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Fernand-Joseph-Désiré Contandin naît au 72, boulevard Chave à Marseille. Son père, Denis Contandin, comptable mais aussi comédien-chanteur amateur sous le pseudonyme de Sined (anacyclique de Denis), et sa mère Désirée Bédouin, également comédienne amatrice, remarquent rapidement le talent du jeune Fernand. Celui-ci suit souvent son père lors des concerts qu'il organise dans la banlieue marseillaise en montant sur les planches. C'est à l'occasion d'un concours pour petits chanteurs amateurs qu'il remporte le premier prix des enfants prodiges au théâtre du Châtelet de Marseille.
Fernandel a deux frères, Auguste-Marcel, son aîné de 6 ans (avec lequel il se produira un temps sous les noms de Marcel et Fernand Sined), et Francis dit Fransined plus jeune que lui de 11 ans, ainsi qu'une sœur.
À sa sortie de l'école, le père de Fernand le place à la Société marseillaise de crédit de laquelle il ne tarde pas à se faire congédier{{refnec}}. Il enchaîne ensuite les petits boulots alimentaires, portant des sacs de sucre dans le port de Marseille (il tient une semaine), travaillant dans une maison de tissus et dans de nombreuses banques, mais sa passion du tour de chant et son caractère volage ne lui permettent pas de s'assurer une situation stable.
En parallèle, il monte sur scène comme chanteur dans des noces et banquets, comique troupier dans les cafés-concerts, où il surprend par son profil chevalin. Andrex, comédien et ami de l'acteur, raconte à son propos : {{Citation}}
En octobre 1926, Fernandel commence à chanter en première partie de programme au cinéma Odéon de Marseille, lequel fait partie du circuit Paramount. Son répertoire comporte des succès d'Ouvrard (C'est beau la nature), de Polin (Elle a de la barbe) et quelques créations, dont deux chansons écrites par Jean Manse. Il est alors repéré par le directeur des établissements Paramount, qui le fait engager pour l'ensemble du circuit.
Le {{Date}}, il monte à Paris et se produit à Bobino. Devant le succès de cette prestation, il signe dès le lendemain un contrat de dix-neuf semaines pour le circuit des cinémas Pathé de Paris. Malgré la mort de son père le {{Date}}, il poursuit sa carrière de comique à Paris. Installé dans un modeste hôtel de Ménilmontant, rue Pelleport, il débute à l'Élysée-Palace de Vichy. C'est là qu'Henri Varna, directeur du Casino de Paris et du théâtre Mogador le voit et l'engage pour la revue d'hiver du concert Mayol, revue déshabillée à succès de l'époque réunissant le tout-Paris. Fernandel et Parisys y interprètent trois sketches intercalés entre les numéros de danse. Le réalisateur Marc Allégret qui y assiste est frappé par le physique et la personnalité de Fernandel ; il décide de lui offrir le rôle d'un groom dans le film qu'il prépare avec Sacha Guitry Le Blanc et le Noir. 1930 marque ainsi le début de la carrière cinématographique de Fernandel.
L'année suivante en 1931 Jean Renoir lui offre un rôle plus important aux côtés de Michel Simon dans On purge bébé, d'après la pièce de Georges Feydeau. Cette même année, il « croise » Jean Gabin dans le film Cœur de lilas. L'année suivante, il est pour la première fois la vedette d'un film Le Rosier de madame Husson de Dominique Bernard-Deschamps d'après une nouvelle de Guy de Maupassant.
Fernandel et Totò dans La loi, c'est la loi (1958) Par la suite, ses triomphes se multiplient, notamment dans les films de Christian-Jaque, Un de la légion et François I{{er}} (1936), mais surtout dans ceux de Marcel Pagnol : Angèle (1934), Regain (1937), Le Schpountz (1938), La Fille du puisatier (1940), et plus tard Topaze (1951).
Les succès cinématographiques n'empêchent pas Fernandel de continuer une carrière de chanteur. Il joue dans de nombreuses comédies musicales, le plus souvent transformées en film par la suite. Certaines des chansons qui y sont interprétées deviennent des « tubes », comme Ignace, Simplet ou Félicie aussi.
