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Korczak, Janusz (1878-1942)

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Biographie

L'histoire de la vie de Janusz Korczak a été décrite dans beaucoup de livres. Le film Korczak d'Andrzej Wajda raconte l'histoire de sa vie et en partie sa déportation avec ses orphelins par les nazis à Treblinka.

Né d'une famille juive assimilée à Varsovie ; sa mère, Cecylia Głębicka, était une membre de la communauté juive de Kalisz, son père, Józef Goldszmit, avocat, était un partisan du mouvement progressiste juif Haskala. Lors de sa naissance, sa famille ne prit pas soin de l'inscrire au registre des naissances, d'où la difficulté ultérieure de déterminer son année de naissance (1878 ou 1879).

La famille Goldszmit a vécu dans différents endroits de Varsovie : Bielańska 18 (peut-être son lieu de naissance), Krakowskie Przedmieście 77, Miodowa 19, Pl. Krasińskich 3, Nowosenatorska 6 (aujourd'hui Rue Molière). Il passa ses années scolaires (1886-1897) à Augustin Szmur dans la rue Freta. Il alla au Gymnasium dans le quartier Praga (VIII{{ème}} Lycée Ladislas IV Vasa). L'école, comme toutes celles de la partie de la Pologne occupée par la Russie, était faite en russe, jusqu'aux cours de polonais et de religion. À l'âge de 13 ans, Janusz Korczak se plonge dans la lecture pour oublier ses angoisses dues à l'internement de son père.

L'année de ses 14 ans, sa grand-mère mourut, elle était la seule à le soutenir dans son rêve de changer le monde pour les enfants. Son père mourut en 1896 en se suicidant, laissant sa famille sans ressources et dans l'obligation d'abandonner l'appartement spacieux où ils vivaient. Après la mort de son père, vers 17-18 ans, les conditions de vie se dégradèrent significativement et il dut se mettre à travailler en donnant des cours particuliers pour soutenir sa mère et sa sœur.

En 1898, il entreprit des études de médecine à l'Université de Varsovie. Cette même année, il prit le pseudonyme de Janusz Korczak dans un concours littéraire de Ignacy Jan Paderewski. En 1899, Korczak partit en Suisse, afin de se familiariser avec la pédagogie de Johann Heinrich Pestalozzi. Visitant le pays, il s'intéressa beaucoup aux écoles, hôpitaux pour enfants, ainsi que les salles gratuites de lecture pour les enfants. Le 17 mars 1905, il obtint son diplôme de médecin à la fin de ses cinq années d'études. Pendant la Guerre russo-japonaise de 1905, il fut médecin militaire. Entre 1903 et 1912, il travailla comme pédiatre à l’Hôpital pour enfants Berson et Bauman de la Rue Śliska 51. En tant que médecin, il avait droit à un appartement de fonction et recevait {{unité}} par an en 4 fois, mais se faisait porter malade à chaque échéance. Il travailla avec Samuel Goldflam, avec lequel il soutint de nombreuses causes sociales.

En 1907, il partit pour Berlin, pour parfaire ses études de médecine. Il allait à des conférences (pour lesquelles il devait payer lui-même) et travailla dans une clinique pour enfants, il visita aussi différentes institutions d'enseignements. Quand il travailla pour la Société des Orphelins en 1909, il rencontra Stefania Wilczyńska. En 1911-1912, il devint le directeur de Dom Sierot, l'orphelinat qu'il créa pour les enfants juifs de Varsovie. Il prit Wilczyńska comme associée. Il y forma une forme de « République » des enfants avec son propre Parlement, Tribunal et Journal et réduisit en conséquence ses activités de médecin. En 1911, il prit la décision de ne pas fonder de famille.

Entre 1914 et 1918, il fut le plus jeune Lieutenant à la tête d'un hôpital militaire sur le front ukrainien. Il travailla quelque temps à Kiev dans la Maison pour Adolescents Polonais dirigée par Maryna Rogowska-Falska. En 1918, il revint à Varsovie et travailla à l'hôpital épidémiologique de Łódź puis à Kamion près de Varsovie. En 1920, avec le grade de major, il participe à la Guerre russo-polonaise comme médecin militaire de nouveau mais est envoyé à Varsovie. Il contracta le typhus, sa mère est décédée.

Œuvre littéraire et radio

En 1898, il prit part à un concours de théâtre organisé par le journal Kurier Warszawski. Korczak envoya son œuvre dramatique intitulé Którędy? sous le pseudonyme Janasz Korczak. Il s'inspire du livre Historia o Janaszu Korczaku i pięknej miecznikównie de Józef Ignacy Kraszewski et doit son pseudonyme futur à une erreur typographique (Janasz-Janusz).

