pseudonyme « Sascha », Salten publia dans la Zeit une série de portraits des têtes couronnées d'Europe. Voici comment il décrivait l'empereur d'Allemagne Guillaume II : « L'histoire lui accordera sûrement quelque chose, et les rouspéteurs qui viendront plus tard n'y pourront rien changer : c'est que sous son gouvernement les moustaches ont opéré un magnifique redressement. » Salten n'en restait pas moins sceptique en face de la démocratie moderne où dominaient les masses. Ce qui l'y poussait surtout, c'étaient les chrétiens sociaux conduits par Karl Lueger et leur antisémitisme politique.

Ses articles à la Zeit valurent à Salten d'être compté parmi les meilleurs journalistes de son temps. En 1902 il se maria avec l'actrice du Burgtheater Ottilie Metzel ; les témoins étaient Arthur Schnitzler et Siegfried Trebitsch. En 1903 vint au monde son fils Paul, et en 1904 sa fille Anna Catherine. Désormais, le sujet du mariage prit une place importante dans ses romans et dans ses pièces de théâtre, par exemple dans Künstlerfrauen.

Théâtre et cinéma

Dès 1901, Salten avait fondé le Jung-Wiener Theater Zum lieben Augustin, le théâtre de la Jeune Vienne, à l'imitation du cabaret Überbrettl d'Ernst von Wolzogen. Il voulait produire des images d'un goût moderne en combinant musique, poésie, danse et utilisation artistique de l'espace. Malheureusement la première manifestation qui eut lieu le 16 novembre 1901 au Theater an der Wien ne fut pas un succès et, après la dernière représentation du 23 novembre, la tentative se solda par une perte de {{unité}}. Ce n'est qu'en 1906 que devait avoir lieu à Vienne la tentative suivante avec la création du cabaret Nachtlicht.

Malgré des dettes élevées ({{unité}} à son mariage), Salten menait un train de vie coûteux. C'est ainsi qu'en 1904 il entreprit un voyage en Égypte et qu'il prenait régulièrement des vacances à la mer Baltique et à Venise, et en 1909, il loua une villa dans le quartier de Vienne nommé Cottage.

En 1906, Salten alla à Ullstein comme rédacteur en chef du B.Z. am Mittag et du Berliner Morgenpost. Dans cette activité, son coup de maître fut d'improviser des reportages sur le tremblement de terre de 1906 à San Francisco, qui, bien que rédigés à Berlin, étaient extrêmement proches de la réalité. Pourtant, au bout de quelques mois, il revint à Vienne, car le climat politique et social à Berlin ne lui convenait pas. Il travailla désormais de nouveau pour la Zeit.

Dans l'espoir d'un succès financier, il rédigea en 1909 le livret pour l'opérette Reiche Mädchen sur une musique de Johann Strauss (fils). Ni ce livret ni les deux suivants ne lui apportèrent le succès escompté. À partir de 1913, il écrivit aussi des scénarios pour le cinéma. Le 16 octobre 1913 eut lieu à Berlin la première de son premier film Der Shylock von Krakau. Jusqu'en 1918, Salten fut très actif en cinématographie et participa à au moins onze films.

En 1899, il écrivit la pièce de théâtre Der Gemeine (Le Simple Soldat) qui ne put être jouée en Autriche qu'en 1919 à cause de ses positions antimilitaristes. En 1935 elle a servi à Werner Hochbaum pour présenter Vorstadtvarieté, l'un des films qui exposaient le mieux les critiques envers l'époque.

Admirateur de Theodor Herzl, il écrivit en 1899-1900 certains articles pour la revue de ce dernier, Die Welt. Son intérêt croissant l'amena à faire en 1909 un voyage en Galicie et en Bucovine.

Dans la décennie qui précéda 1914, Salten était quelqu'un « de très demandé, de célèbre et de monstrueusement productif. ». En 1912 il passa au Fremdenblatt. En outre il travaillait aussi pour le Pester Lloyd (à partir de 1910), pour le Berliner Tageblatt et à partir de 1913 également pour la Neue Freie Presse.

Pendant les guerres

Le commencement de la Première Guerre mondiale enthousiasma Salten. C'est de lui que vint le mot d'ordre de la Neue Freie Presse : {{citation}} Pendant la guerre, il fut le responsable du Fremdenblatt, le journal du Ministère des affaires étrangères. Son rôle était d'agir positivement sur les pays étrangers neutres. Dans la Neue Freie Presse et le Berliner Tageblatt il publiait au contraire ses mouvements d'humeur patriotiques et polémiquait contre la culture et la littérature d'Europe occidentale. La désillusion suivit bientôt. En 1917 il décrivit la guerre comme une « catastrophe ».

Après la guerre, il oscilla « entre une position conservatrice avec des hésitations tactiques et une attitude combative avec une grande sympathie pour les mouvements politiques radicaux ». Vers 1923 il publia l’éloge de Karl Marx, de Victor Adler et de Léon Trotsky ; en 1927 il appela à voter social-démocrate. Ce qui ne l'empêchait pas de flirter avec les milieux catholiques et conservateurs. Il ne savait pas s'il devait se retirer dans la culture de salon ou choisir l'engagement public.

Felix Salten rencontre Sigmund Freud en 1926 au sanatorium Cottage. Ils ont un échange de correspondance à propos de l'article écrit par Felix Salten sur Karl Lueger, maire de Vienne, un antisémite notoire.

Felix Salten est président du PEN club autrichien de 1925 à 1934 ; il est démis par les nazis pour « manque de caractère ». Sa vie devient périlleuse en tant que Juif. Adolf Hitler interdit ses livres en 1936. En 1938, l'Autriche est annexées à l'Allemagne (Anschluss). Salten s'exile à Zurich ; il fait la connaissance de Thomas Mann, grand admirateur de son œuvre. Salten vécut à Zurich jusqu'à sa mort le {{Date de décès}}. Il est enterré à lIsraelitischer Friedhof Unterer Friesenberg à Zurich.

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