En 1937, il publie ses premiers mémoires en feuilletons qui s'arrachent dans le quotidien communiste Ce soir.
En 1939, à la suite de la déclaration de guerre à l'Allemagne, il est mobilisé pendant la « drôle de guerre » à Marseille dans le 15{{e}} escadron du train des équipages, caserne d'Aurelles. Il est cantonné dans la cour de son unité après avoir provoqué une émeute lors de son premier tour de garde, puis démobilisé à la suite de la signature de l'armistice. Il a entre temps enregistré Francine (1939), chanson très engagée contre la propagande allemande.
Ses films des années 1940 seront peu marquants, essentiellement tournés pour la Continental-Films{{,}}. Comme nombre d'artistes sous l'Occupation, il continue de chanter dans des cabarets, se fait applaudir au Grand Casino et au Casino des Fleurs de Vichy et fredonne sur Radio Paris{{,}}. Dans les années 1950, il retrouve le succès grâce à des films comme L'Auberge rouge (1951) de Claude Autant-Lara, Ali Baba et les Quarante voleurs (1954) de Jacques Becker et surtout La Vache et le Prisonnier d'Henri Verneuil tourné en 1959.
Mais c'est surtout la série des Don Camillo, tirés de l'œuvre de Giovannino Guareschi dans laquelle le curé et le maire communiste d'un petit village italien se livrent une lutte d'influence, qui assoit sa notoriété. Il tourne six films : Le Petit Monde de don Camillo (1951) et Le Retour de don Camillo (1953) de Julien Duvivier, puis, avec d'autres réalisateurs, La Grande Bagarre de don Camillo (1955), Don Camillo Monseigneur (1961), Don Camillo en Russie (1965) et enfin Don Camillo et les Contestataires, qu'il commence en 1970 mais ne pourra achever en raison d'un cancer qui va l'emporter l'année suivante.
Le 18 janvier 1953 alors qu'il était à Rome avec sa fille Jeanine, Pie XII le pria de venir au Vatican afin, dit-il, de faire la connaissance « du plus connu des prêtres de la chrétienté après le pape ».
Réalisateur de trois de ses films (Simplet en 1942, Adrien en 1943 et sur un scénario de Sacha Guitry : Adhémar ou le Jouet de la fatalité en 1951), il fonde en 1963 avec Jean Gabin la société de production Gafer. Leur première production sera L'Âge ingrat de Gilles Grangier.
Fernandel a également remporté un grand succès avec les enregistrements discographiques des Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet (La Chèvre de monsieur Seguin, Les Trois Messes basses, Le Secret de maître Cornille, etc.); Grand prix du disque de l'académie Charles-Cros.
Fernandel est atteint d'un cancer, mais sa famille lui cache la gravité de son état jusqu'à la fin. Le 26 février 1971, épuisé par son cancer généralisé, il meurt dans son lit d'un arrêt cardiaque, dans son somptueux appartement tout en marbre au 44 de l'avenue Foch à Paris. Il est inhumé au cimetière de Passy.
Il était propriétaire d'une villa à Carry-le-Rouet et d'une vaste demeure à Marseille, « Les Mille Roses » sur l'avenue des Trois-Lucs.
Le {{Date}}, à 22 ans, il épouse Henriette Manse (1902-1984), la sœur de son ami, le parolier Jean Manse. Ils auront trois enfants : Josette en 1926, Janine en 1930 et Franck en 1935. C'est à la mère d'Henriette que fut attribuée l'origine de son pseudonyme « Fernandel », celle-ci, voyant le jeune Fernand si empressé auprès de sa fille dit en riant : {{Citation}}, phrase qui fit immédiatement mouche et fut adoptée par le comédien pour en faire son nom de scène. Cependant il est aussi probable que Fernandel vienne directement du provençal, qui signifie « petit Fernand ». Il effectue son service militaire un mois après son mariage. Affecté au 93{{e}} régiment d'artillerie de montagne de Grenoble, il est libéré le 29 avril 1926.