En 1900, sous le pseudonyme Hen-Ryk, il travaille dans l'hebdomadaire satirique Kolce en tant que coauteur d'une histoire à sensation Lokaj. À partir de 1901, il écrit des courts feuilletons, d'abord en épisodes dans Czytelnia dla wszystkich (N.1 à 18) (Les Enfants de la rue), puis par la suite dans un recueil littéraire. Entre 1903 et 1905, il publie des feuilletons dans l'hebdomadaire Głos, dans lequel il dirige la rubrique Na widnokręgach. En 1904, dans les colonnes de Głos, il commence à publier par épisode l'histoire Dziecko salonu. En 1906, il fait publier son livre portant le même titre. Il publie par la suite Pedagogika żartobliwa, Moje wakacje, Gadaninki radiowe starego doktora.

En 1926, il met en place Mały Przegląd (1926-1939), qu'il dirige pendant quatre années. Il s'agit d'un supplément au journal Nasz Przegląd et était rédigé par des enfants et adolescents. Il milita activement pour la popularisation de la défense des droits de l'enfant par le biais d'émissions de radio. Igor Newerly fut son secrétaire puis plus tard collaborateur. En septembre 1939, Korczak est conférencier à la Radio Polonaise.

Engagements politiques

En {{date}}, il fut arrêté pour son militantisme (il avait mis en place des salles de lecture dans un orphelinat de Varsovie). Il fut le fondateur du seizième groupe Hachomer Hatzaïr, organisation de scoutisme juive fondé à Vienne en 1916.

Il devint franc-maçon vers 1925 et se trouva initialement dans la loge Gwiazda Morza de la fédération internationale Le Droit Humain mise en place afin de « concilier toutes les personnes, qui sont divisées par des barrières religieuses, et chercher la vérité en maintenant le respect d'autrui. »

Le Ghetto de Varsovie

Dans le Ghetto, il portait son uniforme polonais et refusait de porter l'étoile de David car il considérait que cela désacralisait le symbole. Dans les trois derniers mois de sa vie, à partir de {{date}}, il travailla sur un mémoire (publié à Varsovie en 1958) du ghetto de Varsovie. Sur les deux dernières années de sa vie, il s'occupa presque exclusivement des enfants de son orphelinat. Il se demandait en même temps s'il ne devait pas se suicider et euthanasier les nouveau-nés et personnes âgées du ghetto. Dans le même temps, Igor Newerly essaya d'obtenir des papiers à Korczak, mais ce dernier refusa (ce qu'il fit à plusieurs reprises lorsque des occasions de s'échapper seul du ghetto se présentèrent). Il écrivit dans son mémoire pour la dernière fois le 5, à propos de plantes et d'un soldat allemand posté près du mur du ghetto.

La dernière marche

Il disparut en même temps que ses enfants du ghetto en 1942, le 5 ou 6 août, décidant de lui-même et insistant même pour pouvoir accompagner ses enfants sur leur route vers les chambres à gaz de Treblinka. Le départ du ghetto a été maintes fois décrit par des témoignages extérieurs comme celui de Joshua Perle ou de Władysław Szpilman (dans Le pianiste).

Au petit matin du 5 ou {{date}}, des soldats SS, ukrainiens et lettons encerclèrent le Petit Ghetto. Selon Abraham Lewin, cela eut lieu le 7 août. Avant que le cortège ne remonte la rue Resursy Kupiecka, près de la rue Śliska, on n'est pas sûr de l'itinéraire emprunté pour aller au Umschlagplatz, peut-être par les rues Karmelicka et Zamenhof à Stawki, ou par les rues Żelazna et Smocza. Korczak menait les enfants, sans chapeau, avec des bottes militaires, tenant deux enfants par la main. Il y avait dans le cortège 192 enfants et près de dix de leurs soignants, dont Stefania Wilczyńska. Les enfants marchaient quatre par quatre dans leurs plus beaux habits, portant le drapeau du Roi Mathias {{Ier}}. Ce même jour, l'armée nazie déporta de l'Umschlagplatz 4000 enfants des orphelinats et leurs accompagnants du ghetto de Varsovie. La pièce de théâtre de Liliane Atlan, Monsieur Fugue ou le mal de terre est inspirée par le dernier trajet de Korczak avec les enfants.